ECONOMIE

Liège Airport vient de gagner en autonomie…

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Ce 28 octobre, la SOWAER et Liège Airport ont signé un accord stratégique très attendu portant sur la mise en œuvre et la commercialisation des 350 hectares de zones d’activités économiques autour de l’aéroport de Liège.  Par cet accord, la SOWAER renforce son rôle de partenaire technique et environnemental au service du développement des aéroports wallons, en misant sur l’expertise de ses équipes. De plus, l’accord garantit un retour sur investissement pour la Wallonie et une plus grande autonomie financière de la SOWAER mais aussi pour Liège Airport ; l’accord s’inscrit en effet dans une logique de croissance de l’aéroport de liégeois.

Le nouvel accord signé cette semaine entre la SOWAER et Liège Airport porte sur le développement des zones d’activités économiques de l’aéroport liégeois ; celui-ci pourrait générer près de 6.750 emplois directs. Au final, entre 350 et 400 millions d’euros devrait être rétrocédée par Liège Airport à la SOWAER. Cet accord devrait permettre à l’aéroport de diversifier ses revenus et assurer une cohérence dans le développement de la grande couronne entourant l’aéroport.

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Des années qu’on attendait la signature d’un nouvel accord entre les deux partenaires qui allait venir renforcer le partenariat dit provisoire signé en 2015 entre la SOWAER et Liège Airport à l’occasion de l’aménagement des premiers parcs d’activités économiques. Objectif de départ : unir les forces des deux partenaires stratégiques au sein du Land in Liège dans le but de développer encore et toujours et conjointement la réserve foncière s’étendant sur près de 350 ha aux abords de l’ancien aéroport militaire. Pourquoi tant d’attente avant de pérenniser cet accord ? « Nous avons souffert d’un écueil juridique qui ne nous permettait pas de réaliser, jusqu’à présent, une telle transaction de cession de droit réel », explique Thibaut de Villenfagne, Directeur général de la SOWAER. «Ensuite, personne du côté de Liège Airport, jusqu’en 2019, n’était véritablement prêt à assurer le risque financier. Aujourd’hui, c’est le cas », précise-t-il encore.

Une opération “Win Win”

Concrètement, la SOWAER acquiert et viabilise les terrains concernés en ayant recours aux subsides régionaux ; elle dispose pour ce faire de la qualité d’opérateur au sens du décret wallon de février 2017 relatif au ZAE. Toutes les phases administratives et opérationnelles liées à la préparation des terrains destinés aux futurs investisseurs relèvent de sa responsabilité. Liège Airport devient l’intermédiaire économique entre la Région et les futurs « locataires » des zones économiques en cours de développement.

Les terrains dont il est question dans ce nouvel accord pérenne sont destinés à accueillir les activités dites de 2ème et 3ème lignes conformément au plan de secteur et à la vision développée par Liège Airport dans son master Plan à l’horizon 2040. Des zones de l’ancienne base militaire de Bierset seront reconverties. Objectif : renforcer l’attractivité socio-économique du site de Liège Airport en perpétuelle croissance. « Le partenariat devient pérenne, il s’étend à toutes les zones d’activités économiques et assure, à termes, une rémunération à Liège Airport », précise Frédéric Jacquet, CEO de l’aéroport liégeois.

Quel risque financier pour Liège Airport ? Avec cet accord, Liège Airport gagne lui en autonomie sur la commercialisation et la gestion des espaces encore disponibles. Il reviendra à Liège Airport de sélectionner les secteurs d’activités qui viendront s’installer en 2ème et 3ème lignes dans les nouvelles zones exploitables. Sur base de quel critère ? « La sélection se fera sur base de l’appréciation personnelle de l’équipe de Liège Airport, commente Frédéric Jacquet, CEO de l’aéroport liégeois. Le but étant d’ouvrir ses espaces à des sociétés proches ou non du secteur aéroportuaire et  des entreprises et services créateurs d’emplois, évidemment ». En 2021, l’exploitation de la zone d’activité comptabilise déjà près de  9 100 emplois directs et indirects.

