Dorcas Kayembe Stamili, l’une des étoiles montantes du PS, veut défendre les valeurs humanistes de l’Europe
Journaliste – Rédacteur en chef.
Pour sa première participation aux élections, Dorcas Kayembe Stamili, se présente sur la liste européenne du PS francophone belge, tirée par l’ancien Premier ministre, Elio Di Rupo, actuel ministre-Président wallon. Dans sa profession de foi, la jeune trentenaire veut défendre les valeurs humanistes de paix de l’Europe. Elle dénonce la mobilisation sélective autour des conflits armés et porte donc une attention particulière à la situation dans l’Est du Congo, où le conflit a entraîné, d’après elle, le déplacement de près de 7 millions de personnes, et donné lieu au viol de plus de 500.000 femmes victimes. Elle prône un renforcement des moyens de la Cour européenne des droits de l’homme. L’objectif est de permettre à cette dernière de pouvoir traduire les gouvernements et les organisations, responsables de violations des humains, devant la justice internationale (Cour pénale internationale/CPI). Celle qui occupe la 5ème place sur la liste socialiste aux européennes veut se battre pour améliorer les conditions financières du programme Erasmus pour permettre aux étudiants de supporter les frais réels de leur séjour à l’étranger. Elle veut aussi sensibiliser les jeunes à s’intéresser davantage à la politique européenne, mais demande que les institutions européennes adoptent une communication plus claire et accessible à tous.
Pour sa première participation à un scrutin électoral, Dorcas Kayembe Stamili (32 ans) va devoir se battre pour attirer un maximum de voix sur son nom avec l’espoir d’être élue aux élections du 9 juin prochain. A moins de deux semaines du grand jour où la jeune trentenaire concourt pour les européennes, à la 5ème place sur la liste du Parti socialiste francophone, elle poursuit inlassablement sa campagne. « C’est une place de combat, puisqu’actuellement le PS francophone a deux élus dans l’hémicycle européen. Mais je vais me battre jusqu’au bout. Je suis au PS parce que c’est le parti qui est le plus proche des valeurs que je défends », sourit-elle.
Une campagne menée à tambour battant
Comme elle est candidate aux élections européennes, Dorcas Kayembe Stamili doit mener campagne tant à Bruxelles qu’en Wallonie, mais sa base arrière est à Verviers (en région liégeoise), d’où elle est originaire. Car dit-elle, Bruxelles est déjà saturée par d’autres candidats. Mais elle n’abandonne pas pour autant la capitale. Elle sillonne avec beaucoup de convictions et d’ardeur la Wallonie, de Liège à Mons en passant par Namur et Charleroi. Elle n’est pas près de baisser les bras. Et à mesure qu’on s’approche du jour fatidique du 9 juin, elle accélère le tempo.
Je suis au PS parce que c’est le parti qui est le plus proche des valeurs que je défends.
Elle occupe les réseaux sociaux, aussi bien Facebook qu’Instagram, avec photos et vidéos. Il faut dire qu’elle n’a pas n’importe qui comme tête de liste : Elio Di Rupo, l’actuel ministre-Président du Gouvernement wallon, ancien président du PS, ancien Premier ministre belge et ancien bourgmestre de Mons. Ce dernier jouit encore d’une popularité auprès des électeurs.
L’humain au centre des préoccupations
Contactée par nos soins, elle est entre deux réunions, mais elle prend la peine de nous détailler les sujets qui lui tiennent à cœur. « L’humain est au centre de mon engagement politique et je veux porter ce combat au niveau européen. Pour de nombreux citoyens, c’est un niveau de pouvoir qui semble loin de leurs préoccupations, mais elle a un impact sur notre quotidien avec ses règlements et ses directives », précise Dorcas Kayembe Stamili. Ses priorités se déclinent sur des axes précis : la jeunesse, le respect des droits humains, la protection des civils, la lutte contre les discriminations et les inégalités ainsi que le renforcement de la démocratie participative.
