REMISE EN SCELLE DE LA COALITION ARIZONA

Gouvernement fédéral : le roi Philippe nomme Maxime Prévot comme médiateur pour relancer la coalition Arizona

Le roi Philippe (à gauche sur la photo) a confié, vendredi, à Maxime Prévot (à droite) une mission de médiateur. BELGA

Moins de 24 heures après la démission du formateur Bart De Wever, le roi Philippe a nommé, ce vendredi 23 août, un médiateur en la personne du président des Engagés pour une mission de 10 jours. La feuille de route confiée à Maxime Prévot est de « rapprocher les points de vue entre les différents partenaires dans l’optique d’une reprise des négociations dans les meilleurs délais », a précisé le Palais royal. Il est donc attendu chez le Roi le 2 septembre prochain pour lui faire rapport de sa mission. Parfait bilingue et d’un tempérament plus posé, Maxime Prévot endosse le costume de pompier pour apaiser les tensions et redonner une nouvelle chance à la coalition Arizona rassemblant 5 partis de voir le jour. Reste à voir si l’échéance fixée pour le 20 septembre d’avoir un Gouvernement fédéral, ou à tout le moins aboutir à un accord global, sera respectée.

Les choses n’ont pas traîné au niveau du Palais royal et chez les responsables politiques des 5 partis souhaitant former la future majorité gouvernementale fédérale. Après une réunion de concertation avec chacun des présidents, ce vendredi 23 août, le roi Philippe a nommé dans l’après-midi, Maxime Prévot comme médiateur. La mission confiée au président des Engagés est de « rapprocher les points de vue entre les différents partenaires dans l’optique d’une reprise des négociations dans les meilleurs délais », précise le Palais dans un communiqué. Il s’agit d’une mission de 10 jours et il est attendu chez le Roi le 2 septembre pour lui faire rapport de sa mission.

La mission du médiateur royal est« rapprocher les points de vue entre les différents partenaires dans l’optique d’une reprise des négociations dans les meilleurs délais ».

Quid de l’échéance du 20 septembre ?

La veille, le formateur, Bart De Wever (président de la N-VA), a remis sa démission au Roi qui l’a accepté après environ un mois de mission. Le bourgmestre d’Anvers avait été nommé le 24 juillet pour trouver un accord et former le futur Gouvernement fédéral avec 5 partis (N-VA, CD&V, Vooruit, MR, Les Engagés). Mais ce jeudi 22 août, il a jeté l’éponge devant la fin de non-recevoir opposé par le MR à son ultime proposition concernant la taxation des plus-values. « L’objectif était de mettre en place d’ici le 20 septembre un Gouvernement de relance et de réformes qui protègera notre prospérité tout en apportant une réponse réaliste aux énormes défis budgétaires auxquels le pays est confronté », a commenté la N-VA dans un communiqué.

Le parti nationaliste rappelle que des groupes de travail se sont réunis ces dernières semaines pour négocier sur différents points (asile et migration, sécurité, mobilité, structure étatique, etc.). « Parallèlement à ces négociations, un cadre budgétaire a été défini, basé entre autres, sur des réformes cruciales de notre marché du travail, de nos retraites et une réforme fiscale comprenant des réductions d’impôts. Ce super mémo allait devenir le cœur de l’accord de coalition. Malheureusement, le formateur a constaté qu’aucun accord n’a pu être trouvé sur le contenu global de la super-note et des tableaux budgétaires qui l’accompagnent », poursuit le parti nationaliste, précisant que le désormais ex-formateur ne donnera pas d’interview après la fin de sa mission de formateur.

Ce n’est quand même pas une découverte que pour le parti libéral, on n’aime pas les impôts. Je n’ai pas été élu pour créer des impôts dans le pays le plus taxé du monde.

Pour le politologue du Crisp, Benjamin Biard, la coalition Arizona est la seule qui tient la route, car elle a notamment l’avantage de rassembler des partis ayant gagné les élections du 9 juin 2024 et elle dispose d’une majorité confortable à la Chambre.

BELGA

Le président du MR, Georges-Louis Bouchez, justifie son refus de nouvelles impôts susceptibles de toucher les citoyens. (BELGA PHOTO NICOLAS MAETERLINCK).

Les précisionsde Georges-Louis Bouchez

Pointé du doigt comme étant le responsable de l’échec de la mission du formateur, le président du MR, Georges-Louis Bouchez se justifie. « L’équilibre n’y est pas, entre le volume de taxes et les réformes. Il faut respecter le mandat de l’électeur. Le mandat de l’électeur, ça a été de promouvoir le Mouvement réformateur justement une notion de baisse d’impôt, de meilleure récompense du travail, de l’entrepreneuriat. Tout le monde focalise sur les plus-values, mais c’est faux. C’est l’équilibre global qui pose problème. Il y a par exemple une augmentation de la TVA sur le pain, sur la viande, sur le lait. Il y a l’augmentation des accises sur les carburants. Il y a également la réduction de la possibilité de se faire rembourser des déplacements entre le travail et le domicile. (…). Ce sont des choses qui touchent les gens au quotidien. Cette mesure (taxation des plus-values, ndlr) pourrait même exister s’il y avait un autre équilibre par ailleurs. Les plus-values, ce n’est pas la protection des riches, il y a des gens qui travaillent pendant 40, 50 ans dans des entreprises familiales et qui, à la fin de leur carrière, après avoir payé des centaines de milliers d’euros d’impôts, de cotisations sociales ont l’occasion de pouvoir avoir un peu le fruit de leur travail. Je ne veux pas d’une taxe sur le succès, sur le mérite. J’ai fait des contre-propositions, près de 10 contre-propositions et un parti, en l’occurrence, a arrêté de vouloir négocier. (…). Ce n’est quand même pas une découverte que pour le parti libéral, on n’aime pas les impôts. Je n’ai pas été élu pour créer des impôts dans le pays le plus taxé du monde. (…). Ça ne valait pas la peine d’aller chez le Roi, il suffisait de continuer », a-t-il précisé chez nos confrères de RTL-TVi.

Après la démission de Bart De Wever, les 5 partis de la coalition Arizona ont affirmé leur volonté de poursuivre les discussions pour concrétiser la future majorité. Les derniers épisodes ne seraient donc qu’une dramatisation, voire une tempête dans un verre d’eau…