Deux anciens présidents de l’assureur liégeois, Intégrale, critiquent sévèrement la façon dont les interventions politiques ont empêché de dégager une meilleure solution de valorisation de la désormais ex-filiale à 71% de Nethys. Michel De Wolf, qui a présidé le conseil d’administration d’Intégrale pendant quelques mois en 2020, estime que le dossier est un « beau désastre ». Il participera à l’Assemblée générale extraordinaire de ce 12 janvier qui actera la mise en liquidation d’Intégrale SA. Il prépare un livre sur la saga Intégrale. François-Xavier de Donnéa a présidé Intégrale pendant 4 ans, jusqu’en février 2020. Il dénonce un aveuglement politique qui a empêché de réaliser le plan Horizon 2020 qui consiste en un rapprochement avec le français APICIL. « C’est un énorme gâchis, une grave erreur de ne pas avoir concrétisé ce rapprochement avec APICIL », dit-il.
Comme nous vous l’avons révélé le 26 décembre dernier, une Assemblée générale extraordinaire (AGE) de l’assureur liégeois Intégrale SA se déroulera ce mercredi 12 janvier à 10h30 dans les bâtiments de l’avenue Ariane à Bruxelles. Les administrateurs provisoires l’ont convoquée pour écrire le dernier chapitre de la désormais ex-filiale à 71% de Nethys. Concrètement, il s’agit d’acter la mise en liquidation de l’assureur liégeois dont les actifs d’assurances sont désormais transférés à Monument Assurance Belgium (MAB), et de désigner les liquidateurs. Selon plusieurs observateurs proches du dossier, le sort d’Intégrale aurait pu évoluer autrement que cette liquidation qui marque le chant du cygne d’une entreprise d’assurance dont les lettres du nom ne font déjà plus partie du paysage en cité ardente. Elles sont désormais enlevées. Ironie du sort, l’AGE se tiendra dans un immeuble qui jouxte le siège de l’opérateur Télécom, VOO, une autre filiale de Nethys, dont la cession à l’opérateur Orange Belgium est validée par les différences instances de Nethys et d’Enodia (maison-mère de Nethys).
Administrateur indépendant d’Intégrale, Michel De Wolf, réviseur d’entreprises de haut vol en a pris la présidence du conseil d’administration en mars 2020 avant d’en être débarqué en novembre pour cause de divergences avec la nouvelle direction de l’actionnaire majoritaire. L’homme participera à l’AGE d’Intégrale ce mercredi matin, mais mardi soir, il nous confiait qu’il ne sait pas encore s’il y prendra la parole. En attendant, il dresse un bilan critique de la gestion du dossier ayant amené à la cession des actifs l’assureur liégeois à MAB, dont la maison-mère, Monument Re, est basée dans un paradis fiscal (Les Bermudes). « Vous pouvez écrire en mon nom que c’est un beau désastre. Aujourd’hui, un des très rares centres de décision financière situés en Wallonie émigre, si pas formellement du moins en réalité, vers les Caraïbes. Il est dommage qu’on n’ait pas eu la capacité de trouver en Wallonie les moyens suffisants pour permettre à Intégrale de traverser la période des taux d’intérêt extrêmement bas. Bien sûr, il y a d’autres aspects, mais la cause principale des difficultés d’Intégrale était la sous-capitalisation et aujourd’hui, les taux commencent à remonter », nous a indiqué Michel De Wolf, relativement amer.
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