Les prix des logements au Royaume-Uni enregistrent leur plus forte baisse en 14 ans
En juillet, les prix des logements au Royaume-Uni ont enregistré leur plus forte baisse annuelle en 14 ans, selon l’organisme de crédit immobilier Nationwide. Les prix ont chuté de 3,8 %, marquant le déclin annuel le plus important depuis juillet 2009. Cette baisse s’explique par le maintien de taux d’intérêt hypothécaires élevés, rendant l’accessibilité difficile pour les acheteurs de maisons. Les coûts des prêts hypothécaires ont atteint leur plus haut niveau depuis 15 ans en juillet, les prêteurs faisant face à l’incertitude quant au taux d’intérêt fixé par la Banque d’Angleterre. En moyenne, le prix d’une maison au Royaume-Uni est de 260.828 livres sterling, soit environ 13.000 livres de moins que le pic enregistré en août 2022. Malgré cette baisse en juillet, la hausse des taux hypothécaires a maintenu la pression sur l’accessibilité du logement. Robert Gardner, économiste en chef chez Nationwide, a souligné que pour l’acheteur d’une première maison disposant d’un salaire moyen et ayant économisé un dépôt de 20 %, les paiements hypothécaires représenteraient 43 % de son salaire net. Il y a un an à peine, ces nouveaux propriétaires consacraient un peu plus d’un tiers de leur salaire net aux paiements hypothécaires.
Taux hypothécaires élevés contribuant à la baisse des prix des logements
La baisse des prix des logements au Royaume-Uni est largement influencée par la hausse des taux d’intérêt hypothécaires, qui ont atteint leur niveau le plus élevé en 15 ans en juillet. Cette augmentation des taux est le résultat de l’incertitude face aux décisions de la Banque d’Angleterre concernant les taux d’intérêt. En conséquence, le prix moyen d’une maison au Royaume-Uni a enregistré une baisse de 3,8% par rapport à l’année précédente, marquant la plus forte baisse annuelle depuis juillet 2009.
Cette baisse des prix des logements pourrait être accueillie favorablement par de nombreux primo-accédants qui ont fait face à une augmentation des prix ces dernières années, notamment pendant la pandémie de Covid-19. En effet, les prix élevés rendaient difficile l’accession à la propriété pour de nombreux acheteurs potentiels, en particulier les jeunes ménages.
Cependant, malgré cette baisse des prix, l’accessibilité à la propriété reste un défi pour de nombreux acheteurs en raison des taux d’intérêt hypothécaires élevés. Selon Robert Gardner, économiste en chef chez Nationwide, un acheteur potentiel ayant économisé un dépôt de 20% et percevant un salaire moyen consacrerait désormais 43% de son salaire net aux paiements du prêt hypothécaire, sur la base d’un taux de 6%. Cela représente une augmentation significative par rapport à l’année dernière, où ces nouveaux propriétaires consacraient un peu plus d’un tiers de leur salaire net aux paiements hypothécaires.
Perspectives incertaines pour le marché immobilier britannique
Ces derniers mois, le marché immobilier britannique a connu un déclin marqué, caractérisé par une diminution du nombre de transactions immobilières achevées en juin dernier par rapport à 2022. Cette baisse s’explique en partie par la hausse des taux hypothécaires, qui a suivi plusieurs relèvements des taux d’intérêt par la Banque d’Angleterre, en réponse à une inflation persistante. Cette situation a entraîné une augmentation des coûts d’emprunt pour les acheteurs potentiels, ce qui est un frein à leur démarche d’acquisition d’un bien immobilier.
La Banque d’Angleterre devrait prendre une nouvelle mesure de relèvement des taux d’intérêt lors de sa prochaine réunion, passant de 5 % à au moins 5,25 %. Il s’agirait de la 14e augmentation depuis décembre 2021, témoignant de la volonté de l’institution de maîtriser l’inflation.
Bien que le taux d’inflation au Royaume-Uni ait ralenti à 7,9 % en juin dernier, les prix alimentaires restent élevés, exerçant une pression supplémentaire sur les ménages et leur capacité à assumer des coûts hypothécaires plus élevés.
Face à ces défis, les experts estiment que le marché immobilier britannique va encore être confronté à une baisse des prix des logements d’environ 8% par rapport à leur sommet, avant que la demande et l’offre ne se rééquilibrent.
Les acteurs du marché immobilier, qu’il s’agisse des acheteurs, des vendeurs ou des professionnels du secteur, surveillent de près l’évolution de la situation. La conjoncture économique et les décisions de la Banque d’Angleterre continueront de jouer un rôle déterminant dans l’orientation du marché immobilier britannique dans les mois à venir.
Hamid CHRIET (à Londres)