Police/Justice

Assassinat de Samuel Paty : une enquête pour « non-empêchement de crime » contre l’Etat

FRANCE. Début avril, dix membres de la famille de l’enseignant ont déposé une plainte pour « non-assistance à personne en péril » et « non-empêchement de crime ». Ils reprochent à l’administration, notamment aux ministères de l’Intérieur et de l’Education nationale, de ne pas l’avoir protégé. L’Etat est-il en partie responsable de la mort de Samuel Paty (47 ans), ce professeur d’histoire-géographie assassiné le 16 octobre 2020 près du collège où il enseignait, à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) pour avoir montré des caricatures du prophète Mahomet à ses élèves lors d’un cours sur la liberté d’expression ? C’est ce que devra tenter de déterminer l’enquête ouverte le 19 avril dernier et confiée à la Brigade de Répression de la Délinquance aux Personnes (BRDP), a fait savoir le parquet de Paris.

Pourquoi une enquête a-t-elle été ouverte ?

Le 16 octobre 2020, Samuel Paty est poignardé puis décapité par Abdoullakh Anzorov, un réfugié d’origine russe tchétchène de 18 ans, pour avoir montré, début octobre, des caricatures de Mahomet lors de deux cours sur la liberté d’expression. L’assaillant avait revendiqué son geste dans un message audio en russe où il disait avoir « vengé le prophète » Mahomet, reprochant au professeur de l’avoir « montré de manière insultante ». Il avait été abattu peu après par la police.

L’ouverture de l’enquête fait suite à la plainte déposée, le 6 avril dernier, par dix membres de la famille de Samuel Paty. Ils mettent en cause la responsabilité directe des ministères de l’Intérieur et de l’Education nationale, jugeant les administrations fautives de ne pas avoir protégé Samuel Paty. « J’ai toujours été intimement convaincue que cet attentat aurait pu être évité. Aujourd’hui, des éléments concrets confortent cette conviction. Des fautes ont été commises tant du côté de l’Education nationale que du côté du ministère de l’Intérieur, sans lesquelles Samuel Paty aurait pu être sauvé », déclarait alors à l’AFP Maître Virginie Le Roy, l’avocate des parents et des sœurs de l’enseignant.

Vous voulez lire la suite de cet article ?

Cet article premium
est réservé à nos abonnés.

Vous êtes déjà abonné ?
Connectez-vous

Pas encore abonné ?
Abonnez-vous
à L Post pour promouvoir la pluralité de la presse. L-Post n’est financé par aucun grand groupe et dépend uniquement des lecteurs. Informer avec rigueur et indépendance a un coût.

Soutenez L Post et le journalisme indépendant : BE85 0689 4115 0106

Recent Posts

  • Economie

Jean-Luc Maurange récupère son poste de CEO du groupe John Cockerill

Le groupe d’ingénierie multisectoriel a annoncé ce lundi matin, 15 décembre 2025, que le Français…

1 jour ago
  • Société

Australie : au moins 15 morts et 40 blessés dans la plus grave attaque antisémite de l’histoire du pays

Deux hommes vêtus de noir ont ouvert le feu, dimanche 14 décembre 2025, en fin…

2 jours ago
  • Société

L’analphabétisme demeure, chez nous aussi, un enjeu majeur

Entre 15 et 20% des adultes en Belgique francophone, présenteraient, aujourd’hui  encore, un faible niveau…

2 jours ago
  • Développement durable

Sortie du mazout en Wallonie : Techlink appelle à une transition concertée et techniquement maîtrisée

Techlink, la fédération des métiers techniques du bâtiment, rappelle que le secteur CVC (pour Chauffage,…

2 jours ago
  • Société

A Liège, la nouvelle Cité Ecole Vivante dresse un bilan très stimulant de son modèle pédagogique

LIEGE. Alors que l’enseignement secondaire traverse une crise de sens, une initiative liégeoise prouve qu’un…

4 jours ago
  • Société

Il ne peut y avoir de paix durable sans justice internationale pour toutes les victimes de tous les crimes

Ce 11 décembre 2025, Amnesty International a publié un rapport détaillé sur les crimes de…

4 jours ago