EDITO : FACE A L'ASSASSINATS D'ENSEIGNANTS

L’école, lieu d’émancipation et d’ouverture d’esprit, visée par l’islamisme radical

La photographie de Samuel Paty est exposée dans un couloir de l'université de la Sorbonne à Paris le 14 octobre 2023, dans le cadre de la cérémonie de remise du prix « Samuel Paty », organisée par l'Association des professeurs d'histoire et de géographie (APHG). AFP

Trois ans après l’assassinat du professeur d’histoire Samuel Paty (47 ans), égorgé le 16 octobre 2020 par un ressortissant tchétchène de 18 ans, radicalisé, à Conflans-Sainte-Honorine devant son école, les Français commémoreront ce triste anniversaire ce lundi 16 octobre 2023 en déplorant le meurtre d’un autre enseignant. Professeur de lettres au Lycée Gambetta, Dominique Bernard (57 ans) a été tué à coups de couteau, le vendredi 13 octobre devant l’établissement scolaire à Arras (Pas-de-Calais), par un jeune ressortissant d’origine tchétchène de 20 ans, également radicalisé. Cet attentat suscite, à juste titre, un émoi en France où les autorités ont décrété l’alerte maximale.

Il y a fort à parier que ce drame est la conséquence des évènements qui se déroulent actuellement au Moyen-Orient avec l’attaque du Hamas contre Israël et la riposte brutale (et aveugle ?) de l’Etat hébreux contre la bande de Gaza pour mettre hors d’état de nuire les membres du mouvement islamiste palestinien. Les actions du Hamas ne reflètent certainement pas les souhaits de la majorité des Palestiniens qui aspirent à la création, par un dialogue équilibré avec Israël, d’un vrai Etat où ils pourront vivre en toute liberté plutôt que d’être cantonnés dans une prison à ciel ouvert. Malheureusement, des esprits illuminés pensent qu’ils servent une quelconque noble cause en important le conflit israélo-palestinien sur le sol européen en s’en prenant à des innocents et en créant une atmosphère de panique et de psychose généralisée. Ils ne sont rien d’autres que d’obscurs criminels à la solde d’un islamisme radical qui se nourrit de l’obscurantisme et de l’ignorance.£

Des esprits illuminés pensent qu’ils servent une quelconque noble cause en important le conflit israélo-palestinien sur le sol européen en s’en prenant à des innocents.

D’ailleurs, les tenants de cette pratique rigoriste de l’Islam n’ont pas la cote chez la grande majorité des musulmans convaincus que leur Dieu n’est pas un guide sanguinaire assoiffé de sang et de vengeance prônant la loi de Talion.

Il est évident que ces attentats seront récupérés par des dirigeants d’extrême droite qui s’en serviront pour seriner leur discours de haine en faisant de l’étranger le bouc émissaire de tous les maux de la société occidentale. Ce faisant, ils refusent consciemment de faire la part des choses préférant l’amalgame au discours nuancé.

L’assassinat des deux professeurs indique que l’Islam radical a décidé de s’en prendre à l’école, le symbole et le lieu de l’émancipation des citoyens et d’ouverture d’esprit. L’école est aussi l’endroit où se forme et se développe l’esprit critique. Or, ce sont des valeurs que l’Islam radical combat, car un esprit libre et éclairé n’acceptera pas ces principes barbares et rétrogrades.

L’assassinat du professeur Dominique Bernard pose la question du suivi des individus fichés S et qui peuvent passer à l’acte à tout moment. Il pose aussi la question du suivi de ces loups isolés qui n’appartiennent à aucune structure et qui peuvent perpétrer un attentat.

L’assassinat des deux professeurs indique que l’Islam radical a décidé de s’en prendre à l’école, le symbole et le lieu de l’émancipation des citoyens et d’ouverture d’esprit.

Ce qui se passe malheureusement en France doit interpeler les citoyens et les responsables des pays européens. On ferait preuve de manque de prudence et d’anticipation en pensant que nous sommes à l’abri. Même si le risque zéro n’existe et même si on ne peut pas imposer à la population de vivre sous cloche, la Belgique et les autres pays européens doivent prendre des mesures ou renforcer celles qui existent déjà pour éviter d’être pris au dépourvu et de déplorer des actes dramatiques.