Elections communales : accord de majorité tripartite à Liège entre PS-MR-Les Engagés
Journaliste – Rédacteur en chef.
Les discussions entamées entre les trois partenaires après les élections communales du 13 octobre 2024 ont abouti à la signature d’un accord entre PS-MR-Les Engagés pour les 6 prochaines années à Liège. Le bourgmestre Willy Demeyer (16 sièges sur un total de 49) est reconduit dans son mandat et repart avec les Libéraux (11 sièges), mais il fait monter Les Engagés (6 sièges) à bord et s’assure ainsi une majorité de 33 sièges. L’expérience tentée par le socialiste Nicolas Martin à Mons en intégrant le PTB dans sa majorité communale déclenchant la colère des présidents du MR et des Engagés n’a pas torpillé les discussions en Cité ardente. Le même accord tripartite devrait voir le jour au niveau provincial où c’est le MR qui a la main. Le groupe Vert Ardent (Ecolo, etc.) dénonce une « majorité d’opportunisme politique » et regrette qu’une piste comme une « majorité à la Montoise » n’ait pas été explorée à Liège. La question est de savoir si à Seraing, la bourgmestre sortante Déborah Géradon (PS) qui a décroché la majorité absolue avec 20 sièges sur 39, ouvrira le collège à la liste MR-Les Engagés-Défi, mais rien n’est moins sûr. Officiellement la consultation avec cette dernière et les élus se poursuivent, mais elle devrait être terminée.
Alors qu’on craignait que la décision du bourgmestre de Mons, Nicolas Martin (PS) de faire alliance avec le PTB et Ecolo ne provoque des dégâts dans d’autres contrées où des discussions sont en cours entre socialistes, MR et Engagés suite à la réaction courroucée des présidents des deux derniers partis cités, les choses ont suivi leur cours à Liège. Les discussions menées depuis près d’un mois entre les trois partis ont abouti à un accord de majorité tripartite PS-MR-Engagés. Une source proche du dossier nous annonçait vendredi un atterrissage ce samedi 9 novembre et il a eu lieu.
5 échevinats pour le PS, 3 pour le MR et 2 pour les Engagés
D’après la répartition des mandats au collège communal, le PS+ devrait hériter de 5 échevinats contre 3 pour le MR (avec l’échevin sortant Gilles Foret comme chef de file) et 2 pour les Engagés.
La liste PS+ du Bourgmestre Willy Demeyer est arrivée en tête du scrutin communal du dimanche 13 octobre.
Après les élections du 13 octobre 2024, c’est le PS+ du bourgmestre socialiste sortant, Willy Demeyer (16 sièges) qui avait la main comme les dirigeants de la liste PS+ l’avaient annoncé dans un communiqué de presse du 16 octobre. « La liste PS+ du Bourgmestre Willy Demeyer est arrivée en tête du scrutin communal du dimanche 13 octobre. Willy Demeyer réalise en outre le meilleur résultat individuel, toutes listes confondues. Sur cette base, le groupe PS+ prend l’initiative de consulter les 4 autres groupes politiques qui formeront le prochain conseil communal, dans l’ordre croissant des sièges obtenus : Les Engagés, Vert Ardent, le PTB et, enfin, le MR. Il s’agira d’identifier les points de convergence qui permettront le dépôt d’un pacte de majorité le 11 novembre au plus tard, conformément au Code de la démocratie locale », avaient-ils indiqué.
Sortir les finances du rouge
Les finances communales figurent parmi les priorités des négociateurs, car à l’instar d’autres grandes villes wallonnes, Liège affiche une situation budgétaire préoccupante et il faut trouver une solution pour éviter une faillite de la Ville (Liège est la commune la plus endettée du pays).
L’accord tripartite désormais dégagé installe une confortable majorité de 33 sièges (sur un total de 49) à la tête de la Cité ardente pour les 6 prochaines années dont 16 sièges pour le groupe PS+, 11 pour le MR et 6 pour les Engagés (ils avaient 3 sièges sous la législature précédente).
Il faut encore attendre quelques jours pour connaître les noms des futurs heureux élus du collège communal, mais Willy Demeyer est confirmé dans son mandat de bourgmestre et Gilles Foret devrait endosser le rôle de chef de file des Libéraux (suite au départ de l’échevine sortante Christine Defraigne qui a renoncé à se présenter aux communales).
Les pistes menant vers une majorité progressiste, verte et solidaire n’ont pas été pleinement et sérieusement explorées, bien que différentes configurations respectueuses du vote des Liégeoises et des Liégeois soient possibles.
Le groupe Vert Ardent (Ecolo, etc.) est le premier à réagir à l’accord tripartite à Liège. Il dénonce une « majorité d’opportunisme politique. Les pistes menant vers une majorité progressiste, verte et solidaire n’ont pas été pleinement et sérieusement explorées, bien que différentes configurations respectueuses du vote des Liégeoises et des Liégeois soient possibles (Oliviers, 29 sièges ; majorité à la Montoise, 32 sièges). Vert Ardent conclut que le le premier tour de négociations, réalisé avant la Toussaint, était cosmétique, comme en 2018. Aucun second tour n’a eu lieu. Liège semble au centre d’un grand marchandage lié au sort de la Province et à la Région wallonne. Le PS, le MR et Les Engagés y échangent des postes comme des faveurs, plutôt que de parler du futur de notre ville ».
Quid à la Province et à Seraing ?
L’accord de majorité dégagé au niveau communal à Liège préfigure l’issue des négociations à la Province où c’est le MR qui a la main. Ainsi, le PS s’offrirait un relais au niveau régional où la majorité MR-Engagés sont aux commandes du Gouvernement wallon.
Les trois partenaires devraient sceller une alliance dans les tout prochains jours. Les yeux sont désormais tournés vers Seraing où la bourgmestre sortante, Déborah Géradon (PS), a obtenu la majorité d’un seul siège (20 sièges sur 39). Elle a déjà rencontré les leaders des autres listes (Ensemble pour Seraing regroupant MR-Engagés-Défi, PTB, Ecolo).
Les yeux sont désormais tournés vers Seraing où la bourgmestre sortante, Déborah Géradon (PS), a obtenu la majorité d’un seul siège (20 sièges sur 39).
Selon nos informations, le PTB joue son va-tout pour monter dans la majorité communale en n’imposant aucune condition, contrairement aux deux autres formations qui entendent se baser sur le projet de ville. Dans l’entourage de la bourgmestre de la Cité d’acier, on répète qu’elle n’est pas obligée de faire alliance et qu’elle pourrait décider de continuer à piloter la ville de Seraing, même avec une courte majorité absolue. La situation devrait s’éclaircir rapidement, mais en fonction de la majorité provinciale, elle pourrait perdre l’échevine sortante, Laura Crapanzano qui ambitionne de poursuivre sa carrière politique comme députée provinciale. Elle est d’ailleurs consciente qu’elle devrait renoncer à son mandat de conseillère communale et démissionner comme fonctionnaire nommée à la Province.