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Standard de Liège: la vérité n’est peut-être pas ailleurs

BELGA

C’était dans l’air après la défaite affligeante face à Malines, Mbaye Leye a été licencié ce lundi 4 octobre. Ses propos dès la fin de match ne laissaient pas place au suspens quant à la suite des événements. Et, une nouvelle fois, c’est l’entraîneur qui paie les pots cassés.

Le moment de cette annonce n’est pas choisi par hasard. Les dirigeants du Matricule 16 peuvent remercier les Diables Rouges de s’être qualifiés pour les demi-finales de la Nations League et, espérons la finale, ce qui leur donne près de deux semaines pour redresser la barre et changer de cap pour le reste de la saison.

Car le bateau Standard semble prendre l’eau de toute part, que ce soit financièrement ou sportivement. Quelque chose est aussi cassé au niveau des tribunes. Au Standard, ça fait des années que le ballon ne tourne plus rond. A part quelques coups d’éclat comme les victoires en Coupe de Belgique et autres beaux rendez-vous européens, les gradins de Sclessin ont rarement été à la fête. Depuis les titres tant attendus de 2008 et 2009, la vie de supporter Rouche n’est pas facile. Même les plus ardents d’entre eux semblent voir leur flamme s’éteindre petit à petit. Les crises, ça fait un peu partie de l’ADN du Standard mais celle-ci est profonde. Comme un poulet sans tête, le club semble partir dans tous les sens, ne plus avoir de lignes directrices.

Péril en la demeure au Standard ?

Licencier les trois entraîneurs principaux, y compris Eric Deflandre qui avait pourtant traversé les différentes tempêtes, est une première et la preuve qu’il y a péril en la demeure. Sans parler d’une nouvelle répartition des rôles entre Benjamin Nicaise et Alexandre Grosjean, une refonte totale. En attendant, c’est le toujours vaillant Jean-François Gillet qui hérite de la lourde tâche d’assurer l’intérim sportif, l’administratif semblant se recentrer autour du président.

L’entraîneur ? Les Joueurs ? La direction ? Qui est fautif dans cette débandade ? Le supporter s’en fiche un peu. Pour beaucoup d’entre eux, le Standard, c’est leur loisir, leur sacrifice, leur vie…   Ils se lèvent rouche, mangent rouche, pensent rouche, ont ce blason dans la peau, au sens propre comme au sens figuré. On peut dès lors se demander si la direction du Standard respecte encore ce qui fait vivre le club, à savoir son public. Depuis la reprise complète du club par Bruno Venanzi, les saisons se suivent et se ressemblent, sans éclat, sans joie, un vrai chemin de croix.

Des Anglais en bord de Meuse

Les récentes décisions sont-elles la Dernière Cène de l’ère Venanzi, seul aux commandes et donc d’un actionnariat 100% Belge ? Des propriétaires provenant d’Outre-Manche seraient intéressés par un investissement en bord de Meuse. On parle du groupe ENIC, ayant des parts dans Tottenham. Affaire à suivre… Vu les progressions rapides de certains « petits poucets » en Pro League, dont Seraing et d’Eupen pour ne citer que les Liégeois, la prise de participation étrangère pourrait sembler inéluctable pour sauver ce qui peut encore l’être. Et pourtant, la solution se trouve peut-être tout simplement en bord de Meuse. Il y a quelques temps, lors du départ de Roland Duchâtelet, la piste d’un rachat d’une partie du club par ses supporters, comme c’est le cas au FC Barcelone, avait été évoquée mais le projet aussi vite jeté aux oubliettes. Peut-être faudrait-il aller le ressortir. Ca renforcerait l’identité liégeoise et belge du Matricule 16, consoliderait les relations Direction-Supporters et, surtout permettrait d’éviter qu’un des cadors de notre championnat ne devienne une succursale de la Premier League ou d’un autre championnat étranger. A méditer …

F.V.