Rachida Dati au secours de LR avec… Nicolas Sarkozy !
L’ancien président Français Nicolas Sarkozy et la candidate à la mairie de Paris Rachida Dati (à gauche) des Républicains (LR) arrivent avant une réunion politique à Paris le 9 mars 2020. AFP Encore trois semaines avant le premier tour de l’élection présidentielle française programmée le 10 avril prochain…. Encore trois semaines d’un supplice qui a mené, de début décembre 2021 à ce début de printemps, Valérie Pécresse, la candidate de LR (Les Républicains) du statut d’autoproclamée « meilleure challengeuse » du président-candidat Emmanuel Macron à une pitoyable cinquième place dans les intentions de vote, passant en trois mois de 18% à tout juste 10%. Pis : selon certains sondeurs, la désescalade de la candidate de la droite va continuer… Déjà, les tractations sont en cours pour une prise en main du parti par des lieutenants de Nicolas Sarkozy, notamment Rachida Dati.
Très vite, au sein du grand parti de la droite française présidée par l’ordinaire Christian Jacob, des interrogations étaient apparues sur la capacité de Valérie Pécresse, présidente de la région Ile-de-France, à mener campagne. Certains jouaient (et jouent) encore un double jeu dans les coulisses, dont Eric Ciotti et Laurent Wauquiez, et d’autres ne se sont pas cachés pour la critiquer au grand jour. Parmi lesquels, dès la mi-décembre, Rachida Dati, relayée, courant janvier et en privé, par l’ancien président de la République (2007- 2012) Nicolas Sarkozy, 67 ans.
Le pari LR menacé d’explosion
Au-delà de la défaite annoncée de Valérie Pécresse et un score léger lors des législatives les 12 et 19 juin prochains, c’est bien de l’explosion, voire de l’anéantissement du parti Les Républicains qu’il s’agit. Et avant même cette explosion façon puzzle aux quatre coins de la droite, ça s’active sérieusement pour prendre la succession de Christian Jacob et de ce qui resterait du parti avant de travailler à une alliance avec Reconquête !, le parti d’Eric Zemmour, ce qui permettrait d’initier la candidature de Marion Maréchal pour la présidentielle de… 2027.
De son côté, à 56 ans, l’ancienne Garde des Sceaux (2007-2009), députée européenne (2009-2019) et actuelle maire du 7ème arrondissement de Paris (depuis 2008) Rachida Dati a fait savoir qu’elle se présentera à la présidence de Les Républicains. Réputée être à l’aise tout aussi bien dans un panier de crabes que dans un nid de vipères (ce que sont la Mairie de Paris et les LR !), elle a récemment accordé un entretien à un quotidien parisien : « La droite n’est pas un cadavre à la renverse comme la gauche. Elle n’est pas morte, parce que ses valeurs sont profondément celles des Français. C’est la reconnaissance du mérite, du travail, de l’ascension sociale par l’école, de la liberté d’entreprendre, et du droit à la sécurité. Ces enjeux sont pour moi importants à défendre et je le ferai quelle que soit l’issue du scrutin. Je crois à la politique ». Et de répéter qu’il faut d’urgence que la droite renoue avec les classes populaires, ce que, selon Rachida Dati, elle a totalement oublié avec Valérie Pécresse lors de cette campagne pour la présidentielle 2022. La maire du 7ème arrondissement de Paris poursuit : « Il faut élargir la base populaire des LR… Il me semble que je suis, plus que d’autres, en capacité d’appeler vers nous ces Français qui nous manquent alors qu’ils sont au cœur de nos préoccupations… Je suis déterminée à relever le défi pour notre parti Les Républicains. J’y pense sérieusement, car je crois à la victoire de la droite et du centre ».
La droite n’est pas morte, parce que ses valeurs sont profondément celles des Français. C’est la reconnaissance du mérite, du travail, de l’ascension sociale par l’école, de la liberté d’entreprendre et du droit à la sécurité.
Sympathisants de Marine Le Pen et d’Eric Zemmour
Précision de la plus haute importance : dans ce parti de droite, cohabitent (en se détestant, évidemment !) des « amis » du RN (Marine Le Pen) et de Reconquête ! (Eric Zemmour), mais aussi et surtout des chiraquiens et des sarkozystes. Et là, à travers la candidature de Rachida Dati pour la présidence de LR, on devine Nicolas Sarkozy. Ce parti, l’ancien président de la République y a fait toute sa vie politique depuis 1974, et il en connaît tous les rouages et tous les recoins pour en avoir assuré la présidence du 16 avril au 4 décembre 1999 quand il s’appelait le RPR (Rassemblement pour la République) puis du 28 novembre 2004 au 14 mai 2007 puis du 2 décembre 2014 au 30 mai 2015 au temps de l’UMP (Union pour un Mouvement Populaire).
Retiré du monde politique, du moins l’affirme-t-il, Nicolas Sarkozy a toujours gardé des antennes et des « agents de liaison » au sein de LR, parmi lesquels la fidèle Rachida Dati. Lui qui exige qu’on l’appelle « Monsieur le Président », il a taclé sévèrement, au niveau des chevilles, Valérie Pécresse en public et concède : « Elle n’écoute pas ». En privé, il lance : « Elle est nulle ».
Nicolas Sarkozy, candidat en 2027 ?
La rumeur enfle qu’il pourrait même apporter son soutien au président-candidat Emmanuel Macron, ce qui accélérerait l’explosion du parti Les Républicains. Dès lors, il n’aurait plus qu’à ramasser ce qui restera du parti avec Rachida Dati. Laquelle, interrogée sur les intentions réelles de Nicolas Sarkozy, a répondu d’une formule très politiquement correct : « Nicolas Sarkozy s’est toujours déterminé en fonction de sa vision de l’intérêt du pays ». Une autre rumeur, encore plus folle, court dans le petit monde politico-parisien : avec Rachida Dati, « Sarko » récupère LR et se présente à l’élection présidentielle de 2027, il aura alors un peu plus de 72 ans…
Serge Bressan (à Paris)
