Royaume-Uni: le ministre des Affaires étrangères, David Cameron, defend le droit de l’Ukraine à frapper des cibles sur le sol russe
L’Ukraine a « le droit » d’utiliser les armes fournies par la Grande-Bretagne pour frapper les troupes d’invasion russes même si elles sont encore sur le sol russe, a déclaré jeudi 13 juin le ministre britannique des Affaires étrangères, David Cameron. Il a précisé que le Royaume-Uni fournira cette année de l’aide pour 3 milliards de livres à l’Ukraine et soutiendra le pays de Volodymyr Zelenski, qui se bat contre l’invasion russe, aussi longtemps qu’il le faudra. Il croit que les Conservateurs peuvent encore gagner les élections du 4 juillet, malgré les sondages qui leur prédisent une débâcle.
S’adressant jeudi matin, 13 juin, à une conférence de presse de la Foreign Press Association (presse étrangère) à Londres, Lord David Cameron a déclaré que le Royaume-Uni, qui est le plus grand fournisseur d’armes de l’Ukraine après les Etats-Unis, s’était engagé à lui fournir « £3 milliards de livres sterling d’aide cette année, l’année prochaine, et pendant autant d’années qu’il le faudra » pour que l’Ukraine repousse l’avancée russe.
Deux objectifs au G7 en Italie
Alors que les dirigeants du monde se réunissaient en Italie pour une réunion du G7, l’ancien Premier ministre britannique a précisé que son pays avait deux objectifs principaux dans le cadre de cette rencontre tous deux liés à l’Ukraine. Le premier est d’obtenir un accord sur « des sanctions très sévères contre les individus et les entreprises russes ». Il a fait savoir que la Grande-Bretagne prendrait des mesures contre les entreprises qui « approvisionnent la machine de guerre russe » en biens à double usage afin de contourner les sanctions occidentales.
Le deuxième objectif que vise la Grande-Bretagne lors de la réunion du G7 est un accord sur une stratégie « d’aubaine plus » consistant à utiliser les actifs financiers russes gelés pour fournir à l’Ukraine les fonds nécessaires au remboursement des intérêts de ses prêts.
Le ministre des Affaires étrangères a indiqué que le front européen était la partie « la plus silencieuse » de son portefeuille depuis son retour au gouvernement en tant que ministre des Affaires étrangères en novembre dernier. Il a rappelé la réintégration de la Grande-Bretagne dans le programme scientifique Horizon de l’Union européenne (UE) et la négociation du cadre de Windsor, qui traitait des questions commerciales entre la Grande-Bretagne et l’Irlande, comme preuve de l’amélioration des relations avec l’UE.
Concernant la République d’Irlande, il a déclaré que les relations « se développent à nouveau » et que les problèmes en cours sont « résolus ». De nouveaux désaccords sont survenus récemment entre les deux gouvernements au sujet de l’impact du projet migratoire britannique sur le Rwanda.
Nouveau partenariat avec l’Europe depuis le Brexit
David Cameron estime qu’il y a des progrès depuis le Brexit. « Ce qui fonctionne, c’est que nous créons le modèle d’amis, de voisins et de partenaires de l’UE. Nous faisons en sorte que ce modèle fonctionne. Nous voyons cet exemple avec l’Ukraine, où la Grande-Bretagne est un excellent partenaire pour l’Ukraine. Je suis responsable des relations avec l’UE et je rencontre régulièrement Maros Sefcovic, le commissaire européen. Nous résolvons des problèmes. La relation est en position de force ».
Cette conférence de presse est probablement la dernière sortie de David Cameron avec la presse étrangère à Londres avant les élections générales du 4 juillet pour lesquelles les sondages annoncent une débâcle des conservateurs et un retour au pouvoir des Travaillistes. Il croit encore à la Victoire des Conservateurs. « J’espère que je resterai ministre des Affaires Etrangères de Rishi Sunak après le 5 juillet », dit-il.
Quid du conflit israélo-palestinien
A en croire David Cameron, le Royaume-Uni est « très préoccupé » par l’insuffisance actuelle du flux d’aide vers la bande de Gaza. Pour lui, il faut faire « autant de pression que possible » sur Israël pour qu’il ouvre le poste-frontière de Kerem Shalom et le port d’Ashdod afin de permettre davantage de livraisons d’aide à Gaza. soutient « Ce que j’ai dit et je continuerai de le dire, c’est bien sûr que nous surveillons de très près ce qui se passe et que nous sommes particulièrement préoccupés par le flux d’aide humanitaire vers Gaza », précise David Cameron.
Alexander Seale (à Londres)