COP 27

“En Egypte, je suis venu en train et bateau, je n’ai pas pollué moins, loin de là”

DNA

La Cop 27, la 27ème conférence annuelle sur la lutte contre le changement climatique s’ouvrira ce dimanche 6 novembre, à Charm El-Cheikh, en Égypte et durera deux semaines. La question de la justice climatique sera au centre de cette COP africaine où une bonne partie des pays du Sud pourraient bien  demander des comptes sur les promesses qui formulée il y a 13 ans. En 2009, les pays développés s’étaient en effet engagés à fournir 100 milliards d’euros par an de financements aux pays en voie de développement pour les aider à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et mettre en place des mesures d’adaptation aux risques et aux dégâts monumentaux et à leur prévention liés au réchauffement climatique auxquels ils doivent faire face. A ce jour, ce montant n’est toujours pas atteint selon l’OCDE.  A Charm El-Cheikh, Jean-Marc Governatori, co-président du parti français Ecologie au Centre,  s’est rendu en train et en bateau, par conviction d’abord mais aussi, pour démontrer que l’usage de l’avion ne va pas forcément à l’encontre du respect de la terre. Il est arrivé à bon port hier. A la COP 27, le Niçois représentera son parti. Sur place, il veillera notamment à rassembler un maximum de partenaires autour d’une charte écologiste mondiale qui aspire à une reconnaissance internationale.

Et afin de rester logique avec ses principes et, peut-être aussi, pour démonter certaines idées reçues, l’écologiste français s’est rendu à la Cop 27 qui débute ce dimanche pour quinze jours, à Charm-El-Cheikh, en train puis en bateau. Un périple d’une semaine, qui lui en coûtera deux au retour.
« Bilan, mon empreinte carbone aura largement dépassé celle de ceux qui se rendront en avion »,
confie Jean-Marc Governatori. « Non seulement en émissions mais aussi en coût », poursuit-il. « Au final, cet aller-retour volontairement voulu à l’aide d’autres moyens de transport que l’avion me coûtera bien plus cher, près de 3 000 euros, au lieu de 400 euros et trois semaines de voyage loin des miens. La preuve, s’il fallait encore le démontrer qu’on ne doit pas bêtement s’opposer à l’avion. Il est bien utile et bien plus économique dans certaines circonstances comme les déplacements pour une telle distance ».

Entre espoir et promesses non tenues

En Egypte, jusqu’au 18 novembre, il sera question notamment de promesse non tenue de la part des pays riches envers les pays les plus démunis face au réchauffement climatique et à ses conséquences. En 2009, les pays développés s’étaient en effet engagés à fournir 100 milliards d’euros par an de financements aux pays en voie de développement pour les aider à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et mettre en place des mesures adaptées.
Mais 13 ans plus tard, la promesse n’a pas été totalement tenue. En 2020, l’enveloppe atteignait, selon l’OCDE, seulement les 83 milliards d’euros, financements privés et publics confondus. Des chiffres contestés car ils engloberaient des financements de projets dans lesquels la question climatique n’est que détail.

Cesser la construction de véhicules thermiques neuf en 2035, c’est une pure folie

Outre cette épineuse question, lors de cette Cop27, Jean-Marc Governatori, le Niçois, co-président d’Écologie au centre,  y représentera son parti à travers la défense de ses 9  points fondamentaux  que sont: l’éducation à la santé ; l’option végétarienne quotidienne généralisée ; les systèmes d’échanges locaux (et le covoiturage) ; l’isolation de toute construction habitée ; l’éducation à l’environnement ; l’économie circulaire comme économie reine ; la potagérisation maximale des territoires ; l’évaluation annuelle de l’empreinte écologiste des territoires et ,la base de la base, la réduction du besoin d’énergie.

« Les maladies, voilà ce qui coûte le plus cher aux familles, il nous faut donc envisager d’éduquer les gens à la santé et ce dès l’école mais aussi tout au long de la vie, cela engendrerait déjà pas mal d’économie dans nos pays», commente-t-il. « L’économie circulaire, l’option végétarienne sont une évidence. Les stocks de la terre touchent à leurs fins, il est temps de réellement changer nos habitudes, on doit se rendre autonome et non plus dépendants les uns des autres. On doit adopter notre agriculture et nos habitudes alimentaires aux besoins aussi de la planète et pour ce faire, on doit réduire de façon sérieuse la consommation de viande et valoriser la potagérisation des territoires. Les décisions doivent être prise au niveau macro et chacun doit se sentir concerné et responsable », poursuit-il.

Vers une charte verte internationale?

Une COP de plus, pour quoi faire ? « Chaque année, on avance. Certes doucement, mais on avance. Même si je suis, je l’avoue plutôt peu optimiste quant aux avancées à en attendre, il faut nous accrocher, et  faire évoluer les macro-décisions et ça, ça prend du temps mais on doit tenir sans quoi y aura de la casse; il n’est pas trop tard mais il est temps. Si je prends l’exemple de l’option végétarienne, voilà un acte simple à mettre en place, ce n’est pas compliqué, cela ne coûte pas cher et c’est bon pour la santé. Chacun, je le répète, doit prendre et prendra à terme ses responsabilités. Nous, on prévient, on propose des alternatives. Notamment à travers notre Charte. »

La charte internationale proposée par Ecologie au Centre

La voiture électrique généralisée, un fléau…

Bizarrement, concernant le passage à la voiture électrique Ecologie au Centre lève les yeux au ciel. « Je ne comprends pas cette folie », confie Jean-Marc Governatori. « La construction des batteries nécessite l’extraction de lithium, de manganèse, de cobalt… c’est un fléau pour la planète, ça pollue aussi et cela nous laisse également dépendant. L’autonomie circulaire est notre projet de société et de loin le plus avantageux. Je défends les transports en commun électriques oui, mais certainement pas la voiture. Je ne comprends d’ailleurs pas la décision prise par l’UE de cesser la construction de véhicules thermiques neuf en 2035, c’est une pure folie et personne n’a rien dit. »

En Egypte, durant cette quinzaine climatique africaine, Ecologie au centre tentera de rassembler un  maximum de partenaires autour de sa charte écologiste qu’il souhaite internationale. « On entend en effet profiter de cette COP 27 pour lancer officiellement l’International Ecologiste axée sur une charte rassemblant une série d’engagements majeurs en faveur de la planète et de sa survie. On va multiplier les rencontres afin de convaincre et rassembler un maximum d’adhérents. C’est une première. »