POLITIQUE

Un accord sur le budget fédéral 2022 et une déclaration de politique générale chahutée

Le Premierministre Alexander De Croo fait preuve de réalisme et de pragmatisme en prônant une pause dans les mesures environnementales au niveau européen. BELGA

Le gouvernement fédéral s’est accordé sur le budget 2022 mais aussi sur une série de mesures parmi lesquelles un milliard d’euros d’investissements prévus dans les deux ans dont 250 millions d’euros investis dans le rail. L’accord prévoit aussi un paquet d’autres décisions en matière de réforme du marché du travail, de la fiscalité aussi et, entre autres encore, un allégement de la facture énergétique pour les bas et moyens salaires. La Déclaration de politique générale présentée en début d’après-midi au Parlement a vu la N-VA quitter l’hémicycle pour ne pas se rendre complice du gouvernement.

A 14h, le Premier ministre, Alexandre De Croo a prononcé à la Chambre sa déclaration gouvernementale dans laquelle il a détaillé les grandes lignes du budget fédéral 2022 mais la séance a débuté par une prise de position du Chef de groupe N-VA Peter De Roover. L’opposition nationaliste flamande a quitté l’hémicycle pour ne pas se rendre complice du gouvernement. La N-VA reprochait que tous les députés ne soient pas autorisés à suivre, dans l’hémicycle, cette Déclaration de politique générale, en raison des règles sanitaires. La N-VA critiquait aussi le fait que le Premier ministre ait déjà communiqué sur le contenu de l’accord budgétaire à la presse au lieu de réserver la Déclaration en primeur à tous les  membres du Parlement.

Objectif: assainir les finances publiques

En raison de la crise économique liée à la crise sanitaire, l’Union Européenne laisse aux Etats membres un peu plus de flexibilité pour le budget 2022.  « Nous avons décidé de faire un effort de 2,4 milliards pour se lancer dans une trajectoire en vue d’assainir les finances publiques » a tenu à souligner le Premier ministre.  Le déficit budgétaire sera réduit l’an prochain à -3,1% du PIB, contre -5,4% actuellement, ce qui signifie un effort combiné de 2,4 milliards d’euros et une amélioration du solde de 10 milliards l’an prochain.

Réforme du marché du travail: la semaine de 4 jours

A couteaux tirés, Le gouvernement fédéral s’est accordé ce matin sur le budget 2022. L’accord prévoit aussi un paquet d’autres décisions parmi lesquelles des mesures en matière de réforme du marché du travail, de fiscalité aussi et en rapport au coût de l’énergie. Le Premier ministre Alexander De Croo  a également annoncé des investissements prévus, à hauteur d’un milliard d’euros dans les deux ans dans les domaines de l’hydrogène, du verdissement de la production industrielle, du climat, des transports publics, de la digitalisation et de la cybersécurité.

Le marché de l’emploi en ligne de mire de ce nouveau budget et en tête, les métiers en pénurie ? Ainsi, plusieurs mesures adoptées par le gouvernement visent à réduire les emplois vacants dans ces métiers. Le Fédéral prévoit d’encourager la mobilité des travailleurs d’une région à une autre. Un demandeur d’emploi wallon qui accepterait d’aller travailler en Région flamande pour y occuper un métier en pénurie conserverait un certain laps de temps une partie de son allocation de chômage ( dans sa région d’origine) en plus de son salaire.

Dans le même ordre d’idées les Régions disposeront d’une autonomie renforcée en termes de disponibilité des demandeurs d’emploi. Parallèlement à cette mesure, certaines primes régionales prévues pour les demandeurs d’emploi qui suivent des formations à des métiers en pénurie seront défiscalisées. Le gouvernement prévoit encore un droit à la formation d’une journée pour chaque travailleur d’ici 2024.

Il est également question de rendre possible de procéder à une interprétation flexible de la semaine de travail (en passant de 5 jours à 4 jours de travail). Naturellement ces mesures devront encore être discutées avec les partenaires sociaux.

Un milliard d’euros d’investissements d’ici 2024

Le gouvernement prévoit  donc aussi un paquet d’investissements à hauteur d’un milliard d’euros à l’horizon 2024. L’accent devrait être mis sur le développement durable, le climat et le numérique. « 250 millions sont prévus pour des investissements dans le rail afin de renforcer son accessibilité,  a commenté Georges Gilkinet, ministre de la Mobilité. « Nous allons aussi doubler les marchandises transportées par le rail en accélérant les travaux (et en misant sur) sur la ligne Bruxelles-Luxembourg ».

Il est également question de modernisations ponctuelles et de numérisation de l’État, via Just-on-Web, le portail en ligne de la justice analogue à Tax-on-Web avec, entre autres, des dossiers judiciaires numériques, des casiers judiciaires numériques, des PV numériques, etc.

Fin de la cotisation spéciale de sécurité sociale

Du côté du Budget, l’amélioration du solde sera réalisée via, notamment, des économies linéaires au niveau de l’Etat fédéral, un plan d’action contre la fraude sociale et fiscale, la taxe sur les comptes titres, l’augmentation des accises sur le tabac et plusieurs mesures luttant contre l’incapacité de travail. Sur ce dernier point, les différents acteurs concernés seront responsabilisés. Sont visés aussi bien les fonds d’assurance maladie, que les employés, les employeurs et les prescripteurs.

Le gouvernement a aussi prévu la disparition de la cotisation spéciale de sécurité sociale et ce, afin  de financer une diminution de charges sur les bas et moyens salaires. Environ 300 millions pourront ainsi être utilisés pour éviter notamment les pièges à la promotion. Cotisation spéciale de sécurité sociale ? Imposée en 1994, cet impôt visait alors à assainir les finances publiques pour permettre à la Belgique de répondre aux critères d’entrée dans l’Euro.

Alléger la facture énergétique

Le gouvernement a en outre confirmé la prise de mesures destinées à alléger la facture énergétique des personnes les plus démunies.  Suite à l’accord de principe déjà annoncé hier soir, le tarif social de l’énergie sera prolongé durant le premier trimestre 2022 pour les 880.000 personnes les plus vulnérables. Un “chèque énergie” sera également instauré. Soit une réduction de 80 euros à appliquer sur la facture au 4e trimestre de cette année.  Le Fédéral a marquer son accord pour simplifier la facture d’énergie pour plus de lisibilité et de compréhension et pour l’instauration d’une norme énergétique sera instaurée pour contenir les hausses de prix, prévoit le gouvernement.