Foot : le monde politique belge condamne avec force les actes violents des hooligans brugeois à Bruxelles
Violence des hooligans à Molenbeek: le ministre de l'Intérieur, Bernard Quintin (MR) dit suivre la situation de près et appelle au calme. BELGA Après les actes violents survenus avant et après le match de la finale de la Coupe de Belgique entre le Club de Bruges et Anderlecht ce dimanche, 4 mai, au stade roi Baudouin, le monde politique a fortement réagi. Les différents partis ont tous condamné les nombreuses violences commises par des supporters brugeois à Bruxelles et notamment à Molenbeek. Dans les diverses réactions, beaucoup décrivent ces actes comme « racistes ». « Je condamne avec la plus grande fermeté les violences racistes commises par certains brugeois », déclare Philippe Close, bourgmestre de Bruxelles-Ville. Au total, on dénombre plus de 60 arrestations et environ 80 blessés, des stations de métro et des rues ont été saccagées.
La victoire du Club de Bruges face à Anderlecht en finale de la Coupe de Belgique est effacée par les événements qui ont suivi dans les rues de la capitale. En effet, des actes de violences ont été produits par certains supporters brugeois, des hooligans dans Bruxelles, et notamment à Molenbeek.
Le monde politique s’est réveillé ce lundi en voyant sur les réseaux sociaux des vidéos de ces actes et a fortement condamné les actes violents et les a qualifiés de racistes pour beaucoup d’entre eux.
Dès dimanche 4 mai, des responsables du PS ont condamné la ratonnade des hooligans brugeois sur les réseaux sociaux. Lundi, le député fédéral, Ridouane Chahid a encore remis une couche sur X (ex-Twitter). « Il y a 3 ans, des supporters brugeois scandaient des chansons antisémites. Hier, des supporters burgeois sont venus salir notre région. A quel moment le club de Bruges va se désolidariser de ces supporters et va-t-il condamner ces actes inacceptables », interpelle-t-il.
Réactions des bourgmestres bruxellois concernés
Les différents bourgmestres des villes concernées ont également réagi sur les réseaux sociaux. Celui de Bruxelles, Philippe Close (PS), dénonce « des actes inacceptables et intolérables ». Il tient à remercier les forces de l’ordre pour leur intervention rapide. « En contact avec le ministère de l’Intérieur, ces supporters doivent rapidement être exclus des stades et de lourdes poursuites judiciaires doivent être entamées », ajoute-t-il.
En contact avec le ministère de l’Intérieur, ces supporters doivent rapidement être exclus des stades et de lourdes poursuites judiciaires doivent être entamées.
Même son de cloche pour Claire Vandevivere (Les Engagés), bourgmestre de Jette : « Même si notre commune a été plutôt épargnée, en tant que bourgmestre, je condamne fermement les violences qui ont eu lieu hier à l’occasion de ce qui devait juste être un grand rendez-vous sportif. La violence n’a pas sa place dans nos quartiers. Ces actes portent atteinte à la sécurité, à la sérénité de notre environnement et à notre vivre-ensemble. Je remercie les forces de l’ordre pour leur réactivité, ainsi que les habitants pour leur sang-froid et leur sens des responsabilités. Nous continuerons à agir, avec fermeté et dialogue, pour une commune apaisée, juste et solidaire ».
Sur les réseaux sociaux, l’ex-bourgmestre de Molenbeek, Françoise Schepmans (MR), avait également réagi dès dimanche soir: « Les violences que nous avons pu voir aujourd’hui à Bruxelles sont inacceptables. Des groupes venus pour provoquer et casser n’ont rien à voir avec le sport, qui doit nous rassembler, pas diviser. Chaque acte violent doit être condamné, quel qu’en soit l’auteur ! ».
BELGA Co-présidente d’Ecolo, Marie Lecocq dénonce une violence de la part d’un groupe d’extrême-droite ayant organisé une chasse raciste dans les quartiers à Bruxelles. (BELGA PHOTO HATIM KAGHAT).
La suite des réactions
Du côté de chez Ecolo, c’est la co-présidente du parti, Marie Lecocq, qui s’est exprimée sur Bluesky : « Ce ne sont pas de simples supporters brugeois qui ont commis des débordements à Molenbeek. C’est un groupe d’extrême-droite bien connu qui a organisé une chasse raciste dans des quartiers à des kilomètres du stade. L’incapacité du gouvernement à qualifier ces actes comme tels est insoutenable ».
