Rail : NS double son offre ferroviaire entre les Pays-Bas et Bruxelles dès décembre 2024
NS, la compagnie ferroviaire néerlandaise a annoncé des changements pour son horaire 2025. Dans moins de 2 ans, elle lancera une nouvelle liaison ferroviaire entre Bruxelles et Rotterdam, qui viendra s’ajouter à l’actuelle relation, entre Amsterdam-Central et Bruxelles-Midi, qui aura des arrêts en moins. Du nouveau matériel roulant, les ICNG-B, sera aussi introduit en 2025. De plus, après une récente décision de l’exécutif batave, NS gardera l’exclusivité d’opérations entre Bruxelles et les Pays-Bas, bien qu’elle doive abandonner son monopole vers Paris, Londres et Berlin.
Il n’est plus rare que les trains « Intercity Brussels », entre Amsterdam-Central et Bruxelles-Midi, soient bondés et ce, malgré un train qui roule 16 fois par jour, toutes les heures, à côté des nombreux Thalys et Eurostar. Ce service est opéré conjointement avec la SNCB.
Mais la Nederlandse Spoorwegen (NS), la société des chemins de fer néerlandais, après une étude de marché, a décidé d’opérer quelques changements dans ses horaires de 2025 qui entrent en application dès décembre 2024. Concrètement, la liaison existante Bruxelles-Midi – Amsterdam-Central ne s’arrêtera plus à Bruxelles-Central, Bruxelles-Nord, Brussels Airport – Zaventem, Malines, Anvers-Berchem, Noorderkempen et Breda. Par ailleurs, la somptueuse gare d’Amsterdam-Central ne sera plus la gare terminus, le service s’achevant désormais dans le quartier financier d’Amsterdam-Zuid, plus proche de la ligne à grande vitesse HSL Zuid vers Schiphol et Rotterdam.
Gain de temps
En raison de la suppression des arrêts, le service sera donc plus rapide avec un gain de temps de 45 minutes par rapport au temps de parcours actuel. Il ne s’arrêtera plus qu’aux gares de Bruxelles-Midi, d’Anvers-Central, de Rotterdam-Central, de Schiphol et d’Amsterdam-Zuid, avec un temps de trajet de 2 heures.
Pour éviter de faire trop de déçus, NS lancera en même temps une liaison plus courte et plus sinueuse entre Rotterdam-Central et Bruxelles-Midi. Elle reprendra toutes les stations qui ne seront plus desservies par ce train plus direct. Pour simplifier, il s’agit du service actuel entre Bruxelles et Amsterdam raccourci à Rotterdam, ne s’arrêtant pas dans la capitale batave, ni à l’aéroport de Schiphol. Le trajet durera 2h07, un temps de parcours similaire à celui de la ligne actuelle.
Ces changements vont doubler à 32 le nombre quotidien de trains entre la Belgique et les Pays-Bas, chaque ligne étant opérée 16 fois. NS précise que des détails supplémentaires doivent encore être réglés avec la SNCB comme l’horaire et le prix des tickets. En tenant compte de l’offre de Thalys (désormais Eurostar), Bruxelles et les Pays-Bas seront reliés pas moins de 47 fois par jour.
Nouvelle génération de matériel Asltom
En plus d’un trajet plus direct, du nouveau matériel est attendu en 2025 avec l’introduction de 20 ICNG-B (Intercity Nieuwe Generatie – België) commandés il y a plusieurs années auprès du constructeur français Alstom. Ce matériel, légèrement différent des ICNG introduits en avril dernier sur le réseau domestique de nos voisins du nord, sera capable de rouler sur les réseaux hollandais (géré par ProRail) et belge (Infrabel). Il pourra rouler à une vitesse maximum 200 km/h avec 413 voyageurs à bord. Il remplacera le matériel Bombardier TRAXX (le constructeur est désormais racheté par Alstom) qui propulse les trains ICR du constructeur allemand Talbot (fabriqués dans les années 80) à une vitesse de 160 km/h.
NS garde l’exclusivité
Dans le cadre de l’ouverture à la concurrence de liaisons ferroviaires nationales et internationales à partir de 2025, les autorités hollandaises ont décidé de faire sauter le monopole des NS sur les liaisons vers Paris, Londres et Berlin notamment. Mais la décision doit encore être débattue dans plus d’un mois au Parlement batave.
Comme déjà indiqué dans nos précédentes éditions, les opérateurs Flixtrain, Arriva et Qbuzz veulent lancer, d’ici 4 ans, des liaisons au Pays-Bas ou transfrontalières vers Paris, via Bruxelles et Anvers. Or, Bruxelles ne fait pas partie de cette concession dit « d’open access », qui court jusqu’en 2033. Par conséquent, NS, ainsi que ses partenaires Thalys/Eurostar et les chemins de fer belges (SNCB) seront théoriquement les seuls à pouvoir vendre des billets entre les Pays-Bas et Bruxelles, le réseau domestique de nos voisins étant interdépendant du service transfrontalier.
Cependant, Arriva et Qbuzz pourront vendre des billets entre les Pays-Bas et Paris, même si leurs futurs services s’arrêteront à Bruxelles.
D’après NS, Bruxelles était, au premier semestre, la destination internationale la plus populaire, avec une moyenne mensuelle de 39.000 billets vendus vers la capitale européenne. Anvers arrive en seconde position avec 36.000 billets écoulés par mois.
Th. L.