LA DETTE AFRICAINE EN QUESTION

Des étudiants de l’ULB sensibilisent à la dette des pays africains

Manifestation pour le Congo en soutien à la population du Nord-Kivu, samedi 24 février 2024, à Bruxelles. BELGA

Des jeunes du collectif Ujamaa attire l’attention sur les dettes africaines, appelant à une prise de conscience en Belgique et à l’échelle mondiale. Engagés pour le développement des pays africains, ces étudiants de la diaspora panafricaine lancent un appel à l’action, mettant en lumière l’ampleur des dettes du continent et plaidant pour des solutions concrètes. Focus actuel sur la République démocratique du Congo (RDC), où le Comité Ujamaa dénonce les inégalités persistantes héritées de l’histoire coloniale belge. Des initiatives de sensibilisation, telles que des conférences et des micro-trottoirs, marquent leur engagement pour un changement significatif.

Avez-vous déjà pris le temps de vous demander quelle est l’ampleur de la dette des pays africains ? Ou encore, comment pourriez-vous contribuer au développement de ces nations ? Ce sont des questions complexes qui ne traversent pas forcément nos esprits au quotidien, mais qui revêtent une grande importance dans l’actualité mondiale.

La campagne vise différents pays africains, mais elle se focalise actuellement sur la République Démocratique du Congo en raison de ce qui s’y passe actuellement;

Le comité Ujamaa, un collectif d’étudiants de la diaspora panafricaine, s’efforce de répondre à ces interrogations et déploie tous ses efforts pour améliorer les conditions sur le continent africain.

Qui sont-ils ? 

Le comité Ujamaa est un comité d’étudiants d’environ 60 membres de l’Université libre de Bruxelles (ULB), principalement africains, fondé en 2021. Leur objectif est de faire en sorte que la population prête davantage attention aux différentes dettes africaines et qu’elle prenne conscience du montant astronomique de celles-ci. Les membres du comité veulent aussi susciter des réactions sur les différents enjeux socio-politiques qui concernent les communautés africaines.

Pour ce faire, les responsables d’Ujamaa utilisent des actions de sensibilisation, à l’intention tant des jeunes que des adultes, en les amenant à réagir face au système des dettes présenté comme un outil néocolonial. Leur démarche vise également à recueillir et à faire entendre leurs propositions auprès de l’opinion publique et des mandataires politiques. Une campagne de sensibilisation via des micro-trottoirs est lancée à cet effet. Deux conférences sont prévues les 27 et 28 février pour alerter la population belge.

Nous voulons que les Belges ouvrent les yeux, adultes comme jeunes, les sensibiliser aux différentes dettes africaines.

« Nous avons un objectif clair : sensibiliser les gens sur les questions des dettes. Nous voulons que les Belges ouvrent les yeux, adultes comme jeunes, les sensibiliser aux différentes dettes africaines, et faire en sorte que le gouvernement belge agisse. », explique le comité Ujamaa. En définitive, La principale revendication des étudiants du comité est que la société civile analyse des dettes qu’ils présentent comme « illégitimes et odieuses » et une déconnexion des économies  africaines du système néolibéral occidental.

La situation en RDC

Les responsables du comité Ujamaa précisent que « la campagne vise différents pays africains, mais elle se focalise actuellement sur la République Démocratique du Congo en raison de ce qui s’y passe actuellement ». En effet, depuis son indépendance, la RDC traîne une importante dette vis-à-vis de la Belgique. Depuis son indépendance, le pays est soumis à une importante dette vis-à-vis de la Belgique. Le 30 juin 1960, le nouvel Etat indépendant du Congo a hérité d’une dette estimée à plus de 46 milliards de francs belges, soit plus d’un milliard d’euros. Cette dette colossale remonte à l’époque coloniale où la Belgique a exploité les ressources et la main-d’œuvre du Congo pour son propre bénéfice, accumulant ainsi cette dette.

En 1965, la Belgique a annulé une partie de cette dette, libérant le Congo d’une créance de plus de 11 milliards de francs belges. Cependant, malgré cette remise partielle de dette, la RDC continue de faire face à des défis financiers importants, en partie à cause de la dette héritée de la période coloniale et aussi à cause de problèmes économiques et politiques persistants. La situation actuelle du Congo est complexe, avec des conflits internes, une instabilité politique et des problèmes de gouvernance qui ont contribué à maintenir le pays dans un état de fragilité financière.

Par ailleurs, le pays traverse une crise humanitaire persistante depuis de nombreuses années, caractérisée par de graves violations des droits de l’homme telles que des mutilations physiques, des exécutions sommaires, et bien d’autres.

Kabangu Kevin (st)