EDITO

L’otage belge Olivier Vandecasteele de retour au pays : une libération tant attendue

Olivier Vandecasteele se jette dans les bras de sa mère et de sa soeur à sa sortie de l'avion militaire à l'aéroport de Melsbroek. BELGA

Après 455 jours dans les geôles iraniennes, le travailleur humanitaire belge, Olivier Vandecasteele (42 ans) a été libéré et est rentré ce vendredi soir 26 mai vers 22h en Belgique. L’avion belge qui le ramenait au bercail a atterri à l’aéroport militaire de Melsbroek aux alentours de 21h30. Quel soulagement pour sa famille, ses proches et toutes les âmes qui se sont mobilisés pour mettre la pression sur les autorités belges afin qu’elles mettent tout en œuvre pour obtenir sa libération et le sortir d’un emprisonnement aussi ignoble qu’inhumain.

Arrêté le 22 février 2022 à Téhéran et condamné par un tribunal à 40 ans de prison et 74 coups de fouet à l’issue d’un simulacre de procès, Olivier Vandecasteele n’a cessé de clamer son innocence face à l’accusation fallacieuse d’espionnage que le régime des Mollahs lui a collé sur la tête. Son procès et son verdict sont davantage une prise d’otage que le résultat d’une analyse d’un dossier par des magistrats indépendants. Non, ces magistrats n’étaient que le bras armé d’un régime malhonnête et sans scrupules qui utilise la politique des otages comme un moyen pour obtenir la libération de ses ressortissants ayant été condamnés par des cours et tribunaux indépendants dans les pays occidentaux.

Les magistrats iraniens qui avaient condamné Olivier Vandecasteele pour espionnage n’étaient que le bras armé d’un régime malhonnête et sans scrupules qui utilise la politique des otages pour obtenir la libération de ses ressortissants condamnés par des tribunaux indépendants en Europe.

Face à un régime hors contrôle qui utilise la répression aveugle pour terroriser son peuple et les attentats pour étouffer l’opposition à l’étranger, la Belgique a utilisé des moyens légaux pour obtenir la libération de son ressortissant innocent et lui sauver la vie. Elle avait deux alternatives à sa disposition : le traité de transfèrement conclu avec l’Iran ou l’article 167 de la Constitution belge. Elle a plutôt utilisé cette dernière option qui accorde un privilège d’action au Roi (ici l’exécutif) face à une menace imminente, grave et continue pour la sécurité belge, plutôt que la première qui pourrait s’avérer plus longue (et risquée pour la vie d’Olivier Vandecasteele) comme procédure en raison d’une voie de recours accordée à l’opposition iranienne.

La diplomatie et la discrétion absolue ont également été nécessaires pour assurer la réussite de l’opération au nom de code Blackstone. Notre pays n’avait pas d’autres choix que d’agir ainsi, quitte à renvoyer chez lui en Iran un diplomate dangereux, Assadollah Assadi, condamné à 20 ans de prison en Belgique pour un projet d’attentat contre des opposants iraniens en 2018 à Villepinte (France), heureusement déjoué. Peu importe le sort que les Mollahs lui réserveront, l’essentiel est de ramener l’innocent Vandescasteele auprès de sa famille et de ses proches. Que les partis politiques belges fassent preuve d’humilité et de modestie pour ne pas tirer, chacun, la couverture à lui.

La Libération du Tournaisien est à mettre au crédit du Gouvernement d’Alexander De Croo qui a su faire de discrétion et s’aligner derrière un objectif commun : ramener un innocent à la maison.

La Libération du Tournaisien est à mettre au crédit du Gouvernement d’Alexander De Croo qui a su faire preuve de discrétion et s’aligner derrière un objectif commun : ramener un innocent à la maison. Il a pris le risque de choquer certains acteurs politiques notamment belges ou de décevoir l’opposition iranienne, mais il fallait ramener à tout prix Olivier Vandecasteele au bercail. Le Gouvernement belge a donc appliqué avec célérité la formule de Voltaire au procès Calas : « il vaut mieux cent coupables dehors qu’un seul innocent en prison ».

De retour désormais auprès des siens, il reste à Olivier Vandecasteele un (long ?) chemin à faire pour panser ses plaies (tant visibles qu’invisibles) et pour se reconstruire. L’assistance indispensable doit lui être garantie sur cette voie, mais il faut aussi lui laisser le temps nécessaire pour y parvenir.

Il ne faut pas oublier les autres otages européens ou des binationaux qui croupissent dans les geôles iraniennes.