Politique

L’impossibilité des coprésidents d’Ecolo à travailler ensemble fragilise encore un peu plus le parti


Les coprésidents d’Ecolo, Samuel Cogolati et Marie Lecocq, ont informé le bureau politique du parti lors de la réunion de ce lundi 17 novembre 2025 de « leur impossibilité à poursuivre leur mission ensemble à la tête du mouvement ». Elus en juillet 2024 à la coprésidence du parti, les deux coprésidents exposent au grand jour leurs divergences mettant ainsi en danger la sauvegarde d’un parti qui a perdu beaucoup de plumes à l’issue des dernières élections de juin 2024. Le politologue Pierre Verjans (Université de Liège) rappelle que Samuel Cogolati et Marie Lecocq n’avaient pas travaillé ensemble avant de postuler ensemble à la coprésidence du parti. « On verra ce qui sortira du conseil de fédération d’Ecolo de ce vendredi, mais les Verts doivent rapidement rattraper la sauce, car la sauvegarde du parti est menacée », dit-il. Quels scénarios les Verts francophones vont privilégier ?

La crise atteint un sommet chez Ecolo. Après le départ du directeur politique, Nicolas Lemoine, de la directrice de la communication, Marie Thibaut de Maisières et de la coordinatrice du bureau du conseil de fédération d’Ecolo, Sophie Wustefeld, les Verts francophones sont dans la tourmente.

Un duo engagé pour une écologie populaire, mais qui a implosé

Ce lundi 17 novembre 2025, Les coprésidents d’Ecolo, Samuel Cogolati et Marie Lecocq ont informé le bureau politique du parti « de leur impossibilité de poursuivre leur mission ensemble à la tête du mouvement ». Un peu plus d’un an après leur installation à la coprésidence du parti, ce n’est plus l’entente entre le Hutois et la Bruxelloise qui avait fait campagne pour une « écologie populaire ». Samuel Cogolati et Marie Lecocq avaient été élus en juillet 2024 avec 70,65% des voix redonnant espoir aux écologistes francophones qui avaient été laminés lors des élections régionales de juin 2024.

Le Bureau politique a pris acte de cette situation et de la difficulté manifeste des coprésidents à continuer à travailler ensemble dans les conditions actuelles.

« Le Bureau politique a pris acte de cette situation et de la difficulté manifeste des coprésidents à continuer à travailler ensemble dans les conditions actuelles. Conscients de l’importance du projet collectif écologiste et de la responsabilité qui incombe au parti, le bureau du conseil de fédération élaborera en concertation avec les coprésidents un chemin de transition, rapide et serein. L’objectif est d’assurer le redéploiement du mouvement et la continuité du travail politique », indique Ecolo dans un communiqué publié ce lundi en début d’après-midi.

Les scénarios sur la table

Vers quoi se dirige désormais Ecolo ? Les Verts francophones auront à choisir entre plusieurs scénarios dont certains sont plus qu’improbables : soit les deux coprésidents démissionnent, mais le parti peut la refuser ; soit l’un des deux jette l’éponge (mais qui se sacrifiera ?), soit d’éminents membres du parti (le Wallon Stéphane Hazée, la Bruxelloise, Zakia Khattabi ou encore l’ancien président, Jean-Michel Javaux) tentent d’apaiser les tensions entre Samuel Cogolati et Marie Lecocq et leur permettre de solliciter de nouveau la confiance des militants.

La question est de savoir si les deux coprésidents ont encore envie de travailler ensemble, mais cette option semble vouer à l’échec après que les deux responsables ont fait part de « leur impossibilité de poursuivre leur mission ensemble » à la tête du parti.

La question est de savoir si les deux coprésidents ont encore envie de travailler ensemble, mais cette option semble vouer à l’échec après que les deux responsables ont fait part de « leur impossibilité de poursuivre leur mission ensemble » à la tête du parti.

Samuel Cogolati et Manon Lecocq défendaient encore leur vision lors du congès de rentrée politique du parti, fin août 2025 à Hastière.

Sauvegarde du parti menacée

Un conseil de fédération est prévu ce vendredi 21 novembre à Namur pour arrêter une option. Contacté par nos soins, le politologue Pierre Verjans (Université de Liège) analyse la situation chez les Verts. « On sentait depuis plusieurs jours que le duo avait du mal à fonctionner ensemble. Il faut dire qu’ils n’avaient jamais travaillé ensemble avant de se porter candidats à la coprésidence du parti, ils ne se connaissaient donc pas bien et n’ont découvert leurs différentes positions qu’après leur élection à la tête du parti », nous a confié le Pr Pierre Verjans (photo).

Ils n’avaient jamais travaillé ensemble avant de se porter candidats à la coprésidence du parti, ils ne se connaissaient donc pas bien et n’ont découvert leurs différentes positions qu’après leur élection à la tête du parti

Il ne se montre pas trop inquiet sur la situation car, dit-il, il n’y a pas un risque de scission du parti, car aucun des deux protagonistes n’a un groupe de soutien structuré derrière lui avec une vision différente. Toutefois, précise-t-il, « on verra ce qui sortira du conseil de fédération d’Ecolo de ce vendredi, mais les Verts doivent rapidement rattraper la sauce, car la sauvegarde du parti est menacée ».

Déjà fragilisé par la débâcle aux élections régionales de juin 2024, Ecolo se met donc en danger avec cette crise au sommet qui risque d’entraîner de nouvelles désertions au sein des Verts francophones.


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