QUAND NETHYS RATE UN BEAU PROJET AU CONGO

Abandonné par Nethys, le projet d’électrification du Nord-Kivu se développe avec l’inauguration d’une deuxième centrale hydroélectrique

Les installations d'ENK à 18 kilomètres de Butembo. D.R.

La société Energie du Nord-Kivu (ENK) a mis en fonctionnement, le 21 juillet dernier, la deuxième centrale hydroélectrique visant à augmenter la fourniture d’électricité aux habitants de Beni et de Butembo. L’inauguration officielle est prévue le 15 novembre en présence du Président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi. Baptisée Talihya Nord I, la nouvelle centrale qui affiche une puissance de 12 mégawatts (MW) est située à 18 km à l’est de Butembo. Elle vient compléter une première centrale, Ivugha (2,8 MW), érigée à l’ouest de la même ville, et opérationnelle depuis avril 2018. Grâce aux deux centrales, ENK permet à 120.000 personnes d’avoir accès à l’électricité sur une population totale de plus de 1,5 million d’habitants à Beni et à Butembo. A ce jour, Energreen, la maison-mère d’ENK, a déjà investi 59 millions de dollars notamment dans les deux projets dont 3,5 millions de subventions (pour couvrir principalement les travaux d’études) apportés par la Banque mondiale et la Banque africaine de développement (BAD). Les actionnaires d’Energreen sont les Belges Pierre Meyers, Marc Beyens et la famille Vanhoutte et un investisseur privé congolais. Deux autres centrales sont déjà prévues à l’agenda : Talihya Nord II (9 MW) et Lohulo (2,5 MW). Leur construction nécessitera un apport d’argent supplémentaire de 20-30 millions de dollars. Le projet ENK était, au départ piloté par Elicio, une filiale de Nethys, qui s’est retirée à l’issue du scandale Publifin, laissant le partenaire belge, Filip Vanhoutte, face aux engagements.

Ce mardi 24 octobre, les partenaires belges du projet d’électrification du Nord-Kivu n’étaient pas peu fiers de présenter, dans les locaux de leur conseil (cabinet d’avocats Liedekerke), l’avancement de leur réalisation. Il faut dire qu’ils revenaient de loin quand, en plein scandale Nethys, la filiale Elicio qui pilotait le projet a retiré ses billes laissant les partenaires belges face aux engagements pris vis-à-vis des acteurs Congolais, et surtout vis-à-vis de la population des deux villes concernées (Béni, Butembo). « On a démarré le projet avec Elicio, nous avons pris des engagements ensemble quand du jour au lendemain, ses dirigeants nous ont lâchés. On pensait que les difficultés allaient venir du Congo, mais c’est plutôt en Belgique que nous les avons rencontrées. C’est très dommage. Merci à Marc Beyens et à Pierre Meyers d’avoir pris le relais et de nous avoir rejoints dans le projet. Sans eux, ç’aurait été très difficile », commente Loïc Vanhoutte, fils de l’entrepreneur Filip Vanhoutte, l’associé des deux Liégeois dans l’aventure « Energie du Nord-Kivu » (ENK).

On pensait que les difficultés allaient venir du Congo, mais c’est plutôt en Belgique que nous les avons rencontrées.

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