L’humain est au centre de mon engagement politique et je veux porter ce combat au niveau européen.
Celle qui se bat pour un mandat de députée européenne prône une communication de proximité pour rapprocher l’Europe des citoyens. Elle défend une meilleure vulgarisation de l’Initiative citoyenne européenne (ICE). Mais elle estime que les institutions européennes doivent adopter une communication claire, inclusive et accessible à tous. Concernant la jeunesse, son cheval de bataille est l’amélioration du programme Erasmus qui permet aux jeunes d’aller étudier dans d’autres pays européens. « Réaliser un stage ou partir pour un séjour Erasmus, c’est renforcer ses chances sur le marché de l’emploi. Mais ces opportunités sont souvent réservées aux jeunes provenant de milieux plus aisés. Je défends donc l’augmentation des bourses Erasmus et la fin des stages non rémunérés afin de permettre aux étudiants et aux stagiaires de faire face aux frais réels qu’ils doivent assumer lors de leurs séjours à l’étranger (logement, alimentation, transport) », martèle-t-elle d’une voix enjouée.
Enseigner l’Europe dès le secondaire
Dorcas Kayembe Stamili sait de quoi elle parle. Car après avoir décroché une licence en sciences politiques à l’Université de Liège (ULiège), elle a fait un stage au consulat général de Belgique à Atlanta et un autre à l’ambassade de Belgique au Grand-Duché de Luxembourg. Elle a aussi fait ses armes comme stagiaire parlementaire auprès des députés socialiste comme Gwenaëlle Grovonius (ancienne députée fédérale) et chez l’actuel député fédéral, Malik Ben Achour. Elle a travaillé aux côtés du député européen sortant, Marc Tarabella et depuis février 2023, elle est collaboratrice au cabinet du vice-Président du Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Frédéric Daerden.
Je défends l’augmentation des bourses Erasmus et la fin des stages non rémunérés afin de permettre aux étudiants et aux stagiaires de faire face aux frais réels de leur séjour.
Pour sensibiliser les jeunes à la construction européenne, elle prône l’instauration d’un module de formation obligatoire sur le fonctionnement de l’Union européenne durant les deux premières années de l’enseignement secondaire. Le sort des étudiants afro-descendants lui tient également à cœur. La résidente de Saint-Josse-ten-Noode (Bruxelles, veut lutter contre les discours négationnistes et discriminatoires. A cet effet, elle demande que la lutte contre les discriminations à l’embauche soit renforcée.
Fin de la mobilisation sélective sur les conflits armés
Les zones de conflits armés figurent aussi au cœur de ses préoccupations. Elle dénonce la mobilisation sélective sur les conflits armés et veut attirer l’attention sur la situation au Soudan et dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). Elle rappelle, à titre d’exemple, que près de 7 millions de personnes sont déplacées à cause de la guerre dans l’Est du Congo et que plus de 500.000 femmes y ont été victimes de viols durant les 30 dernières années.
Ce sont les populations civiles qui sont les principales victimes de ces conflits qui les dépassent sur tous les terrains de combats.
Elle souhaite que le Parlement européen renforce la Cour européenne des droits de l’homme en lui donnant les moyens techniques et juridiques nécessaires pour qu’elle puisse traduire les organisations et les gouvernements responsables de violations de droits humains devant la Cour pénale internationale (CPI). « Ce sont les populations civiles qui sont les principales victimes de ces conflits qui les dépassent sur tous les terrains de combats (Ukraine, Palestine, Congo, Soudan, etc.) », déplore-t-elle.
Soutenir l’agriculture européenne
Elle n’ignore pas le combat des agriculteurs européens et plaide pour l’équivalence des normes. A l’instar d’autres voix, elle estime qu’il est injuste que l’Europe impose des normes strictes à ses producteurs, alors qu’elle accepte, dans le même temps, l’importation de produits agricoles de pays où ils sont cultivés selon des normes moins exigeantes.