EDITO : QUE VONT DECIDER LES FRANCAIS CE DIMANCHE ?

Second tour des Législatives : la France a rendez-vous avec l’histoire

Les portraits du président du parti Les Républicains Eric Ciotti (en haut), du président du Rassemblement national (RN) Jordan Bardella (rangée du milieu à gauche), de la présidente du groupe parlementaire RN Marine Le Pen (rangée du milieu à gauche), du fondateur de l’ex-Front national (FN) Jean-Marie Le Pen (en bas à gauche) et du maire RN de Perpignan Louis Aliot (en bas à droite) sont visibles sur des canettes utilisées dans un jeu de canettes lors d'un rassemblement contre l'extrême droite place Albert 1er à Montpellier le 4 juillet 2024. AFP

Après le premier tour des législatives du 30 juin qui a vu une victoire du Rassemblement National (RN), arrivé en tête avec 29,25% des voix, suivi de l’union de la gauche, sous la bannière du Nouveau front populaire (27,99% des suffrages) et du camp présidentiel, rassemblé sous l’étiquette Ensemble (20,04%), les électeurs français retourneront aux urnes pour le second tour ce dimanche 7 juillet. Quels que soient les résultats de ce dernier tour, ils seront à marquer d’une pierre blanche ou sombre dans l’histoire politique de nos voisins directs. Soit les Français continuent sur la même lancée que lors du premier tour et confient les clés de leur pays au parti d’extrême droite, soit ils font preuve d’un sursaut et limitent la cassent en se répartissant leurs voix sur l’alliance de gauche ou le camp présidentiel.

Une fois installée au pouvoir, l’extrême droite s’emploie à saper les bases de la cohésion sociale, fait la chasse aux médias qui sont critiques à son égard et finit par grignoter progressivement les libertés individuelles.

A ceux qui seraient tentés par la première option en justifiant leur acte par le souhait d’essayer le RN, ils ne doivent pas oublier que sous des dehors policés et malgré sa dédiabolisation rondement menée par sa présidente, Marine Le Pen, le parti d’extrême droite garde le fond du Front national. Il demeure marqué par le racisme, l’antisémitisme, la haine de l’autre, un nationalisme exclusif et se sert d’analyses simplistes et de solutions tout aussi superficielles pour tracer son sillon. Il n’y a qu’à voir les déclarations de ces derniers jours de certains candidats ou sympathisants du RN pour se rendre compte que rien n’a changé et que le fond demeure glauque et nauséabond. Et ce ne sont pas quelques « brebis galeuses » comme l’affirme le président RN, Jordan Bardella, pour minimiser la gravité de la situation.

Mais une fois installée au pouvoir, l’extrême droite s’emploie à saper les bases de la cohésion sociale, fait la chasse aux médias qui sont critiques à son égard et finit par grignoter progressivement les libertés individuelles pour finir par installer une chape de plomb sur la société démocratique. L’Italie qui a installé aujourd’hui l’héritière de Mussolini à sa tête en fait l’amère expérience quand on voit les tentatives contre le droit à l’avortement et les médias.

Les citoyens occidentaux ont déjà essayé l’extrême droite par le passé et ont vu les conséquences en termes de souffrances pour l’humanité, notamment avec la Shoah ou l’Holocauste pendant la seconde Guerre mondiale. D’autres peuples ont également payé un lourd tribut à cette folie des hommes.

L’extrême droite doit donc être combattu par tous les moyens légaux, la sensibilisation et la déconstruction de son discours.

L’extrême droite doit donc être combattu par tous les moyens légaux, la sensibilisation et la déconstruction de son discours. Il ne faut rien lui laisser passer pour empêcher l’expression de propos décomplexés sur le racisme, l’antisémitisme et la stratégie du bouc émissaire en stigmatisant les étrangers comme la cause de tous les maux de l’occident. Car des paroles décomplexées aux actes déplorables, il n’y a malheureusement qu’un pas que certains esprits plus chagrins n’hésiteront pas à franchir entraînant des conséquences dramatiques.

Les appels au désistement afin d’offrir une autre alternative au peuple français sont une bonne chose. Ils visent à permettre aux électeurs de choisir entre le Nouveau front populaire (dominé par La France insoumise/LFI), le camp présidentiel fidèle à Emmanuel Macron et Les Républicains.

L’extrême gauche, symbolisée par LFI, aurait pu constituer une alternative crédible si elle n’avait pas trop tiré sur la corde sensible du communautarisme, la méfiance vis-à-vis de la police, l’antisystème ou l’exagération. Son « lider Maximo » Jean-Luc Mélenchon est aujourd’hui devenu un repoussoir à cause de ses outrances, convaincu qu’il est le seul à détenir les solutions aux maux des Français et qu’à ce titre, il peut tout se permettre et tout dire. L’orateur hors pair qu’il est mérite d’être renvoyé aux oubliettes et de n’avoir jamais l’opportunité de diriger le gouvernement ou le pays.

Ce dimanche 7 juillet, même si les Français portent un coup d’arrêt à la percée du RN, la partie ne sera pas gagnée pour autant pour les démocrates.

Ce dimanche 7 juillet, même si les Français portent un coup d’arrêt à la percée du RN, la partie ne sera pas gagnée pour autant pour les démocrates. Tout restera encore à faire. Car il faudra répondre aux aspirations du peuple français, à ses besoins basiques que le bien-être, la sécurité, la protection contre la violence, la justice et la solidarité.

Il faut tenir un discours qui parle à tout le monde et pas seulement à une certaine classe sociale de privilégiés. A défaut, le fossé continuera à se creuser et les frustrations continueront à alimenter le lit de l’extrême droite. Mais il faut aussi se dire qu’aucun pays occidental n’est à l’abri de la montée des idées d’extrême droite qui menacent aujourd’hui la France. La Belgique se doit d’en tirer les leçons afin de ne pas commettre les mêmes erreurs.