Le parquet européen, le nouveau flic anti-fraude, est redoutable
Deux décennies de négociations politiques difficiles auront été nécessaires pour qu’il voit le jour. Le parquet européen (EPPO), la nouvelle instance destinée à lutter contre la fraude et la corruption affectant les fonds de l’UE, est officiellement entré en fonction le 1er juin 2021. L’une de ses missions est de surveiller l’usage des milliards d’euros du plan de relance distribués pour aider les pays-membres à faire face aux conséquences de la crise sanitaire. Et ses débuts sont prometteurs. Quelques mois seulement après sa création, la structure d’enquête a lancé de nombreuses investigations et permis le placement en détention provisoire d’une ancienne ministre croate pour détournement de fonds.
L'Union européenne dispose depuis longtemps d'un Office de lutte antifraude (OLAF), mais pour engager des poursuites pour fraude, il devait les transmettre aux Etats membres, qui finissaient généralement par les abandonner. Surgie pour la première fois en 1997, l’idée d’un procureur centralisé ayant le pouvoir de poursuivre directement a mis du temps à se concrétiser. Mais, après des années de discussion alimentées par la multiplication des scandales de corruption enterrés par des justices nationales, le procureur européen a enfin démarré son activité le 1er juin dernier. Il s’agit de Laura Codruta Kövesi (48 ans).
Le symbole est fort : c’est une magistrate que le pouvoir de son pays, la Roumanie, avait limogée, alors qu’elle dirigeait le Parquet national anticorruption.
Vous voulez lire la suite de cet article ?
Cet article premium
est réservé à nos abonnés.
Vous êtes déjà abonné ? Connectez-vous
Pas encore abonné ? Abonnez-vous à L Post pour promouvoir la pluralité de la presse. L-Post n’est financé par aucun grand groupe et dépend uniquement des lecteurs. Informer avec rigueur et indépendance a un coût.
Soutenez L Post et le journalisme indépendant : BE85 0689 4115 0106