Qui pour remplacer Hadja Lahbib (MR) au ministère des Affaires étrangères ?
Après avoir réussi son test en tant que future commissaire européenne en charge de la gestion de crise et de l’égalité, la ministre des Affaires étrangères, Hadja Lahbib (MR) quittera le Gouvernement fédéral, début décembre 2024, pour rejoindre son nouveau poste. La question de son remplacement se pose. Différents scénarios sont sur la table et certains voient le président du MR, Georges-Louis Bouchez, occuper le poste. Analyse.
Le Gouvernement fédéral est composé de 15 ministres au maximum qui forment le Conseil des Ministres, répartis de façon paritaire entre francophones et néerlandophones, plus éventuellement le Premier ministre qui, lui, selon la situation peut être considéré comme linguistiquement neutre. Dans ce cas, la composition est de 7 francophones et 7 néerlandophones au maximum.
Lors de la constitution du Gouvernement fédéral actuel, l’actuel Premier ministre, Alexander De Croo (Open VLD) était linguistiquement neutre, avec 7 ministres francophones (3 PS, 2 MR et 2 Ecolo) et 7 néerlandophones (2 CD&V, 2 Groen, 2 Vooruit et 1 VLD).
Puisque la ministre Caroline Gennez (Vooruit) a quitté le Gouvernement fédéral en septembre 2024 pour devenir ministre régionale flamande, elle n’a pas été remplacée, et Alexander De Croo est descendu de neutre à ministre de rôle linguistique néerlandophone.
Bouchez or not Bouchez ?
Le départ obligé de la ministre des Affaires étrangères, Hadja Lahbib (MR) pour occuper un mandat de commissaire européenne le 1er décembre (gestion de crise, égalité) pourrait rebattre certaines cartes, et deux hypothèses se présentent :
- soit le MR exige son remplacement et présente au Roi un candidat pour les Affaires étrangères
- soit le Premier ministre redevient linguistiquement neutre, mais avec un Gouvernement réduit à 12 ministres, créant une navette originale d’Alexander De Croo qui de neutre est passé à néerlandophone puis que redeviendrait neutre ?
On voit mal le MR se contenter du seul portefeuille ministériel détenu actuellement par David Clarinval, mais alors qui sera le chef (ou la cheffe) de la diplomatie belge ?
Faire monter l’actuel secrétaire d’Etat Mathieu Michel ? Il n’en n’est nullement question, d’après des observateurs qui font remarquer ses piètres scores aux dernières élections, en se faisant dépasser en termes de voix de préférence par des députés et même des conseillers communaux. Il serait donc grillé et ne devrait se contenter que du mandat député fédéral.
Nommer un ou une ministre pour quelques semaines dans l’attente du nouveau Gouvernement fédéral ? C’était le cas avec Frédérique Ries qui, de février 2004 à juin 2004, avait brièvement occupé le poste de secrétaire d’Etat aux Affaires européennes suite au jeu de chaises musicales après la démission de Daniel Ducarme, remplacé par Jacques Simonet à la ministre-Présidence bruxelloise.
Lors d’un récent dîner avec la presse, le président du MR, Georges-Louis Bouchez, a répondu qu’il se verrait bien à ce poste, histoire de mieux intégrer les négociations gouvernementales. Boutade ou pas ? Nul ne le sait, mais les statuts du MR ne permettent pas un tel cumul : l’article 12 alinéa 9 de ces statuts précise bien que « la fonction de président du MR est incompatible avec celle de ministre ».
Le MR va devoir dénicher l’oiseau rare, avec des noms comme celui de Philippe Goffin (bourgmestre de Crisnée) qui avait déjà assuré l’intérim à la Défense. Une surprise du chef n’est pas exclue avec une autre femme pour remplacer Hadja Lahbib. Mais le temps presse…