QUELLE SOLUTION POUR LE CONFLIT ISRAELO-PALESTINIEN ?

Conflit israélo-palestinien: la péninsule d’Arabie, Oman, prône une solution pacifique tout en soutenant le Hamas

Le ministre Omanais des Affaires étrangères, Sayyid Badr bin Hamad Albusaidi, prône une solution pacifique pour régler le conflit israélo-palestinien. AFP

La presse étrangère de Londres a récemment été conviée le 25 octobre à une rencontre avec Sayyid Badr bin Hamad Albusaidi, ministre des Affaires étrangères d’Oman pour discuter de la situation diplomatique, notamment le conflit israélo-palestinien. Il a assuré que son pays prône la paix et le dialogue pour résoudre les conflits. Concernant le bombardement de l’hôpital Al-Ahli Arabi le 17 octobre, il tient Israël pour responsable de l’explosion qui a fait des dizaines de morts tant qu’aucune prevue officielle ne viendra contredire cette version. A ses yeux et contrairement à ce que soutiennent la l’Europe et les Etats-Unis, le Hamas est un mouvement de résistance nationale contre l’occupation israélienne plutôt qu’un groupe terroriste.

Petit pays paisible de moins de 5 millions d’habitants, Oman abrite une communauté majoritairement musulmane, mais où d’autres religions s’y côtoient, notamment la religion juive. Évoquant le conflit israélo-palestinien, Sayyid Albusaidi a réaffirmé la vision d’Oman en tant que pays de paix, mettant en avant le dialogue comme clé de la résolution des problèmes. Il a insisté sur la nécessité d’œuvrer pour une solution viable et de mettre fin à la guerre. Oman plaide pour la fin  des hostilités, soulignant l’importance de s’engager dans un processus politique dans le meilleur intérêt d’Israël et de la Palestine pour parvenir à la paix et à l’harmonie.

Le ministre omanais estime qu’il n’y a pas de solution militaire à ce conflit qui perdure depuis des décennies. Il a plaidé en faveur d’une résolution pacifique conformément au droit international sous l’égide des Nations Unies. Situé dans la péninsule d’Arabie, Oman occupe une position importante au Moyen-Orient au regard de ses ports stratégiques lui donnant un accès privilégié à la mer et des bonnes relations que le pays cultive avec d’autres acteurs régionaux, tels que la Chine et l’Iran, qui sont d’importants investisseurs sur son territoire. Pour Sayyid Albusaidi, la désescalade exige une solution politique.

Soutien au Hamas

En ce qui concerne le bombardement d’un hôpital à Gaza le 17 octobre dernier, le ministre des Affaires étrangères omanais maintient  sa position: il considère  Israël comme responsable, tant qu’aucune preuve officielle ne contredira cette affirmation. L’attaque a entraîné la perte de plus de 500 vies.

Le ministre Sayyid Albusaidi a abordé la question de l’extrémisme en tant que générateur de violence. Il a réaffirmé la position d’Oman contre l’extrémisme et la violence. Il a également clarifié la position de la péninsule vis-à-vis du Hamas, le considérant comme un mouvement de résistance nationale contre l’occupation israélienne plutôt qu’un groupe terroriste. Il prône l’inclusion du Hamas dans le processus de négociation, soulignant que la solution à ce conflit de longue date implique l’engagement de toutes les parties, y compris le Hamas.

Exemple du Sinn Fein en Irlande du Nord

Le responsible omanais a pris l’exemple du conflit en Irlande du Nord, où le Sinn Fein, branche politique de l’Armée républicaine irlandaise (IRA), a finalement participé aux négociations qui ont abouti à l’accord du Vendredi Saint en 1998.

Pour parvenir à une solution politique au Moyen-Orient, le ministre des Affaires étrangères a appelé à l’implication de la communauté internationale, y compris le Hamas, dans tout processus de négociation.

Le ministre des Affaires étrangères omanais, Sayyid Albusaidi, a critiqué les récentes déclarations du président français, Emmanuel Macron, qui a suggéré de créer une nouvelle coaltion international ou d’étendre au Hamas le combat contre l’Etat islamique mené depuis 2014.

Les déclarations de Sayyid Badr bin Hamad Albusaidi reflètent la position ferme du monde arabe en faveur d’un cessez-le-feu et de négociations pour parvenir à une solution à deux États, avec Jérusalem-Est comme capitale de la Palestine.

 Alexander Seale (à Londres)