Politique

Gel des avoirs russes : la mauvaise bonne solution qui séduit l’Europe


La question du gel des avoirs russes est sur la table et elle est source tension entre les pays de l’Union européenne. Au stade actuel, ce sont la Belgique et son Premier ministre, Bart De Wever (N-VA) qui tiennent tête à une idée qui semble faire l’unanimité chez les dirigeants européens. En effet, si l’option de geler les 193 milliards d’euros d’actifs russes en Belgique paraît séduisante au premier abord, elle risque de créer un grave précédent susceptible de causer du tort à l’économie européenne et belge. Et la population risque de le payer cher aussi. La Belgique et Bart De Wever ont raison de camper sur leur position afin de pousser les autres dirigeants européens à explorer d’autres pistes.

Certes, il y a lieu de condamner fermement l’invasion de l’Ukraine par la Russie imposant à l’ancienne république soviétique une guerre qui dure depuis le 22 février 2022. Certes, il y a lieu de tout faire pour obtenir la cessation des hostilités et la paix entre les deux pays. Mais le gel des avoirs russes ou encore leur utilisation pour aider financièrement l’Ukraine est une mauvaise bonne solution.

A ce stade aucun tribunal international n’a prononcé un tel jugement à l’encontre de la Russie, ce qui fragilise la décision de l’Europe de s’emparer des actifs russes.

L’Europe peut-elle se prévaloir de la seule désignation de la Russie comme pays agresseur et de sa seule condamnation de l’invasion russe de l’Ukraine pour saisir unilatéralement les avoirs russes et les affecter à l’indemnisation de l’Ukraine ? A ce stade aucun tribunal international n’a prononcé un tel jugement à l’encontre de la Russie, ce qui fragilise la décision de l’Europe de s’emparer des actifs russes. Les dirigeants et la population russes peuvent un jour demander des comptes à l’Europe et, pourquoi pas des dommages et intérêts pour avoir spolié leur pays.

Pourquoi les pays européens ne saisissent-ils pas les actifs de certains dirigeants africains, acquis grâce au détournement de l’argent de l’aide au développement ou à la commercialisation des matières premières contenus dans le sous-sol de leurs pays respectifs ?

Le gel des actifs russes en Europe risque de faire peur à d’autres pays ou à des dirigeants qui n’ont rien à se reprocher et qui ont investi massivement en Europe faisant ainsi tourner l’économie européenne. L’économie européenne risque de se retrouver à court de liquidités ou, à tout le moins, manquer de capitaux si ces investisseurs étrangers décident de se détourner du continent européen et d’orienter leurs intérêts vers d’autres horizons.

L’Europe doit d’ailleurs se poser des questions et se demander si elle ne doit pas changer son fusil d’épaule afin d’explorer d’autres voies pour obliger la Russie de Vladimir Poutine à arrêter la guerre qu’elle impose à l’Ukraine.

L’Europe doit d’ailleurs se poser des questions et se demander si elle ne doit pas changer son fusil d’épaule afin d’explorer d’autres voies pour obliger la Russie de Vladimir Poutine à arrêter la guerre qu’elle impose à l’Ukraine. Déverser des milliards d’euros sur l’Ukraine, sans aucun contrôle efficace, ne peut pas non plus durer, car dans le chef du président ukrainien, Volodymyr Zelenski, il est facile de poursuivre la guerre et de se montrer exigeant avec l’argent des autres. Le récent scandale de corruption qui a touché l’entourage immédiat du président ukrainien vient renforcer la suspicion nourrie par des observateurs qui ont toujours tirer la sonnette d’alarme.

Dans le chef du président ukrainien, Volodymyr Zelenski, il est facile de poursuivre la guerre et de se montrer exigeant avec l’argent des autres.

La lassitude commence à gagner les populations européennes, surtout quand elles se voient imposer des politiques d’austérité qui menacent leur bien-être. Elles commencent d’ailleurs à se poser des questions quand les déclarations de certains dirigeants laissent entendre qu’elles pourraient être obligées d’envoyer leurs enfants sur le front ou qu’en raison des décisions de leurs dirigeants, la guerre pourrait les atteindre.

Après plus de 3 ans et demi de guerre, des dizaines de milliers de morts et de blessés tant en Ukraine qu’en Russie, il est temps d’examiner d’autres solutions pour imposer la fin des hostilités sur le front russo-ukrainien.

(Des habitants se recueillent devant les tombes de soldats ukrainiens au cimetière Lychakiv, à Lviv, le 6 décembre 2025, Journée des forces armées ukrainiennes, alors que l’Ukraine est envahie par la Russie. YURIY DYACHYSHYN / AFP).


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