LA COLERE MONTE CHEZ LES SUPPORTERS DU STANDARD

Standard de Liège : les supporters exigent la démission immédiate de Jean-Michel Javaux et du CEO, Pierre Locht

De gauche à droite, Pierre Locht et Fergal Harkin, respectivement CEO et directeur sportif du Standard de Liège lors d'une conférence de presse en mai 2023. BELGA

Face à la dégradation de la situation du Standard de Liège, les supporters du club de foot demandent la démission, avec effet immédiat, de Jean-Michel Javaux, membre du conseil d’administration, et du CEO, Pierre Locht. Ils estiment que le premier n’a pas respecté ses engagements de « prendre ses responsabilités le 18 juin ». Quant au second, les supporters disent avoir perdu toute confiance en lui et relèvent sa dernière décision signant les lettres de licenciement de l’équipe médicale et des kinés du club, alors que ceux-ci sont présents depuis près de 20 ans. Ils semblent accueillir favorablement l’action en justice de l’ancien propriétaire du club, Bruno Venanzi, visant la désignation d’un administrateur provisoire, « avec qui nous pourrions avoir un discours franc pour les avancées du processus de vente ».

Les supporters du Standard de Liège redonnent de la voix pour tenter de clarifier la situation du club de foot et d’accélérer le processus de désengagement du propriétaire américain, 777 Partners. Les groupes de supporters (Ultras Inferno 1996, HS81, PHK04) tapent un coup de poing sur la table et exigent la démission, avec effet immédiat, de Jean-Michel Javaux (Ecolo) et de Pierre Locht, respectivement membre du conseil d’administration et CEO du Matricule 16. « A notre demande, la semaine passée, nous avons rencontré Jean-Michel Javaux et Pierre Locht. Ces deux personnes étaient, au final, le dernier rempart local face aux Américains et jamais ils n’ont tiré la sonnette d’alarme. Que du contraire, Pierre Locht les a soutenus jusqu’au bout tandis que Mr Javaux a brillé par son absence de réaction. A croire que ses petits passe-droits lui suffisaient. De l’intérieur, ils ont regardé notre club sombrer avec le résultat qui est celui d’aujourd’hui », indiquent les groupes de supporters dans un communiqué publié sur le compte Facebook d’Ultra Inferno 1996 (UI96).

Ces deux personnes étaient, au final, le dernier rempart local face aux Américains et jamais ils n’ont tiré la sonnette d’alarme.

Les supporters accusent Jean-Michel Javaux, bourgmestre d’Amay, de n’avoir pas démissionné comme il l’avait soutenu dans une déclaration sur les réseaux sociaux le 14 mai dernier. « Il nous avait certifié prendre ses responsabilités pour le 18/6, mais ce n’était que des paroles en l’air, une fois de plus », fustigent les supporters.

Un CEO à la solde des Américains

Ils reprochent au CEO Pierre Locht de faire le jeu de 777 Partners et de ses propriétaires. Car soutiennent les supporters, il a signé, la semaine dernière, la lettre de licenciement de la cellule médicale et des kinés du club liégeois de D1, alors que ceux-ci servent le club depuis près de 20 ans. « Mr Locht a accepté de signer les C4 de ces serviteurs du club à la demande de la cellule sportive et donc de facto de Fergal Harkin (directeur sportif, ndlr).  Cette cellule sportive qui, depuis 2 ans, n’a strictement rien prouvé et qui risque, dans les prochaines semaines de ne plus être présente. Plutôt que de tempérer les choses, Pierre Locht a acté le départ de la cellule médicale !!! Une fois de plus, il a prouvé son incapacité à être un vrai CEO. Sans oublier son absence de réactions parce qu’étant à la solde des Américains, alors qu’en tant que fidèle du club, il aurait dû réagir », observent les supporters. Ils disent avoir perdu toute confiance en le CEO.

Pour rappel, Pierre Locht a déjà donné sa démission et est en train de prester un préavis. De son côté, Jean-Michel Javaux a également remis son tablier, mais demeure en place en place pour assurer la transition.

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Les supporters exigent la démission de Jean-Michel Javaux, membre du conseil d’administration du Standard de Liège. © Laurie Dieffembacq – BelgaImage

Soutien à la nouvelle action en justice de Bruno Venanzi

Les supporters accusent Josh Wander et Steven Pasko, actionnaires de 777 Partners, la société qui détient les actions, de tout faire pour ralentir le processus de cession du club, voire de tout faire pour qu’il ne soit pas en faveur du club. « Depuis notre réunion du 23 mai où il avait été promis que la data room (cette base de données qui permet d’avoir accès aux comptes du club et d’y connaître le prix de vente) serait accessible, le constat aujourd’hui est que les investisseurs potentiels n’y ont toujours pas accès !!! Impensable quand on voit la situation précaire dans laquelle le club se trouve. Cela prouve le jeu malsain de 777 (Partners) via Moelis & Co. Des possibilités de rachat avec un ancrage local existent bel et bien, mais ces gens-là n’en ont que faire. (…). Notre club est sous respirateur artificiel financièrement et avec un noyau à reconstruire de bout en bout », poursuivent les groupes de supporters.

Des possibilités de rachat avec un ancrage local existent bel et bien, mais ces gens-là n’en ont que faire.

Ils semblent accueillir favorablement l’action en justice de l’ancien propriétaire du club, Bruno Venanzi, visant la désignation d’un administrateur provisoire, « avec qui nous pourrions avoir un discours franc pour les avancées du processus de vente ».

Les supporters dénoncent le flou qui entoure la situation financière du club et demandent aux fans de payer leurs abonnements sur les comptes des clubs de supporters avant les dates de clôture. « Nous garderons l’argent sur ces comptes jusqu’au 30 juin, le temps de trouver une solution plus durable. Nous tentons d’essayer de trouver un moyen pour faire bloquer cet argent sur un compte tiers avec la possibilité pour le club de voir que les fonds seront bien présents. L’argent ne sera débloqué que quand nous aurions des garanties suffisantes de la survie du Standard de Liège », concluent-ils.