Culture

La librairie Filigranes annule la conférence de l’écrivain français, Raphaël Enthoven


L’écrivain et philosophe français, Raphaël Enthoven, était censé tenir une conférence ce lundi soir, 29 septembre 2025, à la librairie Filigranes (Bruxelles) pour parler de « L’Albatros », le livre qu’il a écrit sur la fin de vie de sa mère, la romancière et critique littéraire, Catherine David, décédée en janvier 2023 des suites de la maladie de Parkinson. Mais face à la mobilisation de groupes s’opposant à sa venue, les responsables de la libraire ont décidé d’annuler la conférence pour éviter tout débordement. Depuis qu’il a publié un post sur X (ex-Twitter) affirmant qu’il n’y a pas de journalistes à Gaza, mais des terroristes avec une carte de presse, l’écrivain français est l’objet d’un mouvement de contestation qui entendent l’interdire de parole mettant ainsi en danger la liberté d’expression et refusant tout dialogue. Il avait été déprogrammé au festival littéraire de Besançon « Livres dans la Boucle » à cause de ses propos, avant d’être finalement autorisé à y participer. Il avait regretté la publication de la phrase « il n’y a aucun journaliste à Gaza ». Il déplore l’annulation de sa conférence chez Filigranes.

La mobilisation visant à mettre une muselière à l’écrivain et philosophe français, Raphaël Enthoven ne faiblit pas. Ce lundi soir, 29 septembre 2025, l’intéressé aurait dû être l’hôte d’une conférence à la librairie Filigranes à Bruxelles pour parler du livre qu’il a écrit sur la fin de vie de sa mère, la romancière Catherine David, mais des manifestants en ont décidé autrement, laissant entrevoir un risque de confrontation lors de la rencontre.

Filigranes n’est pas un parti politique

Les responsables de Filigranes ont donc publié un communiqué en fin de journée annonçant leur décision d’annuler la conférence de Raphaël Enthoven. « Filigranes n’est ni un mouvement, ni un parti politique. Tous ceux qui travaillent ici ont le droit d’avoir leurs opinions. Mais il y a une une cause qui nous rassemble tous : nous voulons faire de cette librairie un sanctuaire de la liberté d’expression. Il n’est pas normal qu’une rencontre avec un auteur doive se dérouler sous protection policière. Nous annulons la rencontre de ce soir avec Raphaël Enthoven », ont indiqué les responsables de l’illustre librairie.

Nous ne l’avons pas invité pour ses positions politiques, mais pour parler de son dernier livre, un récit bouleversant sur la fin de vie de sa mère, la romancière Catherine David, emportée par la maladie de Parkinson.

Ils disent être conscients que la venue de l’essayiste français chez Filigranes pouvait être de débat. Mais précisent-ils, « nous ne l’avons pas invité pour ses positions politiques, mais pour parler de son dernier livre, un récit bouleversant sur la fin de vie de sa mère, la romancière Catherine David, emportée par la maladie de Parkinson ».

Déception de Raphaël Enthoven

Sur X (ex-Twitter), l’écrivain français semble s’interroger sur la décision des responsables de la librairie qui, tout en affirmant vouloir ériger Filigranes comme « un sanctuaire de la liberté » décident en même temps d’annuler sa conférence…. La logique aurait donc voulu qu’ils maintiennent donc l’évènement, pour faire concrétiser leur volonté de faire de la librairie le temple de la liberté d’expression, même si la conférence de Raphaël Enthoven devait se dérouler sous surveillance policière. Il reprend la phrase des dirigeants de Filigranes sur la sanctuarisation de la librairie et l’annulation de sa conférence pour conclure par « CQFD ».

Les antifas ont donc gagné. Ils ont empêché, à Bruxelles, la présentation par Raphaël Enthoven de son livre sur sa mère, sous prétexte de négationnisme.

La décision des dirigeants de la librairie Filigranes est abondamment commentée sur les réseaux sociaux (X, Facebook). « Les antifas ont donc gagné. Ils ont empêché, à Bruxelles, la présentation par Raphaël Enthoven de son livre sur sa mère, sous prétexte de négationnisme. En Belgique, la dictature Orwellienne de la pensée et la violence de la gauche radicale érodent chaque un peu plus nos libertés », a commenté l’ancien député Georges Dallemagne (Les Engagés).

BELGA

La librairie Filigranes annule une conférence de Raphaël Enthoven et suscite une critique sur la liberté d’expression. (BELGA PHOTO LAURIE DIEFFEMBACQ).

Mea culpa de Raphaël Enthoven

La mobilisation contre Raphaël Enthoven fait suite à une publication qu’il a faite sur X, affirmant qu’« Il n’y a aucun journaliste à Gaza. Uniquement des tueurs, des combattants ou des preneurs d’otages avec une carte de presse ». Suite à la publication, il a été déprogrammé, début septembre 2025, au festival littéraire de Besançon « Livres dans la Boucle » par la maire écologiste Anne Vignot qui redoutait de potentiels troubles à l’ordre public.

Cette phrase était malheureuse. Elle pointait un problème qui est la liberté de la presse justement, et la liberté d’expression à Gaza.

Depuis lors, l’essayiste français est revenu sur ses propos regrettant les avoir publiés. « Cette phrase était malheureuse. Elle pointait un problème qui est la liberté de la presse justement, et la liberté d’expression à Gaza. Mais ça sentait l’essentialisation et ça se faisait aux dépens de cas particuliers qui méritent qu’on les honore », a-t-il reconnu dans la presse française, souhaitant se rendre au festival pour « revenir là-dessus et dire pourquoi je n’aurais pas dû écrire cette phrase ».

Plus de 210 journalistes tués à Gaza

Mais après les réactions de désapprobation d’autres auteurs, elle a finalement indiqué que l’auteur français était le bienvenu au festival littéraire, mais avec « une sécurisation adaptée ». Le festival s’était déroulé du 19 au 21 septembre.

L’affirmation de Raphaël Enthoven reprend le narratif des autorités israéliennes qui justifie le meurtre de journalistes dans la bande de Gaza où l’armée israélienne mène une véritable guerre contre le mouvement terroriste du Hamas depuis le pogrom du 7 octobre 2023. Mais l’action de l’armée israélienne a causé la mort de plus de 210 journalistes, selon le décompte de « Reporters sans frontières » (RSF).


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