ANDERLECHT SOUS TENSION

Port de signes convictionnels à Anderlecht : une motion exige la démission de l’échevine Nadia Kammachi (Ecolo)

L'échevine Ecolo, Nadia Kammachi, est sur la sellette dans le dossier du port des signes convictionnels dans l'administration communale à Anderlecht. BELGA

La réunion du conseil communal d’Anderlecht de ce jeudi soir, 21 décembre, risque d’être animée. Et pour cause, le groupe MR au conseil communal d’Anderlecht a déposé une motion exigeant la démission de l’échevine Nadia Kammachi (Ecolo) ou, à tout le moins, le retrait de ses attributions scabinales. Gaëtan Van Goidsenhoven, chef de groupe MR au conseil communal d’Anderlecht, estime que la cheffe des Ecolos n’est plus digne de confiance, il l’accuse d’avoir menti sur les conclusions du rapport du groupe de travail sur la diversité en voulant faire croire qu’elles recommandaient le port de signes convictionnels dans l’administration locale. Des membres de la majorité partagent la démarche des libéraux, mais ne devraient pas pousser la motion pour éviter de bloquer le fonctionnement du collège échevinal et de l’administration locale. En revanche, la motion serait soutenue au sein de l’opposition, notamment par la N-VA. Contacté par nos soins, le bourgmestre Fabrice Cumps (PS) réserve ses commentaires et avis pour le conseil communal, mais nous assure qu’il ne « pratiquera pas la langue de bois ». Il n’entrevoit pas un vote à bulletin secret sur la motion car, dit-il, c’est un « sujet politique ». Le public pourra assister au conseil communal de ce jeudi soir.

L’échevine Nadia Kammachi a menti et n’a pas joué la transparence. Elle a fait preuve d’arrogance lors de la réunion de la commission Diversité.

Contrairement à la réunion mensuelle du conseil communal tenue le 30 novembre dernier où le public n’était pas autorisé à assister à la séance comme à l’habitude, celui-ci pourra rentrer dans la salle du conseil ce jeudi 21 décembre à 19h. Mais la séance risque d’être animée, car le dossier du port des signes convictionnels est de nouveau au programme. En effet, le groupe MR a déposé une motion demandant la démission de l’échevine, Nadia Kammachi (Ecolo), ou à tout le moins, le retrait de ses attributions scabinales. C’est elle qui a porté, fin novembre, la motion visant à autoriser le port des signes convictionnels dans l’administration locale (https://lpost.be/2023/12/01/anderlecht-une-majorite-dechiree-autorise-le-port-de-signes-convictionnels-dans-ladministration/).

Mensonge, manque de transparence et arrogance

Ce jeudi soir, le collège échevinal mettra donc la motion du groupe MR au vote. « Le rapport du groupe de travail Diversité avait été caché aux conseillers communaux sous des prétextes que l’échevine Nadia Kammachi a du mal à expliquer aujourd’hui. Pire encore, elle a soutenu que les conclusions du rapport recommandaient le vote d’une motion autorisant le port des signes convictionnels. Or, quatre jours après le conseil communal du 30 novembre, nous avons finalement obtenu le rapport et il ne comporte rien de ce que l’échevine avait affirmé pour justifier sa motion. Elle a menti et n’a pas joué la transparence », nous a confié Gaëtan Van Goidsenhoven, ancien bourgmestre de la Cité et aujourd’hui, chef de groupe des libéraux au conseil communal d’Anderlecht.

Il n’était donc pas question de conclusions demandant le vote d’une motion pour valider le port des signes convictionnels dans l’administration communale.

BELGA

Le chef de groupe MR au conseil communal d’Anderlecht demande la démission de l’échevine Nadia Kammachi l’accusant d’avoir menti dans le dossier du port des signes convictionnels dans l’administration locale. (BELGA PHOTO Hatim KAGHAT)

En effet, il apparaît que seules 5 personnes sur les 37 membres du groupe de travail ont demandé que le sujet soit un élément de la politique de diversité de la Commune et ces personnes indiquent que la réflexion doit se poursuivre sur le port des signes convictionnels. « Il n’était donc pas question de conclusions demandant le vote d’une motion pour valider le port des signes convictionnels dans l’administration communale. Par ailleurs, au lieu de reconnaître une erreur ou encore de faire profil bas, l’échevine Nadia Kammachi a fait preuve d’arrogance lors de la réunion de la commission Diversité lundi (18 décembre, ndlr) », poursuit Gaëtan Van Goidsenhoven.

À Ecolo de prendre ses responsabilités

Il assure que d’autres membres de l’opposition soutiennent sa motion, notamment la N-VA. Le PTB resterait au balcon, ne voulant pas se mêler au débat, alors qu’elle avait voté la motion le 30 novembre la motion alternative autorisant le port des signes convictionnels, mais pour les membres du personnel communal n’exerçant pas une fonction d’autorité.

Je réserve mes commentaires au conseil communal, mais je ne pratiquerai pas la langue de bois.

BELGA

Le bourgmestre d’Anderlecht, Fabrice Cumps, dira ce qu’il pense ce jeudi soir lors du conseil communal dans le dossier du port des signes convictionnels dans l’administration locale. (BELGA PHOTO Hatim KAGHAT).

Selon nos informations, l’échevine Kammachi aurait perdu toute crédibilité au sein de la majorité et au sein du Collège échevinal, c’est la méfiance à son égard. « On voit bien qu’elle est en difficulté, parce qu’elle a menti, mais c’est Ecolo qui doit prendre une décision à l’égard de leur cheffe de file. Mais je ne pense pas que le parti va le faire. Et les autres membres de la majorité ne se prononceront pas ouvertement sur la motion, car on est en fin de législature et on ne veut pas bloquer le fonctionnement de la Commune », nous a confié une élue d’un parti de la majorité communale (PS-Vooruit-Ecolo-Les Engagés).

Contacté par nos soins, le bourgmestre d’Anderlecht, Fabrice Cumps, se montre peu loquace. « Je réserve mes commentaires au conseil communal, mais je ne pratiquerai pas la langue de bois », sourit-il. Il précise au passage que le vote sur la motion ne se fera pas à bulletin secret, car pour lui, il s’agit d’un sujet politique et pas d’une question de personne.