L’Espagne franchit le Rubicon vers une régularisation massive des sans-papiers


Le Parlement espagnol a récemment approuvé une initiative législative populaire visant à régulariser massivement les immigrants sans-papiers vivant dans le pays. Initiée en 2021 et portée par un groupe de sans-papiers à travers la plateforme « Regularizacion ya » (Régularisation, maintenant), cette démarche représente un pas audacieux mais controversé. Avec plus de 600 000 signatures recueillies et le soutien d’un large éventail d’ONG, cette initiative ouvre la voie à l’octroi de droits comparables à ceux des citoyens espagnols pour près d’un demi-million de personnes. Cependant, cette décision intervient à un moment politiquement sensible, à quelques mois des élections européennes, et suscite des débats intenses en Espagne sur son impact potentiel sur l’immigration clandestine et les réactions de l’opposition.

La décision du Parlement espagnol d’approuver l’initiative législative populaire visant la régularisation des sans-papiers représente un tournant majeur dans la politique migratoire du pays. Cette avancée audacieuse, cependant, n’est pas sans risques. Alors que le Gouvernement de centre-droit est confronté à une forte opposition politique et à une montée de l’extrême droite, l’adoption de cette initiative pourrait avoir des implications significatives sur le plan politique, social et économique.

Difficile contrôle des frontières

Le contexte électoral ajoute une dimension supplémentaire à cette initiative avec les élections européennes qui approchent à grands pas. Le Gouvernement de Pedro Sanchez doit jongler avec la pression de satisfaire une coalition d’associations et d’ONG exigeant la régularisation, tout en tenant compte des réactions potentiellement négatives de l’électorat face à une politique d’immigration plus libérale.

La question de l’immigration clandestine est également au centre des débats, alors que l’Espagne fait face à des défis croissants en matière de contrôle des frontières, en particulier à travers l’Océan Atlantique et la Méditerranée. L’archipel des Canaries est devenu l’une des principales portes d’entrée pour les migrants illégaux en Europe, soulignant l’urgence de trouver des solutions efficaces pour gérer les flux migratoires.

Malgré ces défis et risques potentiels, le Gouvernement espagnol semble déterminé à avancer sur la voie de la régularisation des sans-papiers.

Malgré ces défis et risques potentiels, le Gouvernement espagnol semble déterminé à avancer sur la voie de la régularisation des sans-papiers, reconnaissant ainsi leur contribution à la société espagnole et cherchant à répondre à leurs droits fondamentaux. La suite du processus législatif promet d’être complexe et controversée, mais cette initiative pourrait également ouvrir la voie à un changement significatif dans la perception et la gestion de l’immigration en Espagne.

Les implications politiques et sociales

Le Gouvernement espagnol, appuyé par le Parti socialiste espagnol (PSOE/S&D) et d’autres partenaires parlementaires, a approuvé la pétition le 9 avril 2024. La ministre espagnole de l’Inclusion, de la Sécurité sociale et des Migrations, Elma Saiz (PSOE), a exprimé son soutien total au projet tout en mentionnant que son parti proposerait des amendements pour améliorer le texte.

Cependant, le principal parti d’opposition, le Partido Popular (PPE) de droite et le parti d’extrême droite VOX, ont exprimé leurs préoccupations quant à la possibilité de créer un « effet d’attraction » pour attirer davantage d’immigrés clandestins.

Le principal parti d’opposition, le Partido Popular (PPE) de droite et le parti d’extrême droite VOX, ont exprimé leurs préoccupations quant à la possibilité de créer un effet d’attraction.

L’initiative a été présentée pour la première fois au Parlement espagnol en mars de l’année dernière. Bien qu’elle ait reçu le soutien des deux partis de la coalition gouvernementale espagnole, le PSOE et la plateforme de gauche, Sumar, les forces conservatrices s’y sont opposées, selon des rapports d’EFE.

Selon les promoteurs du projet, la non-régularisation de ce groupe de migrants violerait leurs droits fondamentaux, les empêcherait de contribuer à la société espagnole et compliquerait la planification ainsi que le développement des services publics nécessaires aux citoyens.

La pétition avait recueilli plus de 600.000 signatures. Son adoption par le Parlement espagnol va donc permettre de régulariser près d’un demi-million d’immigrés clandestins.

H.C.


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