La petite-fille du maréchal Mobutu, ex-président de la RDC, entre en politique sur la liste MR
Georges Louis Bouchez n’a peur de rien, ni de personne. Ses choix, ses décisions, il les assume et rien ne peut faire dévier le Président du Mouvement Réformateur quant il faut aller chercher les hommes et les femmes issus de la diversité qui peuvent potentiellement faire du MR le nouveau parti incontournable à Bruxelles. Tout le monde dans le parti ne partage pas le même entrain. L’arrivée de nouveaux visages (à des places éligibles de surcroit et issus de la diversité) met des bâtons dans les roues d’élus ou de membres du MR qui attendent pourtant depuis des mois voire, des années, que leur tour arrive. Youssef Handichi, député régional qui a quitté le PTB pour rejoindre le MR, Rachid Azaoum ex-Engagés et gérant de plusieurs restaurants de restauration rapide à Bruxelles, Amin el Boujdaini, conseiller communal MR à Anderlecht ou encore la ministre des Affaires étrangères, Hadja Lahbib, sont les personnalités qui se veulent le reflet du Bruxelles d’aujourd’hui.
Campant la 55e place sur la liste régionale du MR à Bruxelles, Shadai Mobutu, la fille de Kongulu Mobutu, vient étoffer la liste des profils qui peuvent rallier vers le MR un électorat plus « colorés ». Shadai se dit portée par une volonté d’émancipation, dénonçant l’assistanat dans lequel les partis de gauche continuent de maintenir les populations africaines installées en Belgique. Un discours de droite donc avec le souhait, nous dit-elle, que le MR puisse fédérer plus encore des élus issus de la multiculturalité.
Shadai Mobutu, quel est votre parcours ?
Je suis née le 18 mars 1989 à Kinshasa. Je suis arrivée en Belgique à l’âge de 17 mois. Je suis la fille de Kongulu Mobutu et de Geneviève Ducastel. J’ai suivi toute ma scolarité en Belgique. Maman solo de deux enfants, Léana 12 ans, gymnaste de haut niveau auprès du Centre de haut niveau de Mons et d’Ethan, 7 ans. J’ai travaillé quelques années au Congo comme cadre chez Total. Une fois de retour en Belgique, j’ai entrepris des études en comptabilité avec comme option la fiscalité et actuellement, je travaille en freelance auprès de différentes sociétés fiduciaires.
Pourquoi avez-vous choisi le MR pour votre engagement en politique ?
En observant le parcours des minorités issues de la diversité en Belgique et à Bruxelles particulièrement, j’ai constaté que beaucoup de nos concitoyens ou des noirs issus de la diversité sont dirigés par les partis de gauche vers l’assistanat tout simplement. Ces partis n’ont pas construit des projets d’insertion et d’intégration qui permettent à beaucoup de citoyens issus des minorités de sortir de l’assistanat. J’ai remarqué autour de moi que ces gens sont baignés dans une paupérisation continuelle.
D’autre part, j’ai entendu les différents discours de Georges-Louis Bouchez sur « l’égalité des chances » pour les femmes, les hommes et les jeunes. Ces discours m’ont beaucoup séduite. En lisant le programme, j’ai découvert la volonté du MR de travailler sur l’autonomisation des citoyens, la création d’emplois, la méritocratie, etc., des valeurs qui ont immédiatement fait écho chez moi. En fréquentant les gens, en voyant que des personnes rompues à la politique belge comme Bertin Mampaka qui a choisi de les rejoindre et l’arrivée de la ministre fédérale Hadja Lahbib, ces éléments n’ont fait que renforcer ma conviction à défendre les valeurs de ce parti.
Quelles sont les thématiques qui vous tiennent à cœur et qui sont incontournables à vos yeux ?
Différentes thématiques me tiennent à cœur et en premier lieu, le logement. Les loyers ont augmenté de plus de 20% ces 10 dernières années, aggravant ainsi la crise du logement. Il est important qu’il y ait une généralisation de l’allocation-loyer, l’augmentation des logements gérés par les agences immobilières sociales, sans oublier l’accès à la propriété pour les classes moyennes. Il y a également la question des familles monoparentales : à Bruxelles, un enfant sur quatre grandit dans une famille monoparentale. 90% de ces enfants sont élevés par des mamans solos qui sont menacées chaque jour par la précarité. Je soutiendrai toutes les politiques visant à améliorer le statut de maman solo, que ce soit pour la formation professionnelle, l’aménagement des temps de travail là où c’est possible et l’attribution des logements publics.
Ensuite, l’entrepreneuriat ! Quand on est une jeune femme issue de la diversité, cela reste difficile et relève d’un véritable parcours du combattant. Je soutiendrai la création d’entreprise par les femmes et toutes les autres minorités.
Comment jugez-vous la politique des Libéraux concernant les minorités ethniques et les gens de la diversité ?
Les libéraux ont ouvert les portes du MR aux minorités, ce qui explique ma présence dans ce parti. J’apprécie cette ouverture et j’espère qu’il y aura un nombre suffisant d’élus venant de la diversité qui pourront mieux porter les préoccupations et priorités de toutes ses personnes pour l’intérêt du MR.
Comment comptez vous faire campagne ?
Tout d’abord, en étant simplement sur le terrain dans le but d’être en contact direct avec mes électeurs. Mais aussi, sur les réseaux sociaux, les médias, les flyers, les marchés publics, faire du porte-à-porte. Tout en prenant du temps avec chacun de mes électeurs.
Entretien : Malika Madi