Aurore Daerden, la fille de Michel Daerden, décédée à son domicile à Malte
Petite sœur du ministre Frédéric Daerden, Aurore Daerden (49 ans) a été retrouvée morte à son domicile à Malte. Le décès remonterait au 27 juin. Son frère a été prévenue ce lundi 1er juillet par les autorités diplomatiques. Styliste et DJ, Aurore Daerden avait été traumatisée par le tsunami qui avait ravagé en 2004 le village de Phuket. Elle y séjournait avec des amis dont 5 avaient perdu la vie. Cet événement tragique a laissé des séquelles chez la fille de l’ancien ministre wallon, ses souvenirs ne l’avaient jamais quittée. Son frère Frédéric Daerden lui a rendu hommage sur Facebook en rappelant « une personnalité flamboyante, terriblement attachante avec ses parts d’ombres comme beaucoup d’entre nous ».
Environ 12 ans après le décès de l’ancien ministre, Michel Daerden, décédé le 5 août 2012 à Fréjus (France), un nouveau drame frappe la famille de Frédéric Daerden (PS), actuel vice-Président et ministre du Budget du Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Sa petite sœur, Aurore Daerden (49 ans) a éré retrouvée sans vie à son domicile à Malte. « Le décès remonte au 27 juin dernier, mais nous avons été prévenus ce lundi 1er juillet par les autorités diplomatiques comme cela fait quand un Belge décède à l’étranger. On ne sait pas encore ce qui s’est passé, son corps a té retrouvé sans vie à son domicile », nous a expliqué l’entourage de Frédéric Daerden, confirmant le message que ce dernier a posté ce mardi matin sur Facebook.
Hommage à une personnalité flamboyante
Il rendait hommage à sa chère sœur partie trop tôt. « Au revoir petite sœur. C’est avec le cœur lourd et rempli de chagrin que je m’adresse à vous afin d’annoncer le décès de ma sœur. Aurore était une personnalité flamboyante, terriblement attachante avec ses parts d’ombres comme beaucoup d’entre nous. Elle avait une âme d’artiste, souvent inspirée, parfois provocatrice. Dans son parcours, elle touche à la mode, à la musique, à la télé… mais aussi parfois à l’interdit. Une survivante, résistant aux déchaînements de la nature humaine ou des éléments. Elle n’a toutefois pas su vaincre ses propres démons. Elle fait de sa vie une fiction qui dépassa tous les effets romanesques. Des chapitres de panache, de lumière, d’éclats, de liberté sauvage, de blessures secrètes et de quête d’absolu. Comme le chantait Gloria Gaynor “I am what I am”. Tu étais comme tu étais. Pour moi, tu seras pour toujours ma petite sœur », a écrit Frédéric Daerden.
Des chapitres de panache, de lumière, d’éclats, de liberté sauvage, de blessures secrètes et de quête d’absolu. Tu étais comme tu étais. Pour moi, tu seras pour toujours ma petite sœur.
Aurore Daerden avait une personnalité atypique, évoluant dans le milieu artistique, dans une réalité différente de celle de bon nombre de citoyens. Un drame l’avait sérieusement ébranlée et l’avait transformée à jamais. Il s’agit du tsunami qui a secoué les belles plages de Phuket en Thaïlande en décembre 2004. Agée de 29 ans à l’époque, elle séjournait sur les plages de Khao Lak avec des amis quand ils se sont pris les vagues meurtrières.
Marquée par le drame de Phuket
Nous avions recueilli son témoignage un an après le drame. Celui-ci l’avait touchée dans sa chair et lui avait fait perdre 5 amis avec qui elle avait pris quelques jours de vacances en Thaïlande pour se reposer. « Nous étions arrivés le 25 décembre. Nous avions loué trois bungalows et le 26 décembre, il était environ 10h quand tout a basculé. Tout s’est passé très vite. Sur les 8 personnes du groupe, seules trois ont survécu au tsunami. J’ai perdu un couple ami et leur fille de 5 ans ; un autre copain, Patrice, a perdu sa femme et sa fille d’un an (…) », nous avait confié Aurore Daerden dans un entretien émouvant à « La Libre » en décembre 2005.
Je n’étais plus que l’ombre de moi-même. J’ai pris des murs de béton dans la figure et les dégâts étaient impressionnants.
Le tsunami les avait séparés. Aurore Daerden avait erré pendant trois jours dans les rues du village, sans nourriture et sans boire, au milieu de corps sans vie avant d’être pris en charge par une équipe de sauvetage. « Je n’étais plus que l’ombre de moi-même. J’ai pris des murs de béton dans la figure et les dégâts étaient impressionnants : 6 dents cassées, une oreille déchiquetée, le nez cassé et le pied droit gangréné », se rappelait-elle, dans son témoignage, un an après le drame.
Après le drame, Aurore Daerden a essayé de se reconstruire. Nous l’avions revue par la suite quand elle a ouvert un magasin de mode dans le centre-ville de Liège. Le souvenir de ce drame ne l’avait jamais quitté. On sentait qu’elle en était marquée, que ça la hantait. Comme si une partie d’elle est restée sur ces les plages de Khao Lak. Elle est désormais partie rejoindre ses amis…
Ph. Law.