SCANDALE DES MASQUES AVROX

Suspicions de corruption : les masques Avrox font peut-être tousser en haut lieu

Laurent Hericord, administrateur d'Avrox, la société luxembourgeoise qui avait fourni 15 millions de masques buccaux à la Belgique au plus fort de la pandémie, a comparu ce lundi devant la chambre du conseil de Bruxelles après avoir été interpellé et placé sous mandat d'arrêt pour la seconde fois la semaine dernière. Son avocat, Me Laurent Kennes, estimant la mesure pour non-respect de ses conditions disproportionnée, avait demandé sa libération. La chambre du conseil de Bruxelles a tranché lundi. Laurent Hericord reste en détention. L’homme a fait appel de cette décision. L’affaire passera donc en chambre des mises en accusation dans une quinzaine de jours. Quant au fond du dossier, des questions restent en suspens. Le gouvernement belge a-t-il été berné par Avrox ? Comment une société enregistrée sous le code NACE comme une société de commerce général se retrouve choisie par la Défense pour une mission aussi capitale que la distribution de masques ? La supposée escroquerie a-t-elle été possible grâce à des complicités belges à haut niveau ? De sources sûres, outre la justice et l’Office central pour la répression de la corruption (OCRC), l’affaire est suivie de près par la Sûreté, le Service général du renseignement et de la sécurité (SGRS) et deux services de renseignement étrangers.

Pour rappel quatre personnes (Laurent Héricord, Brice Erniquin, Stéphane Komodzinski et Hamzeh Talhouni) sont soupçonnées pour des faits de faux, escroquerie et blanchiment d'argent dans le cadre de cette transaction évaluée à 32 millions d'euros payés par l’Etat belge, après déduction des pénalités pour retard de livraison. Le parquet de Bruxelles estime, à ce stade de l’enquête, que le Gouvernement fédéral a été escroqué. En décembre 2021 La ministre de la Défense, Ludivine Dedonder (PS), annonçait que la Défense se constituait partie civile entre les mains du juge d'instruction. Autre élément à charge, en avril 2022, les millions de masques livrés étaient considérés comme non conformes aux prescriptions belges. Des doutes sur une possible toxicité en raison de la présence de nanoparticules d’argent et de dioxyde de titane avaient conduit à la destruction du solde restant, soit un stock de 7 millions de masques.

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