UNE PARTISANE DE POIDS D'OUTRE-MANCHE POUR TRUMP

Royaume-Uni : l’ancienne Première ministre, Liz Truss, soutient Donald Trump 

L'ancienne Première ministre britannique, Liz Truss fait la promotion de son livre sur son passage au 10 Downing Street et en profite pour déclarer son soutien à Donald Trump. AFP

Liz Truss mise sur la victoire du candidat des Républicains aux éléctions américaines, Donald Trump. L’ancienne Première ministre britannique vient d’ailleurs de lui apporter son soutien affirmant que « le monde était plus sûr » lorsqu’il était à la Maison Blanche. Elle estime  que le monde était  « à l’aube d’un conflit très, très grave » et avait plus que jamais besoin d’« une Amérique forte ». Ses commentaires interviennent alors que commence le premier des différentsprocès pénaux de M. Trump. Liz Truss s’exprimait avant la publication de son livre dans lequel elle raconte son passage au 10 Downing Street, la résidence des Premiers ministres. 

Son bref passage au pouvoir a fait d’elle la cheffe de gouvernement ayant occupé le poste durant la période la plus courte de l’histoire de la Grande-Bretagne (du 6 septembre au 25 octobre 2022, soit un mois et 19 jours).

S’adressant à la BBC, l’ancienne Première ministre, Liz Truss a indiqué que l’ancien president américain, Donald Trump était plus agressif envers l’Iran et la Chine. Elle a également salué le soutien de ce dernier à l’Ukraine, en approuvant la vente de missiles anti-chars Javelin, malgré les récentes tentatives de ses alliés républicains de bloquer l’aide militaire au pays. « Je ne dis pas que je suis absolument d’accord avec tout ce qu’il a dit. Je suis d’accord sur le fait que sous Donald Trump, lorsqu’il était président des Etats-Unis, le monde était plus sûr. Je veux travailler avec mes collègues conservateurs pour faire face à ce que je considère comme une menace réelle de voir la société et la civilisation occidentales minées par les idées extrêmes de gauche », a-t-elle déclaré à nos confrères de la BBC.

Donald Trump a été plus efficace pour empêcher l’expansion des régimes agressifs et je pense que nous serions dans une position différente s’il avait été réélu en 2020

Elle soutient également la candidature de Nigel Farage, l’ancien défenseur du Brexit,  pour qu’il « devienne député » et s’il devait réintégrer le parti conservateur. Intervenant dans le podcast Newscast, Liz Truss a indiqué que le fondateur des partis politiques Ukip et Reform UK « croit aux valeurs conservatrices. Je pense que c’est dommage qu’il ne soit pas membre du Parti conservateur ».

Des extraits de son livre 

Dans son nouveau livre, l’ancienne Première ministre britannique, Liz Truss, adresse des attaques cinglantes et des moqueries à l’encontre de Joe Biden, Président des Etats-Unis, le pays considéré comme l’un des plus proches alliés du Royaume-Uni. Elle accuse ce dernier d’avoir fait prevue d’une « hypocrisie et d’une ignorance totales », écrit Liz Truss, lorsque le dirigeant américain a déclaré qu’il « n’était pas d’accord avec la politique » de « réduction des impôts des super riches » dans le mini-budget de l’ancienne Première minsitre présenté en septembre 2022.

Liz Truss reconnaît dans son livre que  la reine Elizabeth II lui avait conseillé de « prendre son temps », mais qu’elle ne l’avait pas écoutée. « J’ai été choquée et étonnée que Biden viole le protocole en commentant la politique intérieure du Royaume-Uni. Nous avons été les alliés les plus fidèles des Etats-Unis contre vents et marées », ajoute Liz Truss.

J’ai été choquée et étonnée que Biden viole le protocole en commentant la politique intérieure du Royaume-Uni.

Elle a écrit l’année dernière un éditorial dans le Wall Street Journal dans lequel elle espère qu’« un républicain reviendrait à la Maison Blanche en 2024 ». Elle a également pris la parole lors de la Conférence d’action politique des conservateurs américains plus tôt cette année, appelant à l’élection de républicains « qui ne céderont pas devant l’establishment » et affirmant que les candidats du Parti républicain « sont plus pro-britanniques que les démocrates ».

AFP

L’ancien président américain et candidat républicain à la présidentielle Donald Trump tient des coupures de presse alors qu’il s’adresse à la presse après le troisième jour de son procès le tribunal pénbal de Manhattan à New York. C’était le 18 avril 2024. Il est accusé d’avoir dissimulé des paiements d’argent secrets liés à des relations extraconjugales. (Photo par TIMOTHY A. CLARY / POOL / AFP)

La politique de Donald Trump était efficace

S’adressant à la radio LBC lundi 15 avril, dans le cadre d’une tournée de promotion de son livre dans lequel elle raconte son bref passage au 10 Downing Street, Liz Truss a déclaré que la politique de Trump en tant que président « était en fait très efficace. Il a réduit la réglementation, il a réduit les impôts, il a libéré l’approvisionnement énergétique des Etats-Unis. Et c’est pourquoi les Etats-Unis ont connu une croissance économique nettement supérieure à celle de la Grande-Bretagne », a-t-elle soutenu.

Et d’ajouter que Donald Trump « a été plus efficace pour empêcher l’expansion des régimes agressifs et je pense que nous serions dans une position différente s’il avait été réélu en 2020 ».

L’ancien president américain avait dit un jour qu’il avait une « très haute estime » pour Liz Truss dans une interview à GB News, lorsqu’elle était encore Première ministre.

Celle qui a aussi été ministre des Affaires étrangères du Royaume-Uni, s’est envolée cette semaine pour les Etats-Unis où elle va assurer la promotion de l’édition américaine de son livre. La tournée comprend un discours devant le groupe de réflexion conservateur Heritage Foundation le 22 avril.

Procès de Trump 

L’ex-président des Etats-Unis, Donald Trump (77 ans), est accusé d’avoir falsifié des documents comptables de son entreprise, la Trump Organization, dans le but de dissimuler les 130.000 dollars qu’il a verses à Stormy Daniels, une ancienne actrice de films pour adultes avec qui il a eu une relation sexuelle. Le but de la manoeuvre était de protéger sa campagne électorale de 2016 d’une publicité négative.

Le jury de 12 membres a été constitué jeudi soir sous le regard impassible de Donald Trump. Plus de 3 ans après avoir quitté la Maison Blanche dans un certain chaos, l’ancien president encourt une peine de prison dans ce procès. Mais le verdict ne devrait pas l’empêcher d’être candidat pour l’élection présidentielle du 5 novembre 2024.

Alexander Seale (à Londres)