Espionnage et menace : les services spéciaux russes ciblent intensément l’Europe

Depuis le début de l’agression russe contre l’Ukraine, à la fin de l’hiver 2022, les opérations spéciales russes en Europe se sont multipliées, qu’il s’agisse d’espionnage classique, de sabotages ou d’ingérences. Les buts recherchés sont clairs : tenir le Kremlin informé – le plus exactement possible – des intentions et capacités réelles des alliés de Kiev, mais également entraver l’assistance qu’ils peuvent apporter à l’armée ukrainienne en se livrant à des destructions ciblées ou encore déstabiliser nos sociétés en exacerbant les antagonismes qui les traversent afin d’affaiblir nos gouvernements. Mais au-delà de ces objectifs à court ou moyen terme, il en existe peut-être un autre, encore plus sinistre : préparer une guerre contre l’OTAN ou un de ses membres. Une hypothèse qui aurait semblé délirante, il y a trois ans, mais qui est aujourd’hui prise très au sérieux par les spécialistes européens.

Jeudi 23 octobre 2025, à Londres, la section antiterroriste de la MET (Metropolitan Police, mieux connus sous le nom de l’ancien siège de son quartier général, Scotland Yard) arrêtait trois hommes soupçonnés d’avoir « apporté assistance à un service de renseignement étranger ». Dans sa communication, la police n’a pas cherché à cacher que cet Etat était la Russie.

Les trois hommes arrêtés, sur lesquels on sait encore peu de choses sont âgés de 44, 45 et 48 ans. Ils ont été interpellés dans le centre et à l’ouest de Londres. Ils seraient tous britanniques, ce qui est assez rare : la plupart des agents de Moscou arrêtés en Europe ces trois dernières années étaient soit des Russes soit, le plus souvent, des « mercenaires » ukrainiens, serbes, bulgares ou autres recrutés contre espèces sonnantes et trébuchantes.