Miser sur l’emploi, la croissance, le développement

Seules des activités de support à l’aérien et présentant une plus-value pour l’exploitation de l’aéroport seront admises. « Notre objectif est de pouvoir démarcher des clients actifs dans le secteur aérien en leur proposant un « package » en phase avec la continuité de la chaîne logistique. C’est-à-dire avec une implantation permettant d’exercer leurs activités de fret aérien en 1ère ligne, avec un accès direct aux pistes 24h/24, et de mobiliser les services de 2ème et 3ème lignes assurant la redistribution du fret aérien par voie terrestre », poursuit Frédéric Jacquet. Liège Airport apportera son expertise d’exploitant et commerciale. « On peut honnêtement se permettre cette prise de risque», poursuit Frédéric Jacquet.  « Avec cet accord, nous devenons maître de notre avenir ; on gagne nous aussi en autonomie. C’est capital. Notre croissance est démesurée depuis deux ans avec une croissance de 24% du tonnage de fret en 2020 par rapport à 2019. Cette année, nous devrions même atteindre une croissance de + 30% par rapport à 2020 avec  1,5 million de tonnes traitées. Ces chiffres en progression constante incitent à voir plus loin », se réjouit-il. « Nous avons confiance en notre développement. »

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En conservant la maîtrise foncière à long terme, la SOWAER a procédé à une cession des terrains de pour une durée de 99 ans (bail emphytéotique) donc, cette dernière apportant en prime son savoir-faire technique pour la poursuite de la réalisation des infrastructures. Une fois que l’ensemble des zones auront été développées et équipées par la SOWAER, Liège Airport sera dans l’obligation de rétrocéder entre 350 et 400 millions d’euros à la Sowaer. « C’est du win win », reprend Thibaut de Villenfagne, Directeur général de la SOWAER. « Cette aide financière est réinvestie en retour ».

Travaux déjà en cours

Actuellement, des travaux sont en cours sur 66 ha dans le cadre de l’extension de la zone Flexport City. Ils devraient être disponibles pour 2023. Coût d’investissement, 13,4 millions d’euros. 36 autres hectares sur le site « Fontaine », sont également en cours d’équipement et seront également disponibles dans deux ans (coût 11,8 millions d’euros). En outre, des travaux de canalisation et d’évacuation des eaux des zones Cubber et Stockis sont en cours d’achèvement dans le cadre de prévention des risques d’inondation (pour un montant de 28,3 millions d’euros)

La mobilité et l’intermodalité ne devraient pas être oubliées. Dans le cadre de son développement, la SOWAER prévoit de favoriser l’accessibilité à la zone globale de Liège Airport avec le bouclage Nord  dont la fin des travaux est prévu le milieu de l’année prochaine, des améliorations au niveau de l’échangeur n° 3  (fin 2022), de liaison E40 et enfin, l’aménagement d’itinéraires cyclo-pédestres, déjà en cours.

Et demain?

On rappellera tout de même que sur le site même de Liège Airport, la mobilité n’est guère aisée hormis en voiture. Une seule ligne de bus, la 57, circule depuis Liège vers l’aéroport mais ne répond pas à toutes les attentes pour les nombreux travailleurs présents sur site de jour comme de nuit. Politiques et autorités aéroportuaires promettent d’œuvrer à améliorer cela dans les années à venir. « On est bien conscients de cette nécessité de favoriser la mobilité sur le site par tous les moyens ; la croissance et le développement de l’aéroport devraient nous aider à convaincre ceux qui hésitent encore », confie encore Frédéric Jacquet.

Présents sur place lors de la signature de ce nouvel accord de partenariat, le ministre du Budget et des aéroports, Jean-Luc Crucke et Willy Borsus, ministre wallon de l’Economie ont salué l’avancée significative d’une telle collaboration pour le devenir de la région liégeoise. En matière de développement d’une mobilité « facilitée » sur un site économique majeure en perpétuelle extension, Jean-Luc Crucke a tenu à rappeler : « On n’a pas fait Rome en un jour… il faut une volonté politique. Elle est présente et le développement de ces zones économiques fera le reste et devrait inciter à d’autres avancées importantes en la matière. »