Pfizergate : après Ursula von der Leyen, le Belge Frédéric Baldan porte plainte contre Laura Kövesi, cheffe du parquet européen
Journaliste – Rédacteur en chef.
L’affaire relative aux plaintes contre la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le PDG de Pfizer, Albert Bourla, sera de nouveau plaidée ce lundi 6 janvier 2025 à 9h lors d’une audience devant la Chambre des mises en accusation de Liège. Dénonçant les manœuvres dilatoires du parquet européen (EPPO) visant à étouffer l’affaire, le Belge Frédéric Baldan qui est à l’origine de l’action devant la justice belge, et son avocate, Me Diane Protat, portent désormais plainte avec constitution de partie civile contre la cheffe du parquet européen, Laura Codruta Kövesi. Ils demandent qu’elle soit poursuivie pour « coalition de fonctionnaires en vue de commettre un acte arbitraire portant atteinte aux droits et libertés garantis par la constitution ». Maintenant qu’ils ont eu accès au dossier, Frédéric Baldan et son avocate disent avoir la confirmation que les infractions sont constituées dans le chef de la présidente von der Leyen et le patron de Pfizer. Aujourd’hui, le dossier a attiré un millier de plaignants qui se sont joints à la plainte de Frédéric Baldan. Le dossier avait été reporté lors de l’audience du 6 décembre 2024, alors que plusieurs plaignants avaient le déplacement de Liège. Un fait rarissime avait été constaté lors de l’audience du 6 décembre 2024 : le juge d’instruction Frédéric Frenay n’est pas venu défendre son dossier.
Après l’audience ratée du 6 décembre 2024 durant laquelle le dossier n’avait pas été plaidé pour diverses raisons, l’affaire relative aux plaintes contre la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le PDG de Pfizer, Albert Bourla, sera de retour, ce lundi 6 janvier 2025 à 9h, devant la Chambre des mises en accusation de Liège.
Plainte contre la cheffe du parquet européen
Il y a un mois, le juge d’instruction liégeois, Frédéric Frenay, en charge du dossier ne s’était pas déplacé pour le défendre. Une absence qui en a surpris plus d’un, notamment des juristes. Contactés par nos soins, plusieurs d’entre eux se sont demandé si le magistrat instructeur n’avait pas voulu manifester, par son absence, son mécontentement face à la tournure des évènements.
« Le parquet européen a pris en otage la justice belge par ses différentes demandes. Lors de l’audience du 6 décembre 2024, ni le procureur du Roi, ni le juge d’instruction n’ont assisté à l’audience. Leur absence pose question, car c’est la première fois dans ma carrière d’avocate que je vois un juge refuser de se présenter à une audience. Y aurait-il des entraves au travail d’investigation du juge d’instruction ? », a martelé Me Diane Protat, l’avocate de Frédéric Baldan, le Belge qui avait été le premier à porter une plainte au pénal avec constitution de partie civile contre la présidente de la Commission européenne.
Lors de l’audience du 6 décembre 2024, ni le procureur du Roi, ni le juge d’instruction n’ont assisté à l’audience.
Ils dénoncent aussi les manœuvres du parquet européen (EPPO) dans le dossier. Celui-ci dirigé par la Roumaine Laura Condruta Kövesi veut récupérer le dossier, mais estime déjà qu’il n’y pas de suspect… Ils ont d’ailleurs porté plainte contre cette dernière pour « coalition de fonctionnaires en vue de commettre un acte arbitraire portant atteinte aux droits et libertés garantis par la Constitution ».
Absence de transparence et mensonge
Selon les informations dénichées par les plaignants, la cheffe du parquet européen aurait eu des démêlées avec la justice roumaine.
C’était le lendemain de l’audience du 6 décembre lors d’une conférence de presse organisée avec son client pour regretter notamment le report de l’audience que Frédéric Baldan et son avocate ont rappelé leurs intentions. Ce lundi 6 janvier 2025, la chambre des mises en accusation devra se prononcer sur trois aspects du dossier : l’incompétence du parquet européen (EPPO) dans le dossier, l’immunité de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen et l’intérêt à agir des plaignants.
On ne peut pas nous opposer le secret des affaires, car ce n’est pas une question de concurrence, c’est une question de mensonge et de corruption. Madame von der Leyen ne peut invoquer une quelconque immunité.
Le dossier est énorme, car il vise la commande d’un stock total de 1,8 milliard de doses de vaccin anti-Covid-19 à Pfizer pour un montant de quelque 35 milliards d’euros, mais dans des conditions douteuses. « Il y a un problème de transparence, or il s’agit d’un droit inaliénable garanti par la Constitution. On ne peut pas nous opposer le secret des affaires, car ce n’est pas une question de concurrence, c’est une question de mensonge et de corruption. Madame von der Leyen ne peut invoquer une quelconque immunité », affirme Frédéric Baldan.
Il s’est tourné vers les juridictions belges pour introduire son action parce qu’il est un citoyen belge et que les clauses des contrats (signés en novembre 2020 ainsi qu’en février et en avril 2021) le stipulaient aussi.
Depuis l’introduction de sa plainte au pénal avec constitution de partie civile en avril 2023, Frédéric Baldan n’est plus seul à poursuivre Ursula von der Leyen en lui reprochant d’avoir volontairement détruit les échanges SMS qu’elle a eus avec le patron de Pfizer dans le cadre des négociations des différents contrats. Ils sont aujourd’hui au moins 1.000 plaignants dont deux Etats membres de l’Union européenne (Hongrie, Pologne, collectif Navigants libres, l’association française de victimes du vaccin anti-Covid ; Verify France, ONG, parents, un ancien député européen, etc.).
Nous sommes convaincus que les infractions sont constituées et nous avons des éléments matériels suffisants pour les démontrer.
Les chefs d’accusation sont lourdes : immixtion dans les fonctions publiques, destruction de documents publics, corruption et prise illégale d’intérêt. La plainte vise aussi non seulement le PDG de Pfizer, Albert Bourla, mais aussi la firme américaine et sa partenaire Biontech. L’avocate française, Me Diane Protat représente plus de 560 plaignants.
Maintenant qu’ils ont eu accès au dossier, les plaignants sont plus convaincus de leur action. « Nous sommes convaincus que les infractions sont constituées et nous avons des éléments matériels suffisants pour les démontrer », soulignent Frédéric Baldan et son avocate.