Covid-19 : A Tilff, les restos de la place du Roi Albert se rebiffent
Ce week-end, ils ont organisé un happening sur la place, tout en respectant les mesures sanitaires de distanciation physique. Ils rappellent que les restaurants ne sont pas un lieu de propagation du virus. Les restaurateurs ne digèrent pas le maintien de l’interdiction qui leur est imposée de ne pas ouvrir leurs établissements dans le cadre des mesures prises pour lutter contre le Covid-19. Samedi, ceux de la place du Roi Albert à Tilff en région liégeoise, ont organisé un happening avec des volontaires.
« Notre objectif est de montrer que nous pouvons ouvrir tout en respectant les mesures. Regardez, il y a environ un millier de personnes sur la place avec ou sans masques, mais en se tenant à distance l’un de l’autre », explique Sergio, le patron de la pizzeria Mirabella et de la brasserie A Porai. Il est l’organisateur de l’événement.
Tout prouve que les restaurants ne sont pas des clusters.
La météo est de la partie. Il fait beau et visiblement, les Tilffois sont de sortie. « Il est temps d’ouvrir les restaurants pour leur permettre de respirer sinon, ils sont en train de mourir. Les aides ne suffisent pas. On est assez grands pour savoir comment se comporter pour ne pas attraper le virus », peste un participant, masqué. Il enlève son masque pour boire une gorgée de sa bière. Sergio, le restaurateur, masqué également, poursuit la distribution de feuilles A4 sur lesquelles est couché un texte de revendication des restaurateurs. « Le Club des Artisans et Commerçant à l’Agonie », identifié en grand sur la feuille, sous le sigle « CACA ». « Nous avons dû fermer nos portes une deuxième fois depuis le 19 octobre et tout prouve que les restaurants ne sont pas des clusters. Le virus continue de se propager. Nous avons investi dans du gel, des masques, pris les coordonnées des clients quand ils venaient manger. Tout ça n’a servi à rien. J’ai dû mettre tout mon personnel au chômage. C’est scandaleux le sort qu’on nous impose », martèle Sergio.
Accélérer la levée de l’interdiction
A côté de lui, Michèle S. la responsable de l’association locale du carnaval opine du chef. « Sergio a raison. On a l’impression que les politiques écoutent trop les virologues et nous imposent des mesures à l’aveuglette. Nous organisons le rassemblement des géants en septembre, j’espère qu’on ne va pas nous l’interdire. Les gens ont le moral au plus bas et il faut nous laisser vivre », dit-elle.
Le message sur la feuille que distribue Sergio est dur à l’égard des responsables politiques. « La presse sensationnaliste et aux ordres », en prend aussi pour son grade. « Faudra-t-il en arriver à une société totalitaire de type stalinien ? Devrons-nous bannir toute sociabilité ? Plierons-nous sous le joug de politiques hyperhygiénistes ? Accepterons-nous de nous priver de toute frivolité ou du superflu ? », peut-on lire sur le flyer distribués par Sergio et ses camarades restaurateurs de la place du Roi Albert. Ils demandent une levée rapide de l’interdiction d’ouverture qui frappe les restaurateurs et les artisans.
Ph. Lawson
