OPINION

Macron, l’emmerdeur ou l’indignité d’un Président


Comment un pays tel que la France, pays de la belle langue et de l’esprit fin, du style et de l’élégance, où brillèrent jadis des plumes aussi ciselées que celles de Montaigne, Racine, Molière, Chamfort, Chateaubriand, Flaubert ou Camus, a-t-il pu tomber aussi bas ? Comment le président d’une nation où se forgea, avec Descartes, la Raison, où émergèrent, avec Voltaire, les Lumières, et où se développèrent, avec Montesquieu, Hugo ou Zola, les idées de « loi », de « justice » et de « droit », peut-il à ce point fouler aux pieds, avec une telle arrogance, sinon un tel mépris, son histoire la plus illustre ? Comment même concevoir, au regard d’un débat d’idées censé être démocratique, tolérant et respectueux, que la vulgarité d’un propos, dans sa forme, tienne lieu, dans son fond, d’argument de la pensée ?

C’est pourtant en pareille bassesse morale, que vient, par son outrecuidance verbale, de se vautrer comme un malotru, un gamin mal élevé, immature, capricieux et indiscipliné à la fois, Emmanuel Macron, narcissique président d’une France que l’on a décidément de plus en plus de mal à reconnaître, lorsque, dissertant malhabilement là sur les supposés bienfaits du fameux « pass vaccinal » au regard de l’actuelle crise sanitaire de la Covid-19, il déclare sans ambages, dans l’entretien qu’il vient d’accorder au quotidien Le Parisien, qu’il a « très envie d’emmerder les non-vaccinés, jusqu’au bout ». Si bien que, de cette lamentable saillie, l’on ne sait plus, aujourd’hui, si c’est l’indignité ou le cynisme, ou les deux à la fois, qu’il faut déplorer, fustiger ou condamner le plus !

Bassesse morale et outrance verbale

Entendons-nous : réfractaire à toute spéculation complotiste comme à toute manipulation politico-idéologique, je ne suis absolument pas hostile au vaccin contre la Covid-19, même si je nourris quelque perplexité quant à sa réelle efficacité (ne serait-ce qu’au vu, objectivement, du nombre croissant de contaminés tout autant, malgré l’ampleur de la vaccination, que de la vaste propagation du virus) à l’encontre de ses divers variants, et laisse donc à tout un chacun, sur ce point précis, le soin, aussi bien que la liberté, de décider, en âme et conscience, s’il doit se faire vacciner, ou non, pour endiguer, aux côtés d’autres remèdes possibles (dont les indispensables gestes barrières), cette tragique pandémie !

D’infâmes et scandaleux propos : dérapage et outrage

Mais le débat, en l’occurrence, hic et nunc (ici et maintenant), n’est pas là. Inutile même de vouloir le déplacer, non sans quelque démagogique ou opportuniste calcul électoraliste, dans la situation présente ! Car la question, plus ponctuelle, qui nous taraude très sérieusement, à présent, est celle de l’actuelle dérive autoritaire, par-delà même son inacceptable vulgarité, qu’on la nomme « dérapage » ou « outrage », d’Emmanuel Macron : un chef d’Etat, quel qu’il soit, peut-il en effet se livrer impunément, au regard de l’importance de sa fonction, théoriquement exemplaire, à d’aussi infâmes propos, méprisants, offensants, humiliants et blessants tout à la fois, à l’encontre d’une portion non négligeable de sa propre population, dont celle-là même, peut-être, qui l’a, en partie, élu, très probablement, aujourd’hui, à regrets ?

Une insulte a la fonction présidentielle tout autant qu’au peuple français

Bref : quelle délirante mouche a donc piqué cet inénarrable Macron pour qu’il tienne, dans cette interview du « Parisien » précisément, d’aussi injurieux, irrationnels et scandaleux propos ? C’est là une insulte, en tous points injustifiable, à la fonction présidentielle tout autant qu’au peuple français ! Bref : un Président indigne, par ce type de discours comme d’attitude, de la France !

Mais ce n’est toutefois pas seulement la forme qui, dans ces obscènes propos de Macron (lesquels, par leur consternant mauvais goût, resteront, malheureusement pour l’histoire de France, dans les annales de la grossièreté élyséenne), heurtent très légitimement, et choquent même, la conscience collective d’une nation. C’est aussi, et peut-être surtout, le fond, pour autant,  certes, qu’il y en ait un !

La démocratie mise à mal : un arbitraire et illégal abus de pouvoir

Car, chose bien plus grave encore, si cela est possible en ce pitoyable entretien, c’est l’arbitraire et même violente manière dont Macron, par on ne sait quel suprême, personnel et illégal pouvoir, y traite les non-vaccinés d’ « irresponsables », les privant en outre soudain ainsi, tels d’honteux exclus de la société, du rang, sinon du titre, de « citoyen ». C’est là, ni plus ni moins, l’inadmissible et périlleuse marque, antidémocratique et même carrément hors-la-loi, d’un despote, mal éclairé de surcroît (je ne parle pas encore ici, attentif aux mots et rigoureux quant aux concepts, de tyrannie), qui, s’il ne s’ignore pas vraiment, ne dit toutefois pas son nom. Minable et révoltant !

Car qui est-il donc Macron, tout président de la République qu’il soit, pour s’arroger l’hypothétique et très contestable droit de décréter aussi péremptoirement, par on ne sait quelle prétentieuse autorité monarchique et versant dès lors là dans la tentation totalitaire, jusqu’à y brandir sournoisement la menace d’un odieux apartheid, telle l’inique mise au banc de la société pour les récalcitrants et autres dissidents, qui est citoyen français ou pas ? Aurait-il donc, cet absolutiste Macron, pris indument la foudre de son chimérique Jupiter pour la noble lettre de la Constitution ?

Une dictature qui s’avance masquée : à l’alarme, citoyens !

Attention, donc : c’est, tant par la virulence de ses propos que par l’outrance de son comportement, maintes fois répétés en un laps de temps relativement court (celui d’un quinquennat présidentiel), la démocratie même qui est ainsi dangereusement mise à mal, aux subreptices confins là d’une dictature, et non plus seulement sanitaire, qui s’avance, c’est le cas de le dire en cette dramatique pandémie, masquée ! A l’alarme, donc, citoyens !

                                                         Daniel Salvatore SCHIFFER