MOBILITE

Good Move : les embouteillages représentent 1,7 milliard d’euros de pertes par an

Copyright : Traffic Scorecard report 2021

Trois villes européennes figurent parmi les plus embouteillées, selon le rapport annuel Traffic Scorecard publié par Inrix, le fournisseur de services d’info-trafic. Londres a été épinglée la ville la plus embouteillé. Au total, les conducteurs y ont perdu 148 heures dans les bouchons en 2021. En troisième position, juste après Paris (140 heures), les automobilistes bruxellois ont aussi de quoi ronger leur frein. Ils restent en moyenne 134 heures par an bloqués dans le trafic. Les conducteurs passent ainsi plus de trois semaines de travail complètes par an bloqués dans leur voiture. Les effets négatifs ? Les bouchons font grimper les frais de carburant, ralentissent les livraisons et augmentent la pollution. En termes de stress et de santé, ils sont l’équivalent routier du cholestérol. De manière générale, ils impactent grandement la productivité. Le coût cumulé estimé de la perte de rentabilité approchera, rien que pour l’Angleterre, la France, la Belgique, l’Allemagne et les Etats-Unis, les 300 milliards de dollars en 2030. A Bruxelles, ce chiffre est estimé à 1,7 milliard d’euros de perte par an. Et ce n’est apparemment pas l’actuel plan Good Move qui va décongestionner la situation.

Les données de plus 1.000 villes dans cinquante pays ont été passées au peigne fin par la société américaine Inrix. Pour la réalisation de  cette étude, les temps de trajet ont été calculés en considérant exclusivement le temps qu’il faut pour aller et revenir des principaux centres d’emploi d’une zone métropolitaine à partir des quartiers environnants.

Des données anonymisées de sondes GPS ont été utilisées pour identifier les itinéraires et les destinations les plus fréquentés dans une région afin de créer un portrait des déplacements dans cette région. Les résultats sont sans appel. S’il faut chasser les voitures des centres villes, s’il faut faire retirer de la circulation les véhicules les plus polluants, il serait tout aussi bénéfique, si ce n’est plus, de réduire les embouteillages et d’améliorer pour cela les infrastructures routières et la circulation.

Le temps moyen perdu quotidiennement dans les embouteillages peut atteindre 45 minutes par automobiliste.

Un gouffre économique

Depuis toujours, l’automobile est la vache à lait des pouvoirs publics. En témoignent les niveaux de taxes élevés, notamment sur les carburants, la politique répressive de sécurité routière centrée sur la vitesse et les contraintes grandissantes visant à éloigner les voitures du centre des villes.
Et pourtant, pour la collectivité, le coût en terme économique et de pollution le plus élevé lié à l’automobile est celui des embouteillages. En quelques années, Bruxelles a réussi le triste exploit de passer de la 25ème à la 3ème place en termes de bouchons. Les conducteurs passent trois semaines de travail bloqués dans leur voiture. Le trafic a un impact sur la santé économique du pays.

Jusqu’à 1,7 milliard d’euros de pertes

Bruxelles représente 16 % de nos emplois. Près de la moitié des emplois à Bruxelles (48,4 %) sont occupés par des navetteurs wallons (36 %)et flamands (64 %). Dans la capitale, le temps moyen perdu quotidiennement dans les embouteillages peut atteindre 45 minutes par automobiliste. Selon l’OCDE, cela correspond à une perte économique de 2 % du PIB (produit intérieur brut) de la Belgique. Pour la Région bruxelloise, cela représente une perte annuelle de 1,7 milliard d’euros.

Toujours selon le rapport annuel Traffic Scorecard publié par Inrix en décembre dernier, la construction de routes ou leur modernisation continue à ne pas suivre la demande. Ce coût devrait approcher les 300 milliards de dollars en 2030. Deux-tiers de ces coûts sont liés au gaspillage de temps et de carburant qui seraient bien mieux employés ailleurs. Actuellement, 4,6 millions d’euros partent chaque jour en fumée à Bruxelles, au sens propre et figuré.