RECOMPENSE

Le Nobel de Médecine sous le nez de l’ARN messager


Le prix Nobel de médecine a ouvert ce matin à Stockholm la saison 2021 des récompenses avec un vaste éventail de possibilités. Le premier Nobel, celui  de physiologie ou de médecine vient d’être attribué non pas au duo à qui l’on doit le vaccin contre le Covid-19, mais bien aux scientifiques David Julius et Ardem Patapoutian pour leur découverte des récepteurs de température et du toucher.

Pour ces 120 ans, le prix Nobel de médecine et physiologie 2021 est décerné à Ardem Patapoutian, pour son utilisation des cellules sensibles à la pression pour découvrir une nouvelle classe de capteurs qui répondent aux stimuli mécaniques dans la peau et les organes internes. Le second lauréat revient à David Julius pour son utilisation de la capsaïcine, un composé piquant du piment qui provoque une sensation de brûlure, pour identifier un capteur dans les terminaisons nerveuses de la peau qui réagit à la chaleur.

En 2020, Michael Houghton (Grande-Bretagne), Harvey J. Alter (États-Unis) et Charles M. Rice (Etats-Unis) reçurent le Nobel de médecine pour leur rôle dans la découverte du virus responsable de l’hépatite C.

Encore une chance mercredi

Cette année, les candidats au titre ne manquaient pas. Parmi eux, le duo emmené par la Hongroise Katalin Kariko et l’Américain Drew Weissman, pionniers des vaccins à ARN messager et professeurs à l’université américaine de Pennsylvanie. Rappelons que selon son concepteur Alfred Nobel, le Nobel de Médecine doit récompenser un “bienfait pour l’humanité”. En théorie, le testament Nobel voulait récompenser les actions de l’année écoulée, mais cette consigne n’a jamais été respectée depuis 1901.

Les découvertes, publiées à partir de 2005, par Katalin Kariko et Drew Weissman ont ouvert la voie aux vaccins des laboratoires Pfizer/BioNTech et Moderna, déjà administrés à plus d’un milliard de personnes dans le monde pour les protéger du Covid-19. Et la technologie fait aussi l’objet de développements prometteurs contre d’autres maladies et virus. La question ce matin était de savoir s’il était trop tôt pour les récompenser ? A moins qu’ils ne reçoivent le Nobel de Chimie, décerné lui ce mercredi ?

Soixante ans après la découverte de l’ARN messager par une équipe française (Nobel de médecine 1965), beaucoup jugent toutefois que le duo peut encore patienter.