Les Gouvernements wallon et de la Fédération Wallonie-Bruxelles présentent un budget 2025 sans nouvelles taxes
Journaliste – Rédacteur en chef.
C’est pratiquement au grand complet que les Gouvernements wallon et de la Fédération Wallonie-Bruxelles ont présenté ce mercredi 16 octobre 2024 le budget 2025 des deux exécutifs. Dans les faits, il n’y a pas explicitement de nouvelles taxes et les deux ministres-Présidents rejettent toute idée d’austérité. L’exécutif wallon prévoit une économie de 268 millions d’euros grâce à différentes mesures prévoyant notamment une réduction des moyens d’action de Wallonie Entreprendre et une réduction des aides économiques. Il décrète un moratoire sur les subsides octroyés aux intercommunales de déchets. Mais le Gouvernement régional a aussi dégagé des moyens pour de nouvelles politiques. Même position pour l’exécutif de la Fédération Wallonie-Bruxelles qui réalise des économies de 110 millions d’euros et va consacrer 30 millions d’euros pour des politiques nouvelles.
Ce mercredi matin, 16 octobre 2024, les abords de la Place Joséphine Charlotte, 2, à Jambes où se tenait la conférence de presse des Gouvernements wallon et de la Fédération Wallonie-Bruxelles sur le budget 2025 des deux entités était l’objet d’un important déploiement des forces de l’ordre comme si une manifestation monstre était attendue, mais renseignement pris, il s’agissait juste d’un simple exercice de maintien de l’ordre. « Notre présence n’a rien à voir avec ce qui se passe à l’intérieur », nous a rétorqué poliment un officier de la police.
On ne touche pas aux salaires des enseignants
A l’intérieur du bâtiment du SPW, le programme est copieux. Normal, il s’agit du budget 2025 des deux entités francophones avec des mesures susceptibles d’avoir un impact sur le quotidien des Wallons et des Francophones de Belgique. Mais les deux ministres-Présidents se sont montrés rassurants sur les résultats du conclave budgétaire. « Malgré ce que certains racontent, nous n’imposons pas l’austérité. Notre objectif est de gérer sainement et avec responsabilité les budgets dont nous disposons. Le Gouvernement peut rassurer en annonçant que nous ne touchons pas aux salaires des enseignants, ni à la politique culturelle et de l’éducation permanente. Nous soutenons aussi le tissu associatif et garantissons les investissements en matière d’économie d’énergie », a précisé Elisabeth Degryse (Les Engagés), la ministre-Présidente du Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
Elle rappelle au passage que la présence des deux exécutifs quasiment au grand complet (seule manque à l’appel, la ministre wallonne de l’Agriculture, Anne-Catherine Dalcq, qui assiste au congrès mondial de l’agriculture à l’étranger) illustre le fait que l’enjeu budgétaire est fondamental pour les deux entités. « C’est un enjeu de solidarité entre les entités francophones », précise-t-elle. Il faut dire aussi que les deux exécutifs comportent des ministres à double casquette.
Même son de cloche du côté du ministre-Président wallon, Adrien Dolimont (MR) qui rejette les critiques de l’opposition, ces dernières semaines, accusant l’exécutif wallon de reporter les mauvaises nouvelles en matières budgétaires après les élections communales. « On était en campagne électorale et certains ont voulu jouer sur la peur des citoyens. Ces critiques sont injustifiées », rétorque Adrien Dolimont. Il précise que l’objectif est de réduire de moitié le déficit à l’horizon 2029 et d’arriver à un équilibre budgétaire en 2034.
Fédération Wallonie-Bruxelles : 30 millions pour des politiques nouvelles
Concrètement, le Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles prévoit de réaliser 110 millions d’euros d’économie grâce notamment à la réduction des effectifs des cabinets ministériels et en demandant un effort financier au Parlement communautaire, en réduisant les subventions facultatives. Les dotations aux structures parastatales (OAP)ne seront pas indexées. Des mesures d’économie sont prévues par chaque ministre dans sa compétence. Le plan de financement des bâtiments scolaires décidé par le Gouvernement précédent pour un milliard est maintenu, mais l’enveloppe sera réduite de 2%. Les droits d’inscriptions complémentaires demandés aux étudiants étrangers non-européens seront ramenés à 4.175 euros (niveau initial). Le montant maximal des droits d’équivalence des diplômes passe de 250 euros à 450 euros. Au niveau de la Fédération Wallonie-Bruxelles, de nouvelles politiques seront financées pour une trentaine de millions d’euros (aide à la jeunesse, accueil de la petite enfance, etc.).
Economie de 268 millions pour la Wallonie
De son côté, le Gouvernement wallon prévoit des économies pour 268 millions d’euros. Elles passeront par des efforts demandés au Parlement wallon (380.000 euros), une diminution des aides économiques (-15 millions d’euros), la réduction des moyens octroyés à Wallonie Entreprendre pour les prises de participations (-45 millions) et le gel des indexations des points APE pour le secteur marchand et les pouvoirs locaux (économie de 13,5 millions).
Il est aussi question de la baisse des subventions facultatives (60 millions) ainsi que des efforts sur les coûts de fonctionnement de l’administration (SPW, environ 12 millions) et ceux des unités d’administration publique (53,58 millions d’euros). Concrètement, les fonctionnaires qui partent à la retraite ne seront plus remplacés automatiquement. « Tout le monde doit faire des efforts. Il n’est pas dit qu’on engagera plus, mais les nouveaux engagements devront être jugés indispensables et on privilégiera la mobilité interne », précise Jacqueline Galant, la ministre de la Fonction publique wallonne.
La Wallonie maintient l’indexation du fonds des communes, mais sans la majoration supplémentaire de 1%. Ici aussi, il est question d’une réduction des effectifs des cabinets ministériels (6millions d’économie). La Wallonie a aussi dégagé plusieurs millions pour des politiques nouvelles.