CULTURE

A Liège, le Curtius inaugure sa section d’armes militaires


Dans le cadre de l’inauguration de la section des armes militaires, les collections seront accessibles gratuitement tout ce week-end, ce samedi 9 et dimanche 10 octobre. A Liège, le Grand Curtius consacre désormais (enfin) un nouvel étage de son Palais à sa prestigieuse collection d’armes. Il concerne les armes de guerre et a pour vocation d’expliquer et de mettre en contexte des objets historiques en les exposant de manière didactique au public. L’occasion aussi de découvrir enfin la non moins célèbre Jambe de bois de Jean-Joseph Charlier.

On l’attendait, la voici achevée. La section des armes militaires du Grand Curtius de Liège présente désormais plus de 500 armes liégeoises ou internationales, du 15ème au 21ème siècle. Cette deuxième partie de l’exposition permanente vient compléter la section des armes civiles (chasse et tir sportif), déjà en place au premier étage du Palais Curtius. Un couloir didactique commande son accès. Il s’ouvre sur diverses salles. La dernière est consacrée au siècle d’or de l’armurerie liégeoise et aux brevets belges.

Un étage et un parcours didactique

Une vitrine centrale propose des armes caractérisées par leur système mécanique de mise à feu, présentées dans leur ordre chronologique d’apparition. Un côté du couloir livre les explications techniques de ces armes, tandis que l’autre côté présente les conséquences ainsi que les adaptations tactiques et stratégiques y afférentes. La Salle des armes anciennes propose des armes du 15e au 18e siècle. Le premier étage du Palais Curtius consacré aux armes civiles, présentant déjà l’essentiel de l’arquebuserie de cette époque, cet espace se concentre sur des armes à vocation exclusivement militaire, comme des bombardes, couleuvrines et  haches-pistolets.

Le 19ème siècle est crucial dans l’histoire de l’armement car il passe du biséculaire fusil à silex en 1801, à la mitrailleuse à cartouches métalliques moins de cent ans plus tard. Entre les deux, l’industrie de l’armement voit fleurir sur la période des centaines d’inventions qui vont révolutionner les productions munitionnaires et les systèmes de mise à feu, comme la percussion au fulminate, les cartouches de tous types et les engins à répétition. Les armes sont exposées dans une logique géographique de production, et sous-classées chronologiquement.

Une large part est consacrée à la Guerre de Sécession (1861-1865). Elle permet de constater la vitesse d’évolution de l’armement en cas de guerre. Vient ensuite la salle des guerres mondiales et des conflits plus contemporains. Le parcours dévoile d’abord une vitrine avec les armes les plus emblématiques de la Première Guerre Mondiale, tous pays belligérants confondus. Se présente ensuite la salle des Exportations et celle consacrée au siècle d’or de l’armurerie liégeoise. Cette dernière salle, met Liège à l’honneur avec une première vitrine exposant les différentes armes à répétition proposées avant d’opter pour le choix d’une arme réalisée pour l’Armée belge en 1889, acte fondateur de la FN d’Herstal. Cette dernière produit dès lors, le modèle Mauser sous licence.

L’étage se clôture autour du livre de comptes de Jan de Corte alias Jean Curtius, richissime munitionnaire liégeois au service des armées espagnoles au 16e siècle, et ancien propriétaire du Palais. Ce bâtiment remarquable, classé et reconnu au « patrimoine exceptionnel » de Wallonie, était à l’époque le «  magasin », le « showroom » de Jean Curtius.

Charlotte Durande

En prime, dans le cadre du bicentenaire de la mort de Napoléon, un focus est proposé sur trois armes emblématiques : le fusil Charleville modèle 1777, l’arme standard des armées françaises entre 1776 et 1816, c’est-à-dire qu’elle commence sa carrière sous Louis XVI et la termine après le Premier Empire. Focus aussi sur une paire de pistolets des manufactures impériales d’armes de Liège et enfin, sur la Jambe de bois de Jean-Joseph Charlier. S’il ne s’agit pas d’une arme à proprement parler, cette jambe de bois fut tout de même le soutien d’un célèbre cannonier liégeois, symbole de l’historiographie des premières années du Royaume. Né en 1794, Jean-Joseph Charlier est incorporé au 69e Régiment d’infanterie de l’armée de terre française en 1813. Après avoir participé à la campagne d’Allemagne et aux “Cent-Jours”, Il perd sa jambe à la bataille de Waterloo.

En plus de la gratuité de l’accès aux collections permanentes du musée, ces samedi 9 et dimanche 10 octobre, des visites guidées de ce nouvel espace, en présence du Conservateur, qui a œuvré à la mise en valeur de cette section seront proposées aux visiteurs préalablement inscrits.
Réservation obligatoire : informations sur la page « Agenda » de www.grandcurtius.be