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Bruxelles : les gilets jaunes plaident pour un certificat Covid pour tous

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Des bougies sur une pancarte «saison 3 » pour célébrer le 3ème anniversaire du mouvement. Gilets jaunes et anti-pass se sont rassemblés à Paris pour une manifestation anniversaire sous haute tension. Plusieurs centaines de « gilets jaunes » ont manifesté samedi après-midi, entre Bercy et Alésia, avec quelques échauffourées sur le parcours. Ils se sont également réunis ce dimanche 21 novembre, gare du Nord à Bruxelles. Au total, plus de 35.000 participants ont défilé dans les rues de Bruxelles. Leurs revendications sont toujours les mêmes en termes d’inégalités sociales. Ils demandent la gratuité des tests d’anticorps pour convaincre une partie des non-vaccinés est leur nouveau crédo. La Suisse a déjà embrayé le pas. Vaccinés, guéris, testés, ils plaident pour un certificat Covid pour tous.

Un  test sérologique positif

Obtenir un certificat Covid sur présentation d’un test sérologique positif, valable durant 90 jours, c’est la nouveauté mise en place sur le front du passeport sanitaire chez nos voisins suisses. « J’attends cette possibilité depuis longtemps, parce que j’ai eu le Covid il y a presque un an. Et j’ai déjà fait deux tests sérologiques qui montrent que j’ai des anticorps. Mais à l’époque, je me suis isolé, sans faire de test PCR », raconte un patient, fatigué de devoir payer un test antigénique chaque fois qu’il veut aller au musée ou au cinéma. Cette option s’adresse aux personnes non vaccinées qui ne disposent pas d’un test PCR pour prouver leur guérison du Covid-19. Pour prétendre à ce sésame de trois mois, valable en Suisse, il faut passer par une prise de sang chez un médecin, dans une pharmacie ou à l’hôpital.

La Suisse,  précurseur

En Suisse, les tests sérologiques connaissent un engouement médical. Des équipes de l’EPFL (Ecole polytechnique fédérale de Lausanne), l’une des institutions de science et de technologie les plus dynamiques et cosmopolites d’Europe, et du CHUV (Centre hospitalier universitaire du vaudois) ont élaboré un test sérologique permettant d’évaluer le niveau de réponse immunitaire après une infection ou une vaccination. Leurs résultats sont parus mardi dans la revue Science Translational Medicine ce mois de novembre. Les tests sérologiques servent à déterminer si des anticorps contre un agent infectieux comme le coronavirus, sont présents dans l’organisme. Plus simplement, ces tests révèlent la présence d’anticorps dans le sang. Depuis le 16 novembre, ils donnent la possibilité d’obtenir un certificat Covid pour trois mois, valable en Suisse uniquement. Le résultat, sur base d’une prise de sang, est connu dans les 24 heures.

Des prises de sang pour tous

Pour mettre en place cette mesure décidée par le Conseil fédéral il y a moins de deux semaines, il a fallu faire très vite. Gilbert Greub, médecin à l’université de Lausanne et membre de la Société suisse de microbiologie, dit avoir eu seulement trois jours pour édicter des recommandations pour faire valoir les tests sérologiques. « La première règle a été d’utiliser uniquement des tests réalisés par des laboratoires autorisés par Swissmedic, car ils se basent sur des techniques modernes. Le deuxième critère est d’avoir uniquement la présence d’anticorps durables IgG (les immunoglobulines G, elles jouent un rôle dans la réponse mémoire, qui permettraient une immunité persistant au moins trois mois, ndlr). Finalement, ces tests doivent cibler les anticorps dirigés contre la protéine S, celle qui permet l’entrée du virus dans la cellule », explique le microbiologiste et spécialiste des maladies infectieuses au CHUV. La concentration d’ « anti-spik » doit être suffisamment élevée pour supposer une immunité. Car la protection diminue avec le temps. Une valeur butoir a été définie, au-delà de laquelle une personne sera considérée comme positive.

Seule une prise de sang permet de connaitre l’état de chacun

«  C’est ce que je prône depuis deux ans en Belgique », nous explique le docteur David Bouillon. « Une personne vaccinée peut avoir une immunité faible, comme une personne non vaccinée, une immunité suffisante. Seule une prise de sang permet de connaître l’état de chacun. Je le crie haut et fort depuis le mois d’avril 2020. Je ne suis pas un martien. Je m’appuis sur mon expertise du terrain, avec plus de 20.000 patients auscultés et traités. Il est inacceptable d’inviter à 3, voire 4 doses de vaccin sans connaître la sérologie individuelle. Mon conseil est le suivant en termes de CST : le vaccin, ensuite le test PCR antigénique, ensuite le certificat de rétablissement et ensuite la prise de sang pour évaluer, comme en Suisse, le nombre d’anticorps que le patient a produit. Cette vision est la seule qui pourra réconcilier vaccinés et non-vaccinés ».

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Déploiement de forces de l’ordre dimanche pour contenir la manifestation de “Ensemble pour la liberté” à Bruxelles.

Dimanche après-midi, plus de 35.000 manifestants (estimation de la police) ont parcouru les rues de la capitale (gare du nord, place Rogier, Berlaymont, etc.) à Bruxelles pour dénoncer les mesures sanitaires. Les manifestants évoquent le chiffre d’environ 100.000 personnes pour la manifestation « Ensemble pour la liberté ». Des incidents ont éclaté en milieu de la manifestation obligeant les forces de l’ordre à intervenir. « On est en train de se faire gazer avec du gaz lacrymogènes ou repousser avec des canons à eau. Or, il s’agit d’un manifestation bon enfant », nous a écrit Sophie, une manifestante. Elle est médecin, mais a tenu à participer à l’action pour dénoncer des mesures sanitaires, « alors qu’il y a lieu d’adopter une autre approche que le tout au vaccin », dit-elle.