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“Le Monde Sauvage restera à jamais dans mon coeur”


REMOUCHAMPS. Le Monde Sauvage d’Aywaille a rouvert ses portes ce week-end sous la houlette de son nouveau propriétaire, le Theutois Alexandre Dallemagne (holding Sodaphi Group). Le parc animalier, créé il y a 45 ans par Joseph Renson et son épouse, Nicole Kindekens, a donc toujours de beaux jours devant lui. Redynamisé, le site a conservé son équipe au service du bien-être de ses centaines d’animaux. A terme, le nouveau patron entend étendre le safari et relancer l’Horeca notamment. Nicole Kindekens se réjouit de cette reprise qui assure la pérennité de l’œuvre de toute une vie, celle de son mari, décédé en 2021, mais aussi de ce qui fut son quotidien durant plus de 40 ans. Heureuse, mais nostalgique aussi, celle qui reste administratrice et gérante des Grottes de Remouchamps, tourne la page avec sérénité et nous confie quelques souvenirs.

« C’est une page qui se tourne, il faut bien l’avouer mais je suis heureuse de ce qui arrive, elle se tourne bien », confie Nicole Kindekens, attablée au sein du 1912, l’emblématique restaurant jouxtant les grottes de Remouchamps. « Monsieur Dallemagne est le repreneur idéal, il aime le projet, les animaux, il a de l’ambition pour le parc. Je lui souhaite le meilleur dans tout ce qu’il entreprendra. Quant à moi, le Monde sauvage restera à jamais dans mon cœur, j’y ai vécu plus de 40 ans. C’est beaucoup, c’est une vie ».

J’y retournerai en été, (…), le site sera de plus en plus beau au fil des saisons.

Dis moi, dis moi ,dis moi, dis moi…le nom d’un animal

Après la signature des actes de vente signés le 7 février dernier, le Monde sauvage d’Aywaille poursuit donc son bonhomme de vie, ses activités, avec sa trentaine de membre de personnel, ses 600 animaux, et déjà des projets d’aménagements et même d’agrandissement du safari.

Nicole Kindekens (en bleu au centre)  aux côtés de sa fille et Alexandre Dallemagne  et ses collaborateurs lors de la signature de l’acte de vente le 7 février.

« Le parcours sera agrandi, les fauves, les rhinos, les girafes, et les hippopotames seront plus proches des visiteurs », a déjà dévoilé Alexandre Dallemagne, qui compte s’appuyer sur le savoir-faire et l’expérience des équipes, notamment aux côté de Ronald Renson, fils de Joseph Renson, le fondateur du célèbre parc animalier liégeois. C’était il y a 45 ans.

De l’intérêt du Puy du Fou à la pérennité du site

« Au décès de mon mari,  j’ai continué l’aventure en tant que directrice générale. Avec mon mari, nous n’avions jamais abordé, l’après ; mais, je me suis dit que l’heure de lever le pied, l’heure de la retraite avait sonné, alors, j’ai cherché un repreneur », raconte Nicole Kindekens.
« Le Puy du Fou s’est intéressé un temps au parc. Mon souhait était évidemment d’assurer sa pérennité. Mais ils avaient d’autres idées, parmi lesquelles la destruction du parc animalier. Je ne pouvais pas m’y résoudre, c’était l’œuvre de mon mari. On a vécu dans ce parc aux côtés des animaux, nous réveillant à leurs bruits chaque matin…Avec la reprise du site par Alexandre Dallemagne, tout est conservé, tout sera encore mieux demain sûrement et je m’en réjouis. »

Des souvenirs par milliers

Se remémorant ces années de vie aux côtés des animaux, Nicole se livre sans fard:  « Vous savez, on a fait toute notre vie au cœur du parc où nous habitions, avec les animaux, à leur rythme. Ce vendredi, j’ai officiellement effectué mon changement d’adresse, je suis devenue Remoucastrienne pour la première fois. J’habite un appartement, le bruit des voitures à remplacer celui des animaux (rires), ça me change, forcément », poursuit-elle.

Jerry, c’est un chimpanzé qui est né dans le parc. Il a 30 ans aujourd’hui (…) on l’a littéralement élevé.

Des souvenirs, Nicole n’en manque pas. « Au sein du parc, je faisais un peu de tout. Je m’occupais aussi parfois des animaux. Un jour que je nourrissais un éléphant, celui-ci est allé dans mon sac et a mangé mon portefeuille et surtout, mâchouillé l’argent qui s’y trouvait, quand il a eu tout rendu, j’ai fait sécher les billets et j’ai tenté de recoller les morceaux qui pouvait l’être, il y en avait pour un certain montant ! », confie Nicole en riant se rappelant aussi qu’elle s’endormait aussi parfois au son des rugissements des lions. Et puis il y Jerry

« Ah Jerry, c’est un chimpanzé qui est né dans le parc. Il a 30 ans aujourd’hui. Sa maman l’a rejeté à la naissance, on l’a littéralement nourri et élevé comme un enfant », se souvient-elle encore.

Les Grottes de Remouchamps, l’autre “bébé” des époux Renson dont Nicole Kindekens conserve la gestion aujourd’hui.

Nostalgique d’une période de vie, d’un quotidien partagé à deux et en famille, évidemment, Nicole l’est aujourd’hui mais elle aussi soulagée et heureuse. « L’œuvre de mon mari se poursuit, je crois qu’il en aurait été heureux. Je souhaite longue vie au parc. J’y retournerai en été, je vais leur laisser le temps de s’installer, de prendre la main ; je sais que le site sera de plus en plus beau au fil des saisons », conclut celle qui reste, aujourd’hui encore, une semi retraitée puisqu’elle conserve la gérance des Grottes de Remouchamps.  « J’ai besoin de garder un pied en activité », ajoute-elle en riant.

Avec un business plan en cours d’élaboration et la perspective de la création d’une quarantaine de logements, intégrés au parc, et un sanctuaire, où les animaux en fin de vie vivront celle-ci le mieux possible, le Monde Sauvage d’Aywaille, dont la chanson résonne dans toutes les têtes bien faites, espèrent bien doubler sa fréquentation pour atteindre les 200 000 visiteurs dans un avenir proche. Le Monde Sauvage d’Aywaille, vous ne connaissez pas ? C’est le moment d’y retourner.