La réponse doit être radicale. Pas d’impunité pour ceux qui cassent, insultent, et blessent délibérément.
Chez Les Engagés, Christophe De Beukelaer, président des Centristes à Bruxelles, et Sofia Bennani, députée bruxelloise, ont également fait part de leur indignation. Tous deux condamnent les actes et demandent qu’une enquête soit faite pour mettre en lumière et punir les agissements violents survenus ce dimanche.
Des actes qualifiés de « raciste »
Beaucoup de politiques ont qualifié ces actes de « racistes », comme Christophe De Beukelaer : « Quel horrible spectacle cette nuit à Molenbeek, pris pour cible par des supporters brugeois sans foi, ni loi, et pour certains clairement racistes. La réponse doit être radicale. Pas d’impunité pour ceux qui cassent, insultent, et blessent délibérément » ou encore « #coupedebelgique les hooligans racistes n’auraient jamais dû arriver à BXL. Qu’ont fait les spotters de la police de Bruges et la police fédérale pour empêcher ce déferlement de haine ? », indique le bourgmestre de Woluwe-Saint-Lambert, Olivier Maingain, ex-président de DéFI, et fondateur du nouveau parti Lib.res.
Une réaction de la droite attendue
Les socialistes bruxellois n’ont pas hésité à décrier le manque de réactivité de la droite. « On attend toujours la réaction de la droite …qui dégaine à chaque fois qu’il faut stigmatiser… », avait écrit le député bruxellois, Jamal Ikazban dimanche soir. Et d’ajouter : « Habituellement, GL-Bouchez tweete plus vite que son ombre, mais bizarrement, il est presque 23h et toujours aucune réaction pour dénoncer la violence raciste des hooligans brugeois. Comme toujours, deux poids, deux mesures et indignation à géométrie variable ! ».
BELGA Député fédéral, Ridouane Chahid (PS) invite le club de Bruges à se désolidariser des hooligans. (BELGA PHOTO HATIM KAGHAT).
Très vite, les personnalités du Mouvement réformateur (MR) sont montées au créneau. « Espérons que ces vidéos permettent clairement d’identifier les responsables afin qu’ils soient arrêtés, jugés et condamnés. J’ai confiance en la justice pour qu’elle soit rapide et efficace. Violence, racisme, dégradations n’auront pas leur place, ni ici ni ailleurs ! », déclare le président du MR à Bruxelles David Leisterh. Même son de cloche chez Bernard Quintin, le ministre de la Sécurité et de l’Intérieur, qui condamne fortement les actes. Il dit suivre la situation de près et appelle au calme.
Espérons que ces vidéos permettent clairement d’identifier les responsables afin qu’ils soient arrêtés, jugés et condamnés. J’ai confiance en la justice pour qu’elle soit rapide et efficace.
Quant à Georges-Louis Bouchez, président du MR, il a réagi avec un long message sur ses réseaux : « Je condamne avec la même fermeté les violences graves commises par des pseudos supporters de Bruges contre des habitants de Molenbeek mais aussi la réponse toute aussi violente de certains à l’égard de brugeois. La violence n’a juste pas sa place dans notre Pays ! Et nous ferons preuve de la plus grande fermeté. Les politiques qui veulent distinguer une violence par rapport à une autre font une basse récupération électorale. Certainement afin d’éviter de devoir évoquer leur responsabilité de bourgmestre et surtout la nécessaire fusion des zones avec la création d’une police du métro comme proposé par Bernard Quintin. Nous lutterons contre toutes les formes de violence, d’extrémisme et de radicalisme. Avec la même intransigeance ».
Le bilan
Pour rappel, dimanche, les actes de violence ont visé un magasin de vente de matériel de construction à Molenbeek. Ensuite, des centaines de supporters ont saccagé deux métros en se rendant au stade. Un groupe s’est éloigné et est parti à pied dans les rues de Molenbeek et de Jette, vers le stade Roi Baudouin. De nombreuses vidéos publiées sur les réseaux sociaux montrent la violence des événements se déroulant à Molenbeek.
Au total, on dénombre plus de 60 arrestations et environ 80 blessés. Sans oublier deux stations de métro et des rues saccagées par les supporters brugeois.
Méderic Guisse (st)
