MEMOIRE

Légionnaires lettons à Zedelgem : le député André Flahaut veut effacer le monument de la honte


Le député fédéral et ancien ministre de la Défense, André Flahaut (PS) remonte au front. Il a de nouveau interpellé le ministre de la Justice, Vincent Van Quickenborne (Open VLD) pour connaître les démarches entreprises pour délivrer la Belgique de ce monument érigé en mémoire des légionnaires lettons. Il estime que ce monument déshonore la Belgique en raison du passé nazi des légionnaires.

Comme nous vous l’expliquions, de nombreuses parts d’ombres persistent sur le rôle de ces soldats lettons durant la seconde guerre mondiale. Après l’invasion de la Lettonie par les allemands, la légion lettonne est créée en 1943 sur ordre d’Adolf Hitler et se divise en deux divisions de la Waffen SS. Plus de 100.000 Juifs et citoyens soviétiques seront assassinés dans les pays baltes et en Biolorussie notamment. La participation de ces volontaires lettons à ces massacres est corroborée par de nombreux témoignages. Le 8 mai dernier, nous vous fassions part de l’existence d’un monument se situant à Zedelgem, érigé en souvenir des légionnaires lettons, prisonniers de guerre au camp 2227 à Zedelgem (lire article sur lpost du 8/5).

Une ampleur médiatique internationale

Depuis lors, la presse nationale et internationale s’est emparée de cette problématique, s’insurgeant de la présence d’un tel monument sur le sol belge et s’interrogeant sur l’inaction de la classe politique belge. Le député socialiste André Flahaut avait déjà posé une question parlementaire à ce sujet au ministre de la justice Vincent Van Quickenborne (Open VLD) en décembre 2020. La réponse fut claire et sans langue de bois. « Il va sans dire que les éventuels actes criminels doivent faire l’objet d’une enquête et, le cas échéant, de poursuites. Dans le cas précis que vous évoquez, il appartient aux autorités judiciaires d’apprécier s’il y a lieu ou non d’ouvrir une enquête. En tant que ministre de la Justice, je n’ai aucune initiative à prendre à cet égard », avait répondu le ministre Van Quickenborne.

Monument de déshonneur

Le député socialiste a, de nouveau, interpellé par courrier le ministre de la justice ce 1er juillet pour si savoir des actes concrets avaient été posés. Rappelant que ce « monument constitue une grave entrave à la compréhension de la deuxième guerre mondiale et encourage le révisionnisme que condamne fermement la loi du 23 mars 1995 », l’ancien ministre belge de la Défense souhaite connaître les démarches entreprises pour « délivrer la Belgique de ce monument de la honte et du déshonneur ». Nul doute que la classe politique belge gagnerait à se pencher rapidement sur ce monument. En ces temps de montée des extrêmes, une prise de position ferme et claire est plus que nécessaire pour ne plus laisser les nouveaux propagateurs de ces idéologies qui ont ensanglanté l’Europe et le monde dans les années 40 profiter de ces eaux troubles.

Eugénie CORTUS