CULTURE

Bilan positif pour la gratuité des Musées en 2021


Pour l’ASBL Arts&Publics qui organise la promotion de la gratuité des musées le premier dimanche du mois, l’année 2021 peut être considérée comme globalement positive malgré la crise sanitaire. Les 1ers dimanches du mois gratuits contribuent à faire rayonner la vie muséale. Une mesure à laquelle plus de 150 musées à Bruxelles et en Wallonie ont été associés. Le bilan 2021 démontre une continuité dans l’afflux de visiteurs lors de ces dimanches gratuits, grâce à un réseau stable et solide et malgré l’impact de la pandémie Covid-19. 2022 s’annonce plutôt bien…

153 musées sur l’ensemble du territoire de la Fédération Wallonie-Bruxelles à ouvrir leur porte le 1er dimanche du mois en 2022

Dans le contexte agité du monde de la Culture, ce 2 janvier sera le premier rendez-vous à épingler dans le calendrier 2022 des 1ers dimanches du mois gratuits des musées. Et tout au long de l’année, ils seront 153 musées sur l’ensemble du territoire de la Fédération Wallonie-Bruxelles à ouvrir leur porte gratuitement.  « En moyenne, on constate toujours une hausse de la fréquentation des musées participants de 70% lors des 1ers dimanches du mois et ce malgré les mesures de prévention comme le port du masque ou la réservation obligatoire et la période de fermeture que les musées ont subi au premier semestre », se réjouit Jacques Remacle, administrateur délégué de l’ASBL.

Autre élément positif pour Arts&Publics, la stabilité du réseau des musées participants. D’un peu moins de 50 en 2013, on compte depuis quelques années une base solide autour des 150 lieux participants, dont la moitié sur base volontaire.

Dimanches + que gratuits

Pour cette année anniversaire, 12 « Dimanches + que gratuits » seront organisés dans une vingtaine de musées à Bruxelles et dans les cinq provinces wallonnes (1), associant la liberté d’accès et de visites des collections et expositions permanentes et temporaires à un programme d’activités et d’animations exclusives à destination des jeunes publics précarisés. Ce sera par exemple le cas ce dimanche 2 janvier à la Boverie avec l’exposition consacrée à Magritte à Liège.

10 ans du Décret… et après ?

En 2022, cela fera 10 ans que le Décret pour la gratuité des musées chaque 1er dimanche du mois a été adopté par la Fédération Wallonie-Bruxelles. La mesure, votée au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles sans réelle opposition, avait néanmoins fait l’objet d’un large débat dans le secteur.

10 ans plus tard, quel bilan ? « La gratuité a changé la symbolique, on s’éloigne des normes de consommation culturelle et des obligations de rentabilité. Avec une évidente portée sociale grâce à l’effet de levier de la gratuité sur la formation de la familiarité avec les musées. Dès le départ, l’objectif initial était la recherche de nouveaux publics puisque la gratuité permet de lever la barrière tarifaire. Aujourd’hui encore, le but reste de montrer que le musée appartient au public, qu’il ne doit pas être un lieu d’exclusion », poursuit Jacques Remacle, l’administrateur-délégué d’Arts&Publics, qui se félicite de voir la gratuité des musées désormais reprise dans le Plan général de Lutte contre la Pauvreté de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

Vers toujours plus de médiation culturelle

L’un des effets recherchés de la gratuité mensuelle des musées est d’attirer des visiteurs habituellement empêchés par le prix du billet. Le Plan de lutte contre la pauvreté de la Fédération Wallonie-Bruxelles va permettre une nouvelle dynamique positive selon Arts&Publics.
 « Nous allons pouvoir amplifier notre travail de promotion auprès des jeunes publics; la gratuité possède un effet de levier dans la fabrication de la familiarité muséale pour les jeunes précarisés ou issus de classes populaires » confirme Jacques Remacle.

Mais, pour Arts&Publics, il faudra dans le même temps accorder une importance plus grande à la part de transmission et de médiation culturelle. « On a reçu depuis dix ans des moyens permettant de faire des efforts sur la communication et le marketing. Si la gratuité et sa promotion permettent d’abolir la barrière psychologique et financière, il faut plus pour changer le « non-public » en public. La médiation culturelle est l’outil à développer », soutient l’administrateur-délégué de l’association.

La médiation culturelle dans les musées peut donc prendre une multitude de formes, allant de la visite guidée aux cartels présents sous les œuvres en passant par des activités plus ludiques, des vidéos, ainsi que l’usage des nouvelles technologies telles que la réalité virtuelle ou les expériences immersives, mais également les ateliers créatifs proposés aux enfants ou l’aspect participatif de certaines expositions. « C’est véritablement un nouvel objectif que nous devons atteindre et les « Dimanches + que gratuits » représentent bien ce nouvel élan accompagnant la simple mesure de Gratuité », conclut Arts&Publics.