Echec de Truth Social : il n’y a personne sur le réseau social de Trump, pas même lui
En sortie de mandat, Donald Trump, le chantre des faits alternatifs et autres contre-vérités, annonce le lancement de son propre réseau social pour 2022. La plateforme est étonnamment nommée Truth Social, pour apparaître comme le dépositaire de LA vérité. Depuis son lancement, le nouveau réseau social de l’ancien président US accumule les problèmes techniques, les problèmes de droit d’auteur et les problèmes de popularité. Donald Trump lui-même, toujours exclu des médias sociaux, ne publie rien dessus. Quelles sont les causes de ce raté ? Explications en chiffres.
Nombre d’inscriptions en baisse et déclin du trafic
Cela faisait depuis le mois de février dernier que les fans de l’ancien président des États-Unis l’attendaient : Truth Social, le réseau social de Donald Trump, devait être accessible à tous et toutes à la fin du mois de mars, comme l’avait promis Devin Nunes, le directeur général de l’app. Or, malgré son lancement en fanfare, il n’y a toujours pas, deux mois plus tard, de véritable réseau social en vue.
La plateforme de médias sociaux de Donald Trump qui n’a attiré que 1,2 million d’installations et les inscriptions dégringolent dans le classement des téléchargements sur l’App Store américain. Après s’être trouvée un temps en tête des téléchargements, elle se retrouve désormais à la 173ème place.
Copyright : Classement des applications sur l’App Store par téléchargements, de février 2022 au 4 avril 2022 – https://app.sensortower.com/
Ces chiffres proviennent des analystes de la société technologique Sensor Tower. Lors de la première semaine de lancement, le cabinet avait répertorié 870.000 installations. Aujourd’hui, Truth Social n’est installé que sur 60.000 iPhones chaque semaine. Et l’audience de Truth Social aurait plongé à 300.000 visites par jour.
Quelques hypothèses
Les hypothèses de l’échec actuel sont multiples. L’application est un copier-coller de Twitter. Elle rencontre, par ailleurs, de nombreux problèmes techniques. En outre, la plateforme n’est actuellement disponible que sur les appareils iOS et qu’aux États-Unis, alors que 40 % de la population étatsunienne possède un smartphone Android, ce qui limite le potentiel total de la nouvelle base d’utilisateurs.
À noter qu’elle n’est pas non plus opérationnelle sur navigateur web, ce qui aurait permis de rameuter quelques utilisateurs Android. Enfin, Donald Trump lui-même n’a lui-même jamais publié de post. Seul son fils aîné, Donald Trump Jr., a fait une première publication le 30 mars dernier. Les autres grandes figures du trumpisme se contentent, elles, d’y recopier leurs messages Twitter. Dans ces conditions, difficile de convaincre leurs partisans de migrer sur un autre réseau, aussi « libre » soit-il.
Deux départs au sommet de l’entreprise
Fidèle à sa mauvaise foi légendaire, Donal Trump accuse les médias de lui faire une « mauvaise presse ». L’ancien président voir rouge. « What the fuck is going on », aurait-il déclaré à ses proches collaborateurs. Des collaborateurs qui semblent le lâcher également. Alors que les utilisateurs se désintéressent de la plateforme, deux hauts responsables techniques viennent de quitter leurs fonctions. Il s’agirait du directeur de la technologie, Josh Adams, et du responsable du développement de produits, Billy Boozer.
Pour l’ancien président des Etats-Unis, ce réseau social était pourtant une revanche à prendre face à « la tyrannie des Big Tech », de ces propres termes. Un des objectifs de Truth Social : se venger de Twitter et Facebook, dont Trump été banni depuis les attaques du Capitole et ses allégations de fraude électorale en 2020.
En lançant son propre site communautaire, l’intention de Trump était aussi de se reconstituer une présence numérique forte, possiblement en prévision de la prochaine élection présidentielle américaine en 2024. Plus de 300 millions de dollars ont été investis dans la création de cette application et apparemment, c’est loin d’être gagné.
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