FETE NATIONALE

BD : Mais pourquoi « mille sabords » sont-ils tous nés en Belgique ?


S’il est bien un domaine où la Belgique n’a pas à rougir, c’est la bande dessinée. Le plat pays y est largement représenté dès le début du 20ème siècle. Tintin, Lucky Luke, Spirou, Gaston Lagaffe, Tif et Tondu, Blake et Mortimer, les Schtroumpfs, Boule et Bill, Ric Hochet, Cubitus, Michel Vaillant, Bernard Prince, Gil Jourdan, Achille Talon, tous ces héros sont nés en Belgique. Dans le pays, les expositions et festivals sont légion, les librairies spécialisées sont nombreuses et les murs même de Bruxelles sont ornés de fresques mettant à l’honneur certains héros du neuvième art. Un des témoignages fondateurs de cet attachement est la création du Centre Belge de la Bande Dessinée (CBBD), un des musées-phares de la capitale depuis 1989. Retour sur un don artistique qui fait partie intégrante de l’histoire de la Belgique.

Les origines de la bande dessinée belge remontent au XIXème siècle. C’est à partir de 1840 que des imprimés comme Le Charivari ou le Magasin universel commencent à diffuser des iconographies populaires sous le crayon, notamment, du dessinateur liégeois, Georges Ista. Ce patrimoine graphique reste toutefois encore largement méconnu. On a ainsi coutume de dire que la BD démarre réellement en 1929, sous l’impulsion de Hergé et de son héros Tintin, reporteur globetrotteur. « Petits Belges », « Le petit Vingtième », divers journaux vont alors rapidement prendre le relais de ces premiers dessins. Dans la foulée, une concurrence entre les lignes éditoriales respectives de ces médias va générer une émulation artistique rarement égalée et un développement accru de la bande dessinée.

Les première aventures de Tintin

C’est le 10 janvier 1929 que commence la carrière de Tintin. Pour sa première mission, il est envoyé comme correspondant en Union soviétique. Ce seront les aventures de « Tintin au pays des Soviets ». Elaborant son récit semaine après semaine (chaque numéro du « Petit Vingtième » comportant un épisode), Hergé essaie de nouvelles idées et expérimente de nouvelles formules. Il est influencé par les « comic strips » américains de l’époque dont il apprécie l’extrême clarté. Dans l’histoire de la BD, « Tintin au pays des Soviets » occupe une place particulière: les mots sortent directement de la bouche des personnages. Pour la première fois, des phylactères (les bulles) intègrent la parole et la pensée au dessin.

 Deux écoles, deux styles

Dans les années cinquante, la production belge est alors tellement importante qu’elle se laisse structurer autour de 2 grands courants: La ligne claire, incarnée par Hergé, et L’Ecole de Marcinelle, diffusée dans le journal Spirou, incarnée par André Franquin. Il sera l’auteur de « Spirou et Fantasio », une série dans laquelle va apparaître, en 1952, le « Marsupilami » (animal imaginaire mesurant environ un mètre, jaune avec des taches noires et doté d’une force herculéenne et d’une queue démesurée). Franquin est aussi le créateur des personnages de « Gaston Lagaffe » et de « Modeste et Pompon ».

Le Centre belge de la Bande dessinée

 Un des témoignages fondateurs de cet attachement culturel à la BD dans notre pays est la création, en 1989, du « Centre Belge de la Bande Dessinée ». La Belgique est alors le premier pays au monde à se doter d’un musée de la BD. Né de l’ambition de quelques passionnés de Bande Dessinée, le projet du Centre est de mettre en valeur et de défendre l’identité BD dont la Belgique est si fière. En peu d’années, ce grand musée est devenu une des attractions principales pour les touristes, et paradoxalement trop peu connue des Belges. Chaque année, ce sont plus de 200.000 visiteurs qui choisissent de parcourir les expositions permanentes et temporaires qui s’y succèdent.