Paris bis : le volet belge des attentats de Paris débute à Bruxelles

Après plus de sept mois d’audience au procès des attentats du 13 novembre 2015 à Paris, les derniers interrogatoires des accusés se sont clos ce vendredi 15 avril par les excuses et les larmes de Salah Abdeslam. Quatorze de ses complices présumés sont jugés à partir de ce mardi 19 avril en Belgique, où se sont joué les prémices de l’épopée sanglante qui fera 130 morts. Ce procès, baptisé « Paris bis », débute ce mardi devant le tribunal correctionnel de Bruxelles et se poursuivra ensuite durant douze autres audiences jusqu’au 20 mai prochain. Les prévenus sont soupçonnés d’avoir fourni une aide aux personnes directement impliquées dans les attentats à Paris, avant ou après ceux-ci.

Une ramification de complicités

Le 13 novembre 2015, trois commandos ont mené des attaques à divers endroits de la capitale française, tuant 130 personnes. Le 22 mars 2016, la cellule terroriste à l’origine de ces attentats a également frappé l’aéroport de Bruxelles-National à Zaventem et la station de métro Maelbeek à Bruxelles, provoquant la mort de 32 autres personnes. Immédiatement après les attentats de Paris, une enquête judiciaire de grande ampleur a été lancée en France et en Belgique.
Plusieurs suspects ont été identifiés et arrêtés. Les plus importants d’entre eux ont été remis aux autorités françaises et sont actuellement jugés à Paris. Les autres, complices présumés des auteurs des attentats de novembre 2015, seront jugés à Bruxelles.

Participation aux activités d’un groupe terroriste

Parallèlement au procès d’assises qui se tient actuellement à Paris, il s’agit de juger des suspects écartés de la procédure judiciaire française, mais soupçonnés par la Belgique d’avoir transporté, hébergé ou aidé financièrement certains auteurs des attaques de Paris et de Saint-Denis, en banlieue parisienne. Une aide depuis le sol belge qui a pu intervenir pendant la phase préparatoire des attentats ou se matérialiser après le 13 novembre. Sont notamment visés des proches de Salah Abdeslam.

La chambre du conseil de Bruxelles a renvoyé en correctionnelle quatorze des vingt inculpés de ce dossier.
Douze des 14 prévenus sont ainsi soupçonnés de participation aux activités d’un groupe terroriste. Il s’agit de Sammy Djedou, Youssef Bazarouj, Ayoub Bazarouj, Abid Aberkan, Ibrahim Abrini, Mohamed Rabhioui, Soufiane Al Aroub, Abdoullah Courkzine, Smaïl Farisi, Youssef El Ajmi, Zakaria Jaffal et Rafik El Hassani. Il leur est, entre autres, reproché d’avoir véhiculé à l’aéroport des personnes qui se rendaient en Syrie, parmi lesquelles les futurs auteurs des attentats de novembre 2015. Il leur est aussi reproché d’avoir aidé ces auteurs à se cacher avant ou après les attentats.

Les deux derniers prévenus, Lazez A. et Meryem E.B., sont quant à eux, respectivement soupçonnés, le premier, d’infractions liées à la loi sur les armes à feu, la seconde, la seule femme du dossier, de faux en écriture.

Le procès se tiendra dans le nouveau bâtiment de justice « Justitia », avenue du Bourget à Haren, aménagé sur le site qu’occupait auparavant l’Otan. Une nouvelle vaste salle d’audience vient d’y être aménagée, en prévision du procès des attentats à Bruxelles, qui débutera à l’automne prochain. Tous comparaissent libres. Le jugement, mis en délibéré, devrait être rendu le 30 juin au plus tard.

 

Calendrier : Le procès se déroulera le 19 avril à 14h00, le 22 avril à 09h00 et à 14h00, le 25 avril à 14h00, le 26 avril à 14h00 et le vendredi 29 avril à 09h00 et à 14h00. Il se prolongera ensuite les 2, 3, 9, 10, 13, 16, 17 et 20 mai à 09h00 et à 14h00.