Le tabac à priser « snus », illégal en Belgique, envahit nos écoles
Ce vendredi 13 octobre, la direction de l’Institut Emile Gryzon, à Anderlecht, a envoyé un courrier à tous les parents d’élèves. À la suite du malaise d’un élève au sein de l’établissement, il a été découvert que certains jeunes prennent une nouvelle substance illicite : le snus. En suédois, snus signifie littéralement « tabac à priser ». Ce produit se présente sous la forme de mini-sachets de thé. Le sachet se place sous la lèvre supérieure. La nicotine pénètre dans le corps par les vaisseaux sanguins de la gencive et se répand ainsi sans qu’il faille fumer. Dans les années nonante, la vente de snus a été interdite dans tous les pays membres de l’Union européenne, à l’exception de la Suède. Pour draguer un public jeune qui délaisse quelque peu le tabac suite aux campagnes de sensibilisation, le lobby du tabac joue à présent ce coup de poudre proposé dans de petites boîtes en métal.
Le snus est une forme de tabac à priser humide qui se compose de tabac moulu, d’une solution saline, de carbonate de sodium et de divers arômes. L’ensemble est par la suite fermenté via un processus de chauffage, d’où l’odeur si particulière à l’ouverture de chaque petite boite contenant environ 20 portions.
Avec une communication intensive sur les réseaux, un emballage coloré et un coût modique(…), le snus attire de nombreux jeunes.
Interdit dans l’UE sauf en Suède
Pour supplanter le tabac nasal et le tabac à chiquer, la Suède produit du snus depuis la fin du XIXème siècle et a soumis son entrée dans l’Union européenne en 1995 à la condition de conserver son tabac en poudre.
Tout comme les cigarettes, il existe un ensemble de variétés, goûts, types et des degrés plus ou moins élevés en nicotine. Il était historiquement utilisé à la campagne, dans la partie nord de la Suède, mais le produit fait à présent fureur dans les établissements scolaires. Avec une communication intensive sur les réseaux, un emballage coloré et un coût modique de 5,00 euros la boîte, le snus attire de nombreux jeunes.
Un risque cardiaque accru
Si en 2019, la Food and Drug Administration (FDA), agence fédérale qui a autorité pour réguler le marché du tabac aux Etats-Unis, a autorisé un fabricant suédois à promouvoir le snus comme une alternative « moins nocive » à la cigarette, une première pour ce tabac à sucer qui reste interdit de production et de commercialisation dans l’Union européenne, ses effets sur le corps n’en sont pas moins néfastes.
En pénétrant par les vaisseaux sanguins de la cavité buccale, la nicotine augmente immédiatement la pression artérielle et le rythme cardiaque. Cela provoque une accélération du métabolisme par une sécrétion accrue d’adrénaline et d’autres hormones qui stressent l’organisme.
Un produit très addictif
Plusieurs études démontrent aussi que le snus a un effet néfaste sur les parois internes des vaisseaux sanguins, ce qui est négatif pour la santé cardiovasculaire et est aussi impliqué dans le risque de diabète de type 2. De même, cela affecte l’hygiène buccale pouvant provoquer une mauvaise haleine jusqu’à un déchaussement des dents dans les cas les plus extrêmes.
La quantité de nicotine contenue dans un sachet est relativement élevée et généralement comprise entre 6 et 14 mg, ce qui rend le produit très addictif. La Commission européenne a donc interdit la vente de ce snus. Elle craint que davantage de jeunes ne deviennent dépendants de la nicotine.
Copyright : Le snus, du tabac en poudre humide, très prisé en Suède – AFP
