FRANCE

« Anti-flic d’Or » : Bruno Attal convoqué pour manquement à son devoir de réserve


Une vidéo parodique visant à récompenser les « anti-flics » de l’année 2021 a été postée par un syndicaliste de la police. Cette dernière, qui épingle notamment le président de la République, le garde des Sceaux, Éric Dupont-Moretti, et Christophe Castaner, dérange jusqu’au sommet de l’Etat français. Son auteur, Bruno Attal, policier et secrétaire nationale du syndicat France Police, un syndicat de police assimilé à l’extrême-droite, est convoqué par l’Inspection générale de la Police nationale (IGPN) pour « manquement à son devoir de réserve ». Le controversé policier à la brigade des réseaux ferroviaires a déjà plusieurs dossiers ouverts à son encontre.

Capture d’écran – Chaîne YouTube Bruno Attal

Le 28 décembre dernier, le syndicaliste de la police, Bruno Attal, a posté sur les réseaux sociaux une vidéo parodique visant certaines personnalités publiques et des membres du gouvernement, à commencer par Emmanuel Macron. Intitulée « Les anti-flics d’or », en référence à l’ancienne cérémonie des 7 d’or, cette dernière a déjà généré 49.089 vues sur la plateforme YouTube à l’heure où nous écrivons ces lignes. « Les anti-flics d’or ce sont tous ceux qui nous font du mal, ceux qui nous détestent, nous les forces de l’ordre », explique en introduction de capsule Bruno Attal habillé en maître de cérémonie.

Et ce dernier invite les internautes à voter via son compte twitter. Plusieurs catégories sont proposées : les « people » (dont Omar Sy et Cyril Hanouna), les politiques (dont François Hollande et Jean-Luc Mélenchon), les journalistes (dont Elise Lucet) et les catégories « trahison » (dont Jérôme Rodrigues) et « racailles » (dont la militante Assa Traoré). Dans la catégorie « gouvernement », on retrouve le président Emmanuel Macron, qui « va nous doter de caméras-piétons pour surveiller les policiers et non pas les voyous », s’amuse Bruno Attal.

Pour des méthodes « au mortier »

Bruno Attal est policier sur le terrain depuis plus de 20 ans. Syndicaliste, il a lancé le collectif « Touche pas à mon flic ». Devenu depuis une personnalité française très médiatisée dans certains cercles, il est le secrétaire national du syndicat France Police, un syndicat ultra-minoritaire (3,12 % des voix aux élections professionnelles) qui demande à Emmanuel Macron de prendre exemple sur ses homologues d’extrême droite au Brésil et aux Philippines pour gérer l’ordre.
Bruno Attal invite à appliquer les méthodes de Jair Bolsonaro et de Rodrigo Duterte dans les banlieues françaises. Il réclame notamment la légitime défense réelle pour les policiers : « le métier de voyou n’est pas dangereux. Il faut que chaque individu qui vient sur un policier pour en découdre comprenne qu’il risque sa vie. Il faut permettre aux forces de police d’ouvrir le feu dès lors qu’un fuyard n’obtempère pas ou qu’elles sont l’objet de tirs de mortier ». Il demande également l’instauration dans certains quartier « perdus » de « check points tenus par l’armée  sur le modèle israélien de séparation mis en place avec les territoires palestiniens ».

Ce samedi 8 janvier, le syndicaliste a annoncé sur son compte Twitter être convoqué par l’Inspection générale de la Police nationale (IGPN), la police des polices. Avec la publication de sa vidéo parodique « Anti-flics d’Or », il lui est reproché un nouveau « manquement au devoir de réserve » qu’implique sa fonction.