FORMATION DU GOUVERNEMENT ARIZONA

Fédéral : le formateur De Wever promet un gouvernement pour janvier 2025

Le président de la N-VA, Bart De Wever, arrive dimanche, 29 décembre 2024,à la séance plénière des membres de la future majorité fédérale qui tarde à se concrétiser. BELGA

Dans un communiqué diffusé ce dimanche soir 29 décembre 2024, Bart De Wever a indiqué que les présidents de parti ont convenu d’accélérer le rythme pour former un Gouvernement fédéral au plus tard fin janvier 2025. Il a indiqué qu’il demandera au Roi lors de son audience du 7 janvier une dernière prolongation de sa mission. Reste à voir si l’échéance, qui apparaît comme un ultimatum envoyé aux présidents de partis sera respecté ou si les Belges devront se préparer à retourner aux urnes après les élections du 9 juin 2024. Plus tôt dans la journée de dimanche, le président du MR, Georges-Louis Bouchez s’est voulu optimiste en indiquant sur le réseau social X qu’un « accord est possible pour le 7 janvier », à condition que les jeux politiques cessent. « L’état d’esprit doit changer : rigueur, sérieux et travail doivent conduire notre action », a-t-il conclu.

Après les élections régionales et fédérales du 9 juin 2024, la Belgique ne dispose toujours pas d’un Gouvernement fédéral, alors que les Régions wallonne et flamande se sont déjà dotées d’un exécutif régional et ont déjà initié des réformes. Les Bruxellois aussi attendent leur gouvernement régional.

Au niveau fédéral, parallèlement aux tensions internes qui compliquent la mission du formateur Bart De Wever, celui-ci doit aussi contenir les fuites dans la presse qui sont des peaux de bananes glissées par les uns et les autres bien intentionnés pour peser sur les négociations ou torpiller des pistes de réformes mises sur la table des négociations.

Accélérer le rythme

Désigné formateur par le roi Philippe le 10 juillet 2024, Bart De Wever, également bourgmestre d’Anvers et président de la N-VA, tente de former le Gouvernement fédéral « Arizona » avec cinq partis politiques (N-VA, CD&V, Vooruit, MR, Les Engagés). Mais 6 mois après les élections, les Belges attendent toujours la fumée blanche. La mission du formateur est entrecoupée de renoncements épisodiques.

Les présidents de parti ont convenu d’accélérer le tempo pour doter le pays d’un gouvernement Arizona au plus tard fin janvier.

Alors que des échéances ont été annoncées, mais maintes fois repoussées, le formateur a annoncé ce dimanche soir, 29 décembre 2024 que la nouvelle majorité fédérale serait en selle au plus tard fin janvier 2025. « Les présidents de parti ont convenu d’accélérer le tempo pour doter le pays d’un gouvernement Arizona au plus tard fin janvier », a-t-il indiqué dans un communiqué, après un week-end de rencontres avec les autres présidents de parti. Il a également précisé dans la foulée qu’il sollicitera le Roi pour « une dernière prolongation » de sa mission lors de son audience du 7 janvier 2025.

Il faut dire que la lassitude s’est installée dans la population et que celle-ci suit, dépitée, l’évolution des négociations au rythme des fuites dans la presse. « Heureusement que les Régions, à l’exception de Bruxelles, ont déjà leur gouvernement. C’est le bon côté du régime fédéral avec la régionalisation de certaines compétences », souffle un observateur bien averti de la chose publique.

bePress Photo Agency / BOURGUET

Le président des Engagés, Maxime Prévot (à gauche sur la photo) et son homologue du MR, Georges-Louis Bouchez, participent activement aux négociations pour la formation de la future majorité fédérale Arizona. (Photo Philippe BOURGUET / bePress Photo Agency/bppa).

A quoi joue Vooruit ?

Le MR et Vooruit apparaissent comme les enfants terribles de la future majorité fédérale au regard de leurs positions qui, de temps en temps, viennent mettre un grain de sable dans la machine des négociations. Le dernier épisode en date est la réaction de Vooruit par rapport à la dernière version de la « super note » socio-économique du formateur.

Selon nos confrères de « La Libre », les socialistes flamands (Vooruit) auraient remis plus de 500 amendements (entre 250 et 280 selon nos collègues flamands). Plusieurs observateurs se demandent si Conner Rousseau et son équipe ont vraiment envie de monter à bord du futur Gouvernement fédéral.

Un accord est possible pour le 7 janvier. Mais pour cela, les jeux doivent cesser, le résultat des élections doit être respecté et surtout les politiques doivent comprendre qu’on ne peut plus lever des impôts dans le pays le plus taxé du monde.

En attendant, l’échéance fixée ce dimanche soir par Bart De Wever apparaît comme un ultimatum ou, à tout le moins, une pression sur les partis qui participent à la négociation pour que les tergiversations cessent.

Sus aux gaspillages de l’argent public

Plus tôt dans la journée de dimanche, le président du MR, Georges-Louis Bouchez, s’est voulu très optimiste sur le réseau social X (ex-Twitter). « Oui un accord est possible pour le 7 janvier. Mais pour cela, les jeux doivent cesser, le résultat des élections doit être respecté et surtout les politiques doivent comprendre qu’on ne peut plus lever des impôts dans le pays le plus taxé du monde », a-t-il indiqué.

Le problème de la Belgique n’est pas un manque de recettes puisque 57% de notre PIB sont des prélèvements fiscaux mais bien un problème de dépenses folles avec de nombreux gaspillages.

Il dénonçait le mal, à ses yeux, qui empêche la Belgique d’avancer. « Le problème de la Belgique n’est pas un manque de recettes puisque 57% de notre PIB sont des prélèvements fiscaux mais bien un problème de dépenses folles avec de nombreux gaspillages », a poursuivi l’enfant terrible de la politique belge.

Calendrier de travail intensif

Et conclure par la solution pour relancer la Belgique. « On doit faire au fédéral comme en Wallonie et en Fédération Wallonie Bruxelles : gérer comme des ingénieurs, pas comme des poètes. Cela signifie simplement, pour ceux qui veulent faire semblant de ne pas avoir compris, que nous devons gérer avec la réalité et la clarté des chiffres et plus avec le flou ou les arrangements que permettent les mots. Dans le monde économique, en sport, dans le monde scientifique, à la fin ce sont les chiffres qui déterminent si vous avez travaillé correctement. En politique c’est une soupe de mots sans sens qui ont conduit le pays au bord du précipice. L’état d’esprit doit changer : rigueur, sérieux et travail doivent conduire notre action ! », a-t-il lancé.

Les prochains jours seront consacrés à al der préparation au niveau technique pour que les présidents de parti puissent reprendre le 2 janvier avec un calendrier de travail intensif.

De son côté le formateur a donné un aperçu de la suite des événements. « Les prochains jours seront consacrés à al der préparation au niveau technique pour que les présidents de parti puissent reprendre le 2 janvier avec un calendrier de travail intensif », a conclu Bart De Wever.